le salon du dessin est solidement ancré dans le paysage, non seulement parisien mais aussi mondial, puisqu’il est la référence internationale en la matière. Une réussite qui se mesure au nombre d’évènements périphériques qui fleurissent tant sur le marché que dans les institutions ainsi qu’à la présence de marchands étrangers occupant, cette année, plus de la moitié des stands. Cinq nouveaux marchands font leur entrée sur une totalité de 39, deux reviennent après une absence de quelques éditions, et aucun d’entre eux n’est français.

  • Luigi Loir (1845-1916), Le Grand Palais, Paris - Aquarelle et gouache sur traits de crayon - STEPHEN ONGPIN FINE ART

Véritable catalyseur d’évènements autour des arts graphiques, la 27e édition du salon du dessin inaugurera un nouveau cycle de conférences sur le thème des Arts du spectacle, exposera une partie de la collection de dessins du Musée d’arts de Nantes, tout juste rouvert, et consacrera une exposition aux dessins de la Maison Chaumet autour du diadème, montrant combien le dessin d’artiste est un acte fondateur chez le grand joaillier.

Autres temps forts du salon du dessin, la conférence d’Olivier Meslay sur les dessins du Clark Art Institute, célèbre institution américaine qu’il dirige depuis 2016, et la remise du Prix du dessin contemporain de la Fondation Daniel et Florence Guerlain.

C’est désormais un rituel depuis 18 ans, pendant la semaine du dessin, près de trente musées et fondations ouvrent exceptionnellement au public leur cabinet d’arts graphiques. Cette année, sept institutions, dont deux régionales, font leur entrée dans le cercle des participants à ce parcours hors-les-murs.

Les organisateurs du salon du dessin ont su créer une atmosphère unique de convivialité grâce à un lieu historique tout à fait adapté, le Palais Brongniart, et à un fonctionnement original : tirage au sort des stands, vetting indépendant, partenariats avec les grandes institutions.

Se délecter des plus belles feuilles de cet art subtil

Le dessin est vieux comme l’humanité et pourtant il n’a jamais été aussi actuel. il s‘expose, il a ses propres galeries, ses salons, et on lui décerne des prix. « Le dessin correspond à la sensibilité d’aujourd’hui où l’image est fondamentale » analyse Bertrand Gautier, l’un des membres organisateurs du salon du dessin.

Au salon du dessin, de feuille en feuille, on voyage au coeur de l’histoire de l’art, de la renaissance au XXème siècle, on découvre les différentes techniques, sanguine, pastel, encre, mine de plomb … à travers une infinité de sujets. on peut aussi se faire plaisir quelque soit son budget car les prix s’échelonnent de quelques milliers d’euros à plusieurs millions d’euros.

Accéder à l’intimité de l’atelier des grands maîtres

Le dessin ne ment pas, c’est une façon de voir, d’assimiler, de comprendre, de penser. Avec seulement 39 marchands triés sur le volet, dont plus de la moitié sont étrangers, le salon du dessin est un écrin intimiste qui n’a pas d’équivalent. Et les marchands y présentent leurs plus belles découvertes, ils savent que c’est l’endroit où l’on trouve la plus grande densité de collectionneurs, d’amateurs et de conservateurs de musées.

La galerie de Bayser présentera un rare dessin préparatoire de Cesare da sesto (1477-1523) l’un des élèves les plus connus de Léonard de Vinci. Ce dessin a été réalisé pour le tableau salomé, peint autour de 1520 et aujourd’hui dans les collections du Kunsthistorisches museum de Vienne. Très peu de dessins préparatoires sont connus. L’un représentant la main tenant la chevelure de la tête de saint Jean-Baptiste, conservé à Windsor Castle, l’autre représentant le bras de Salomé conservé à l’académie de Venise. Un troisième dessin lui étant attribué, représentant le pied de salomé, est conservé à Berlin. Celui-ci est une découverte exceptionnelle.

Faire des découvertes

Même les plus grands spécialistes y font des découvertes et ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde. « Cessons de dire que c’était mieux avant, c’est aussi très bien maintenant. Il reste encore beaucoup d’artistes à mettre en avant notamment aux XIXe et XXe siècles dont la production phénoménale était couplée avec une éducation technique exceptionnelle » explique Olivier Meslay, directeur du Clark Art Institute.

Une stratégie déployée par les institutions comme par les collectionneurs « Nous cherchons plutôt des artistes secondaires qui reflètent l’art du XVIIIe siècle et le goût “Cognacq” » explique Benjamin Couilleaux, conservateur du musée Cognacq-Jay à Paris.

Se laisser surprendre

« Il faut se laisser surprendre et regarder sans préjugé » poursuit Olivier Meslay. on adore se laisser surprendre aussi par des sujets que l’on n’attend pas chez un artiste, à l’instar de ce dessin de devambez, totalement symboliste, destiné à illustrer un poème de Baudelaire présenté par la galerie Talabardon et Gautier. On aime aussi découvrir chez Martin Moeller, les oeuvres de Richard Müller, qui fut le professeur de George Grosz et Otto Dix. la galerie allemande présentera 20 oeuvres de cet artiste étrange et surréaliste et éditera un catalogue à cette occasion.

Participer à la grande fête du dessin

« Le Salon du dessin est une grande fête ! C’est l’endroit où l’on trouve la plus grande densité de collectionneurs, d’amateurs et de conservateurs de musées. Aucun salon au monde ne marie aussi bien les liens amicaux, la passion du beau et l’excitation intellectuelle que suscitent le dessin, les beaux dessins » explique Olivier Meslay.

On pourra suivre ses conseils avisés lors d’une conférence le 21 mars à 19h mais également assister, les 21 et 22 mars, aux Rencontres Internationales du Salon du dessin en présence des plus grands spécialistes qui aborderont le thème des arts du spectacle.

Rêver en majesté : le diadème des grandeurs impériales à la Belle Époque

La maison chaumet, célèbre joaillier parisien depuis 1780, expose exceptionnellement quelques dessins de son cabinet d’arts graphiques pour le salon du dessin. Se plonger dans les archives de chaumet, c’est découvrir près de 80 000 dessins couvrant plus de deux siècles d’histoire et de création joaillière. L’art du dessin chez Chaumet : Imaginer – créer, est une sélection autour des diadèmes, emblème de la maison, démontrant l’excellence de sa création à travers les siècles. Ces 38 dessins, pour certains montrés pour la première fois au public, témoignent de l’extraordinaire richesse du patrimoine de l’une des plus anciennes maisons de joaillerie parisienne.

Se faire ouvrir les portes des grands musées

La semaine du dessin permet au néophyte comme à l’amateur de participer à des visites privées inédites dans les cabinets d’art graphique des grands musées partenaires.

Le CNAM, le Musée d’arts de Nantes, l’Académie des Beaux-arts, la Fondation nationale des arts graphiques installée récemment à l’hôtel salomon de rothschild, le Musée de Port-Royal des Champs, le Musée de Soissons et les Pêcheries de Fécamp participeront pour la première fois à ce parcours hors-les-murs qui rassemble plus de 25 musées et institutions.

La Fondation Custodia et le Musée Cognacq-Jay dévoileront leurs dernières acquisitions, le Centre Pompidou sélectionnera parmi les 25 000 oeuvres sur papier qu’il conserve, des dessins sur l’art du spectacle de Léon Bakst, Mikhail Larionov et Natalia Gontcharova ou Georges Braque.

Le Musée Hermès proposera aussi deux visites de ses collections habituellement non accessibles au grand public.

Information pratiques

Salon du dessin 2018
du 21 au 26 mars 2018
de 12h à 20h
Nocturne le jeudi 22 Mars jusqu’à 22h

Palais Brongniart
Place de la Bourse
75002 Paris

Tarifs

Tarif normal : 15€
Tarif étudiants jusqu’à 25 ans et groupes : 7,50€
Gratuit pour les moins de 18 ans

Pour en savoir plus : https://www.salondudessin.com