L’exposition Robert Delaunay, Rythmes sans fin met en lumière l’extraordinaire richesse du fonds Robert et Sonia Delaunay dans la collection du Centre Pompidou. Grâce notamment à l’importante donation que Sonia et son fils Charles firent en 1964 à l’Etat, cet ensemble est aujourd’hui sans égal au monde.

Robert Delaunay, Rythmes, 1934 © Centre Pompidou, MNAM-CCI Photo : Jacqueline Hyde

Robert Delaunay, Rythmes, 1934
© Centre Pompidou, MNAM-CCI
Photo : Jacqueline Hyde

Au travers d’environ quatre-vingt oeuvres – peintures, dessins, reliefs, mosaïques, maquettes, photographies -, cette exposition explore la seconde période du maître de « la peinture pure », celle qui débute à l’issue des années de guerre et qui reste encore méconnue.

Delaunay s’émancipe alors du cadre de la toile pour réaliser, à partir des années 1930, des oeuvres murales et investir l’espace architectural. Sous l’effet des nouveautés urbaines allant du gigantisme de la tour Eiffel à l’impact des panneaux-réclames et l’électrification des rues, Robert Delaunay perçoit la modernité comme un débordement visuel, une sensation optique qui submerge : monumentale, éblouissante et fulgurante. L’acte de voir s’impose alors comme le sujet de sa peinture marquée par les recherches sur la simultanéité. Agissant directement sur la sensibilité du spectateur, sa peinture revêt ainsi pour l’artiste « un aspect populaire» ce qui, successivement, le conduit à élargir le champ de son travail à l’environnement contemporain (décoration intérieure, cinéma, architecture).

Les disques colorés, inventés avant la guerre, se muent en modules circulaires, lesquels, répétés à l’infini, deviennent synonyme du rythme de la vie moderne. En 1935, Robert Delaunay expose des revêtements muraux en relief et en couleurs d’une totale nouveauté technique, réalisés avec une extraordinaire variété de matériaux, les surfaces s’animent alors par un jeu de textures. L’artiste ne vise rien de moins qu’une révolution dans les arts, non plus dans le champ pictural, mais sur le terrain de l’architecture. L’association de la couleur et de la lumière permettent à Robert Delaunay une mise en rythme totale de son oeuvre.

« Je fais la révolution dans les murs »

Le deuxième volet de l’exposition est consacré aux étonnants aménagements décoratifs que Robert Delaunay – avec le jeune architecte Félix Aublet – réalise pour le Palais des Chemins de Fer et Palais de l’Air qui firent sensation à l’Exposition Internationale de 1937 à Paris.

Grâce à un ensemble de photographies documentaires inédites, issues des collections de la Bibliothèque Kandinsky et présentées sous forme de diaporama, ainsi que des maquettes, études préparatoires et un choix de plans de bâtiments empruntés aux Archives nationales, ce projet spectaculaire prendra à nouveau vie dans les salles d’exposition.

Rythmes sans fin réactualise la lecture de l’oeuvre de Robert Delaunay et l’inscrit dans l’histoire de l’art moderne, au-delà de l’Orphisme et de l’Abstraction optique auxquels il est trop souvent réduit.

Le catalogue de l’exposition est publié aux Editions du Centre Pompidou, il contient plusieurs anthologies de textes, dont une sur l’actualité de l’art mural dans les années 1930 et une autre sur les écrits, rares et souvent inédits, de Robert Delaunay entre 1924 et 1930.

L’exposition aura lieu du 15 octobre 2014 au 12 janvier 2015 au Centre Pompidou à la galerie du musée niveau 4.