Le président de la Fédération française de golf, Pascal Grizot, s’est exprimé mardi soir en direct sur Instagram, répondant aux questions des licenciés. De nombreux sujets ont été abordés, comme le nouveau record de licenciés, la saison de Céline Boutier, la transition écologique ou encore les rumeurs de sponsor de l’Open de France masculin.

Source : Arnaud Blanc d’après la newsletter ffgolf adressée aux licenciés

 

Pascal Grizot en direct sur Instagram répondait aux questions des licenciés

Pascal Grizot – Président de la Fédération Française de Golf ©ffgolf

Le record de 445 306 licenciés en 2023

Pascal Grizot : « C’est une satisfaction, puisque c’est la troisième année consécutive que l’on bat le record. Notre sport continue de gagner de nouveaux pratiquants, ce n’est pas rien dans un contexte économique d’inflation où les gens doivent faire des choix vis-à-vis de leur pouvoir d’achat. On peut tous se féliciter de ce record, mais il faut aussi rester humble. Car en termes de pourcentage, l’augmentation est faible puisqu’elle est inférieure à 1 %. Quoi qu’il en soit, la Fédération continue son rôle, qui est d’être en communication constante avec ses affiliés mais aussi avec les pouvoirs publics pour gérer des crises comme celles par lesquelles nous sommes passés à l’image du Covid, ou celle que nous traversons, comme celle du réchauffement climatique. »

L’augmentation du prix de la licence à 60 euros

P. G. : « C’est une augmentation qui est liée à celle du coût de la vie. On regarde attentivement comment la licence de la Fédération française de golf se situe parmi les autres fédérations, qu’il s’agisse d’autres pays ou d’autres sports français. Et nous sommes dans la bonne moyenne. Les augmentations qui ont été faites ont toujours été liées à l’inflation économique, exceptée celle de l’année de la Ryder Cup en France. On nous a demandé pourquoi le prix n’était pas revenu à la « normale » après 2018, mais quand il y a des sujets comme celui de la transition écologique, il faut pouvoir financer la recherche, embaucher des cabinets de conseil, financer l’expertise de certains acteurs… Tout cela est dans l’intérêt de la pratique du golf en France. »

L’utilisation de l’eau et des produits phytosantaires

P. G. : « Je rappelle dès maintenant une chose : l’utilisation de l’eau pour les golfs en France représente 0,09 % de ce qui est prélevé dans les nappes phréatiques en France. Donc ce n’est pas en nous interdisant de jouer au golf que l’on résoudra les problèmes liés à l’eau dans notre pays. À la sortie de l’été 2022, j’ai été convoqué à l’Élysée par le conseiller du président de la République à la transition écologique pour nous sommer de trouver une solution de façon à être encore plus vertueux dans l’utilisation de l’eau. On a donc établi de nouvelles chartes de l’utilisation de l’eau en période de sécheresse. Tous les golfs l’ont respectée cet été, mais il y a aussi une police de l’eau qui vient vérifier l’application de la charte. Et à ce jour, il n’y a eu aucun incident avec les services publics en rapport avec l’utilisation de l’eau, et je pense que l’on a répondu aux attentes du conseiller à la transition écologique. »

« Quant aux produits phytosanitaires, au 1er janvier 2025, les golfs ne pourront plus utiliser ces produits, à moins de prouver qu’ils sont indispensables pour traiter certaines maladies des herbes. Les golfeurs les plus connaisseurs sont familiers avec le dollar spot, une maladie propre aux greens causée par un champignon, et qui n’est curable qu’avec les produits phytosanitaires. Dans ce genre de cas uniquement, les golfs devraient pouvoir obtenir des dérogations d’utilisation des produits phytosanitaires. Mais ceux qui y avaient recours par forme de confort sur le reste du parcours, ne pourront plus le faire. Il y aura donc une grande diminution, mais pas une interdiction totale de l’utilisation. En revanche, les dérogations fonctionneront pour un temps, mais il est important de trouver des idées pour l’avenir. Et je reste persuadé qu’en mobilisant les fédérations des autres pays, nous pourrions réunir nos moyens financiers pour faciliter la recherche dans ce domaine à échelle mondiale, et trouver de nouvelles solutions. »

La victoire de Céline Boutier à Évian

P. G. : « Voir une Française gagner un tournoi est déjà fabuleux. La voir gagner un Majeur est d’autant plus extraordinaire. C’est exactement le genre de résultat que l’on attend lorsque l’on est président d’une fédération. Il faut souligner l’importance de son club du Paris Country Club, de la Ligue de Paris mais aussi de la Fédération dans sa formation. Ça valide la politique fédérale. Depuis plusieurs années se véhicule l’idée qu’il est plus facile de gagner un tournoi majeur lorsque l’on fait partie du top 20 mondial ; et c’est vrai. Pour Céline, qui était dans le top 10 mondial au moment de sa victoire, l’expérience acquise pour arriver jusqu’à ce classement lui a permis de ne pas trembler au moment de devoir gagner. Si on compare les deuxièmes places de Thomas Levet et Jean Van de Velde au British Open – qui sont de superbes performances – les deux étaient au-delà du top 100, et ça a peut-être joué pour convertir la gagne. C’est pour ça que mon objectif est de former des amateurs pour qu’ils fassent partie du top 20 mondial professionnel. »

La formation dans les Centres nationaux de performance

P. G. : « Le directeur de la Performance, Jean-Luc Cayla, avec l’aide de Maïtena Alsuguren (directrice technique nationale adjointe, NDLR), a récolté des données pour savoir si nos jeunes des Centres nationaux de performance sont dans la lignée des joueuses et des joueurs professionnels qui font partie du top 20 mondial. Actuellement, on a huit filles entre 14 et 18 ans qui suivent cette courbe de performance, mais aussi cinq garçons entre 15 et 16 ans. Et chez les pros, trois garçons et trois filles sont aussi dans ce couloir. C’est une densité que l’on n’avait pas auparavant et qui est le résultat du travail des ligues et des centres de performance. Ce sont ces joueurs-là que la ffgolf soutient, même lorsqu’ils passent professionnels. Mais on n’aide que les meilleurs. En grande partie parce que les moyens sont limités et que je préfère donner une somme significative à moins d’athlètes plutôt que de saupoudrer de toutes petites aides qui ne feraient pas la différence avec tout le monde. »

La retraite de Victor Dubuisson

P. G. : « C’est une chose à laquelle on s’attendait. C’est une décision courageuse, car il n’y a rien de pire que de laisser trainer une situation où il n’avait plus envie de performer au haut niveau. Comme il le dit, lui et moi avons alterné des moments difficiles avec des souvenirs de bonheur extrême. Je garde en mémoire les championnats d’Europe de 2007 où, malgré la défaite en finale, nous nous étions hissé jusqu’en finale contre les Irlandais de Lowry et McIlroy. J’en garde un bon souvenir. Évidemment qu’en tant que président de fédération, j’aurais aimé le voir gagner comme Céline Boutier – j’avais parfois de la peine de le voir se scratcher au dernier moment ou ne pas terminer des tournois où il avait largement le niveau pour performer – mais je respecte sa décision et je lui souhaite d’être plus heureux ailleurs. Je serais d’ailleurs très content qu’il intervienne dans les centres de performances pour partager son expérience, comme il l’a proposé. Il est important de savoir ce qui a mené à son accession au top 15 mondial mais aussi sur ce qui a fait que l’envie n’était ensuite plus au rendez-vous. »

L’évolution du niveau tricolore en 2024

P. G. : « Le niveau du golf professionnel français évolue positivement. Martin Couvra, Tom Vaillant, Oihan Guillamoundeguy, Nastasia Nadaud, Pauline Roussin-Bouchard en sont de bons exemples. Ils sont tous dans la courbe pour atteindre le top 20 mondial. Et j’en profite pour rebondir sur une question dans les commentaires du live : « Comment peut-on être satisfait sans joueur dans le top 50 ? C’est un manque d’ambition. » Non, c’est un manque d’observation de votre part. Déjà, parce qu’on a Céline Boutier qui est bien dans le top 50 du classement féminin. Et ensuite, parce que l’on a trois joueurs qui seront sur le PGA Tour en 2024 (Matthieu Pavon, Victor Perez, Paul Barjon, NDLR). Je leur fais confiance pour se servir de ça pour atteindre le top 20 masculin. Je suis fier des résultats de nos professionnels, je ne manque pas d’ambition et je trouve que leurs performances sont encourageantes. »

L’organisation des Jeux de Paris 2024

P. G. : « Ce n’est pas comme la Ryder Cup qui était organisée par la Fédération et l’European Tour. Là, c’est le Cojo (Comité d’organisation des Jeux olympiques, NDLR) qui organise l’événement et nous sollicite avec l’IGF (Fédération internationale de golf, NDLR) pour l’aider à organiser l’événement sportif. Mais en ce qui concerne le public, c’est uniquement le Cojo qui est en charge de la chose. Et je dois dire qu’il manque d’ambition. Ce n’est que la deuxième fois que les épreuves de golf des Jeux olympiques se jouent en France, il va y avoir un champ de joueurs qui sera bien meilleur que n’importe quel événement organisé au Golf National. Le Cojo a choisi de limiter la jauge de spectateurs à 25 000, contre une capacité à 60 000 spectateurs, ce n’est pas ce que mérite un pays qui a organisé un événement comme la Ryder Cup. »

Le sponsor de l’Open de France masculin

P. G. : « Que l’on ait un sponsor ou non, c’est le DP World Tour qui est responsable de l’organisation du tournoi, et quelle que soit la situation, l’Open de France aura lieu. Sans sponsor, la dotation sera de 3,5 millions d’euros. En ce qui concerne le nom de FedEx qui a pu sortir sur Golf Planète, je ne peux affirmer si ce sera le sponsor ou non, car le potentiel futur sponsor a repoussé la signature plusieurs fois. Ce qui n’empêchera pas d’avoir un très bel Open de France en 2024. »

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