L’Espace Musées de l’Aéroport Paris-Charles de Gaulle accueillera le Centre Pompidou du 5 février au 10 septembre 2018. Intitulée « L’Art abstrait des années 1950 » et pensée par le Musée national d’art moderne et contemporain, l’exposition met en lumière une sélection de 20 œuvres majeures de ses collections.

Espace Musées accueille le Centre Pompidou et fête ses 5 ans

Une jolie manière de fêter ses 5 ans à quelques jours près, sa toute première exposition « Rodin, les Ailes de la Gloire » ayant été inaugurée en janvier 2013.

Avec cette toute nouvelle exposition, le Centre Pompidou propose au visiteur de redécouvrir l’ensemble du mouvement abstrait tel qu’il s’est développé à Paris après 1945, autour des chefs-d’oeuvre de figures majeures des grands courants de l’Abstraction, tel Auguste Herbin, Nicolas de Staël, Serge Poliakoff ou Georges Mathieu, et à travers les oeuvres de Jean Arp, Jean Atlan, Olle Baertling, Roger Bissière, Alexander Calder, Jean Dewasne, Simon Hantaï, Richard-Paul Lohse, François Morellet, Aurélie Nemours et Judit Reigl.

Photo : D.R.

En savoir plus sur l’exposition

Les collections conservées au Centre Pompidou font référence pour cette période et leur diversité se trouve régulièrement abondée par de nouvelles acquisitions.

La peinture abstraite triomphe à Paris après les années sombres de la guerre, portée par de grands critiques et par le dynamisme des galeries apparues dans l’effervescence de la Libération. Si l’abstraction géométrique s’est installée dans le paysage artistique parisien depuis les années 1920-1930, il n’en est pas de même de l’abstraction gestuelle. Ce courant, très novateur, ne fait son apparition en Europe qu’après 1945. Toutes deux font alors l’objet de nombreux débats et polémiques relayés par d’importantes revues.

Vaste courant irriguant tout le 20e siècle, l’abstraction géométrique prend sa source dans les avant-gardes apparues après la Première guerre mondiale avec notamment la figure essentielle de Piet Mondrian. Dans le courant des années 1930, cette abstraction s’est développée à Paris avec des mouvements comme Cercle et Carré et Abstraction-Création. Caractérisée par le recours à des formes géométriques soigneusement délimitées et par des aplats de couleurs uniformes, ce courant connaît de nouveaux prolongements dans les années 1950 : compositions plus complexes, parfois inspirées par des considérations mathématiques ou par le libre jeu du hasard, et coloris plus vifs, souvent éloignés des couleurs primaires prônées par Mondrian, et reflétant la foi des artistes en l’avenir. Parmi eux, on compte Jean Dewasne, Olle Baertling, Auguste Herbin, le Suisse Richard-Paul Lohse, Aurélie Nemours, Robert Breer ou encore François Morellet, qui pour la plupart exposent au Salon des Réalités nouvelles ou à la galerie Denise René.

  • Georges Mathieu (dit), Mathieu d’Escaudoeuvres Georges (1921-2012), Un Silence de Guibert de Nogent, 1951 Paris, Centre Pompidou - Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle

Initiée dès l’Occupation par des artistes comme Wols ou Jean Fautrier, l’abstraction gestuelle, caractérisée par une pratique instinctive et un rapport inédit au matériau pictural se fait jour dans un premier temps sous la notion d’ « informel ». D’abord tributaire du Surréalisme, cette abstraction témoigne de la volonté de nombre d’artistes de « repartir à zéro » après le traumatisme de la seconde guerre mondiale. Les peintres de cette mouvance, défendue notamment par le critique Michel Tapié, abandonnent toute maitrise académique au profit d’une pratique spontanée en prise directe avec « la nécessité intérieure » de l’artiste. Larges empâtements, graffiti ou coulures recouvrent la surface picturale qui devient la trace matérielle d’une expérience unique, engageant souvent le corps de l’artiste, comme dans les oeuvres de Gérard Schneider ou de Judit Reigl. Ce recours à une gestualité affirmée passe aussi par des références à la calligraphie, comme chez Georges Mathieu, ou par la mise en place d’un langage de signes primitifs, comme chez Roger Bissière. Quant à Nicolas de Staël, en apposant au couteau sur la toile des couleurs vives en couches épaisses, il tente de concilier abstraction et figuration.

Durant les années 1950, l’abstraction n’est pas l’apanage de la seule pratique picturale. C’est pourquoi, à ce florilège d’oeuvres abstraites vient s’adjoindre un remarquable ensemble de plâtres de Jean Arp, sculptures biomorphiques aux courbes douces s’inspirant de formes organiques, tout comme le mobile d’Alexander Calder, également exposé, qui suspend dans l’espace des plaques de métal découpées rouges, jaunes et noires, tel un arbre réinventé.

Informations pratiques

L’art abstrait des années 1950

Aéroport Paris-Charles de Gaulle
Terminal 2E, hall M

Exposition accessible à l’ensemble des voyageurs munis d’une carte d’embarquement du Terminal 2 E, hall M, ainsi qu’à l’ensemble des salariés de la plateforme ADP accrédités à pénétrer en zone réservée.

Du 5 février au 10 septembre 2018

Entrée gratuite