Avec -14 en trois tours et 7 coups d’avance sur la deuxième lors d’un tournoi dans le Mississippi, la Française de 20 ans a battu hier le record du meilleur score jamais réussi dans le championnat universitaire américain. Interview.

Pauline Roussin-Bouchard

@ Darren Reese.

Bonsoir Pauline. Vous avez remporté hier the Ally, un tournoi dans le Mississippi comptant pour le championnat universitaire, votre seconde victoire aux Etats-Unis. Vous gagnez avec 7 coups d’avance et un score final de -14, vous vous souvenez d’avoir déjà aussi bien joué en compétition ?

Récemment non, car j’ai enchaîné -6 et -7 et ça ne m’arrive pas souvent. Je me souviens juste avoir scoré -13 à St Andrews en 2016, lors d’un championnat international.

Vous avez aussi signé le meilleur score jamais réussi dans le championnat universitaire américain sur trois tours. Pendant votre partie, vous aviez conscience que vous étiez en train de battre un record ?

Absolument pas. Encore maintenant, je ne sais même pas quel était l’ancien record. J’avais le live scoring sur mon téléphone. Sur les derniers trous, avec mon avance, j’essayais avant tout de continuer à faire des birdies pour mon équipe (l’Université de Caroline du Sud), car on joue à la fois en individuel et pour son université dans ces tournois. En équipe, on a gagné de trois points je crois.

Au golf, on peut tous jouer -40 avec des si. Mais vous pensez que vous auriez pu réussir un meilleur score encore ?

C’est bizarre de dire ça mais j’aurais pu faire mieux… mais aussi pire (rires). Au retour, sur le 12 je rate un putt de 3 mètres pour birdie, puis 2 mètres pour birdie et 1 mètre pour birdie sur le 14. Mais après, je rentre 3 mètres sur le 15 et le 16 pour sauver le par, 2 mètres sur le 17 pour le par et j’enquille 8 mètres sur le 18 pour birdie…

Avec votre victoire, allez-vous récupérer la place de n°1 mondiale amateur que vous aviez en début d’année ?

Honnêtement, je n’en ai aucune idée, j’ai un peu lâché pour le ranking. C’est plus une prise de chou qu’autre chose ce classement. Le comptage de points est tellement complexe, c’est un peu n’importe quoi (rires).

Quel est votre programme pour les prochaines semaines ?

On repart la semaine prochaine pour la East Lake Cup à Atlanta (Géorgie). Le tournoi sera retransmis sur Golf Channel d’ailleurs. Ensuite je vais jouer l’US Open début décembre (du 10 au 13 décembre à Houston au Texas).

Lorsque vous avez un putt très important à jouer sur le 18 le dernier jour, à quoi pensez-vous ? Quelles sont les clés que vous utilisez mentalement ?

J’essaie juste de faire des choses simples, sans me prendre plus le chou que ça. J’ai appris à contrôler mon rythme cardiaque, c’est important dans ces moments-là.

A partir de quelle distance préférez-vous assurer les deux putts plutôt que de le rentrer ?

C’est une question de feeling, parfois je peux avoir envie de « bourrer » un putt de 10 mètres pour le rentrer et d’autres fois je vais assurer un putt plus court. Cela dépend aussi bien évidemment du contexte. Si j’ai deux coups d’avance en fin de tournoi, je vais plutôt avoir tendance à assurer un putt de 4 mètres, alors que je ferai tout pour le rentrer si j’ai un coup de retard. Mais d’une manière générale, la vitesse c’est la clé au putting. Il faut essayer de rentrer les putts sans se mettre en danger derrière, sinon c’est de la fatigue mentale qui s’accumule. Le trois putts est l’ennemi du golfeur sur un tournoi, cela fait perdre des points. Les meilleurs joueuses du circuit en font d’ailleurs très peu.

Propos recueillis par Franck Crudo

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