La star norvégienne du tournoi (-6 après trois tours), partait ce dimanche à Rabat avec un coup d’avance sur la Galloise Lydia Hall (-5) et et deux coups sur l’Anglaise Annabel Dimmock (-4). Côté Françaises, Agathe Sauzon, 11e (par), visait le premier top 10 de sa jeune carrière pro.
  • Suzann Pettersen - © Photo : D.R.

Sang-froid scandinave face à la chaleur galloise

On pouvait s’y attendre. Suzann Pettersen n’allait pas continuer à laisser les petites Européennes mener la danse plus longtemps en tête de la Coupe Lalla Meryem. Sous l’oeil de Christian Ringvold, son mari tout neuf épousé le 7 janvier 2017 à la chapelle d’Holmenkollen, à Oslo, la grande Norvégienne a pris les commandes du tournoi marocain à la faveur du troisième tour de samedi. C’est la constance de la joueuse permanente du LPGA Tour et 17e mondiale qui a fini par faire la différence avec les filles du Ladies European Tour. Signant trois cartes successives de 69, 71 et 70 pour un total provisoire de -6, la lauréate « majeure » de The Evian Championship en 2013, s’est emparé de la tête à l’expérience. Un sang-froid tout scandinave qui a eu raison du bouillant tempérament gallois de Lydia Hall. Cette dernière, leader à – 7 après deux tours, comptait pourtant trois coups d’avance sur Pettersen avant le début de la messe du samedi.

Lydia Hall grimpe à -9 avant de redescendre à -5

Hall se préparait même à ne pas se laisser intimider avant un troisième tour où elle allait batailler en dernière partie avec la grande favorite du tournoi, dans un duel arbitré par la jeune Anglaise Annabel Dimmock : «J’ai déjà joué avec Suzann en fin d’année dernière à Dubaï, disait Lydia. Donc ce ne sera pas une découverte. Et puis si j’ai beaucoup de respect pour elle, on doit se dire que c’est juste une joueuse parmi toutes les autres. » Avec deux birdies sur les cinq premiers trous, Lydia Hall paraissait donc sereine, voire intouchable avec son -9 total rapidement acquis. Puis son jeu basculait : trois bogeys de rang et un double bogey au 10, pour finir cette troisième journée 2e provisoire à -5. Soit un coup derrière Suzann Pettersen et un coup devant Annabel Dimmock, bonne 3e à -4 et qui montre de son côté une vraie pugnacité à ce niveau.

Vers sa 22e victoire de carrière et sa 9e Solheim Cup

On reprenait donc les trois mêmes ce dimanche à Rabat pour une partie finale a priori très disputée. Car si madame Pettersen-Ringvold se trouvait avant tout à Rabat pour réaliser le quota de six tournois du LET disputés lors des  deux dernières saisons (condition pour être retenue dans l’équipe européenne de Solheim Cup, en août prochain dans l’Iowa), pas son genre de bâcler le travail ! Surtout quand il peut y avoir au bout une 22e victoire de carrière. Après 17 ans de  golf professionnel, 14 millions de dollars déjà engrangés, 15 victoires sur le LPGA Tour dont deux titres majeurs, 6 autres victoires sur le LET et 8 sélections en Solheim Cup, Super Suzann continue à vouloir rester au sommet. Concentrée sur l’objectif : «J’ai fait un job décent jusque là et je suis en bonne position. Mais dans le dernier groupe, tout peut arriver et je vais m’efforcer de rester agressive… »

Agathe Sauzon très bonne 11e avant le tour final

La Française Agathe Sauzon, sans être à la hauteur des Pettersen, Hall et Dimmock, avait elle-aussi de l’ambition pour le dernier tour de la Coupe Lalla Meryem. Même en ayant un peu reculé au classement (cartes de 72, 70, puis 74 ce samedi par la faute d’un double bogey au 16…), la jeune Drômoise s’était maintenue à la 11e place avec le par total. Déjà très positif un an pile après avoir fait ses débuts pro, ici-même à Rabat. « En un an, explique Agathe, mon petit jeu a progressé et surtout je suis plus solide, plus en confiance. Je me laisse moins déstabiliser si quelque chose se passe moins bien. Pour le troisième tour, je peux juste regretter d’avoir été un peu trop dans le score, et moins dans mon jeu… » Derrière Agathe Sauzon, cinq Françaises pouvaient tenter une remontée au classement ce dimanche au Maroc : Ariane Provot (26e, + 4), Sophie Giquel-Bettan et Gwladys Nocera (36emes, + 5), Anaëlle Carnet (46e, + 7) et Isabelle Boineau (52e, + 9).

Par Nathalie Vion, à Rabat