La jeune Écossaise a pris la direction du tournoi avec une première carte de 68. Quatre joueuses, dont la Norvégienne Suzann Pettersen, sont 2emes ex aequos à 69. Côté Françaises, ce sont Ariane Provot, 6e à 70, et le duo Valentine Derrey-Agathe Sauzon, toutes deux 21emes avec le par, qui ont le mieux négocié le premier tour.

  • Gemma Dryburgh et Jade Schaeffer - © Nathalie VIon/Swing-féminin.com

Déjà lauréate, en janvier dernier, sur l’ALPG Tour

Les joueuses les plus expérimentées du Ladies European Tour ont pris un petit coup derrière les oreilles ce jeudi à Rabat lors du premier tour de la Coupe Lalla Meryem. Personne n’aurait joué le tajine du soir sur miss Gemma Dryburgh. Et pourtant… Sur le coup des 19 heures, la jeune Écossaise, 24 ans en juin prochain, s’adjugeait seule la tête du tournoi grâce à excellente carte de 68 (-4). Qui l’eût cru ? Qui pouvait pronostiquer que la native d’Aberdeen pouvait prendre le meilleur sur une Suzann Pettersen, la star norvégienne étant 2e ex aequo à 69 en compagnie de la Sud-Africaine Nicole Garcia, de la Tchèque Klara Spilkova et de la Galloise Lydia Hall ? Impossible. Sauf à s’intéresser de vraiment très près au golf féminin. Car l’inconnue Dryburgh avait déjà créé sa petite sensation fin janvier dernier en remportant l’Oatlands Ladies Classic, une étape de l’Australien Ladies Professional Golf Tour (ALPG). Sinon, rien à signaler, hormis le fait qu’elle avait terminé 60e de l’Ordre du mérite européen en 2016, à l’issue de sa première année pro.

Un putting « fou » devant les yeux de Jade Schaeffer

C’est à un jeu solide dans l’ensemble, mais surtout à un putting de feu que Gemma Dryburgh doit sa performance du premier tour. La Française Jade Schaeffer, qui partageait sa partie, mais avec moins de réussite (76, +4) n’en revenait pas : « Elle a mis des putts dans tous les sens, des putts complètement fous. Dont l’un de dix mètres pour sauver un par. Et en plus, elle rentre deux chips ! A un moment, je ne regardais même plus ce qu’elle allait faire, elle était intouchable au petit jeu. » L’Écossaise, fan de foot et double soutien du Aberdeen FC et de Manchester United, admettait avoir shooté un paquet de buts : « Mon putting a été spécialement bon, vingt putts seulement. Les greens étaient impeccables, ils roulaient vraiment bien. Quand c’est comme cela, si vous avez la bonne ligne, ça tombe forcément. » Son plan pour le deuxième tour de ce vendredi sur le parcours Bleu du Royal Golf Dar Es Salam : « Juste faire la même chose, jouer mon jeu, un seul coup à la fois. Et rester patiente, ce n’est que le début du tournoi… »

Suzann Pettersen pas mécontente d’être 2e à -3

Entre Gemma Dryburgh, 455e mondiale, et Suzann Pettersen, 17e mondiale, il y a un monde. Que la star norvégienne ne devrait pas tarder à remettre à l’endroit : «Demain est un autre jour. On va voir où cela nous mène… » disait la joueuse d’Oslo juste après son premier tour en 69. Qui lui donne donc la deuxième place ex aequo. A jamais qu’un seul petit coup derrière Dryburgh. Pettersen n’était d’ailleurs pas mécontente que la journée se termine pour elle à -3. Car le début de sa partie aux côtés de Gwladys Nocera et de l’Anglaise Georgia Hall fut un peu mitigée. A la sortie du trou n°11, elle en était même à +1. Il lui fallut retrouver toute sa classe pour enquiller une série de quatre birdies en sept trous, précisément aux 12, 13, 14 et 18. Un scénario que pouvait lui envier Gwladys Nocera, elle-aussi à +1 à la sortie du 11, mais qui ne trouvait que des pars, avant d’accuser un bogey au 18 pour un total de +2. Soit la 43e place provisoire, ex aequo avec plusieurs joueuses, dont une Isabelle Boineau pas plus en réussite que son aînée.

Les Français euphoriques, idem pour Ariane Provot 

La belle performance tricolore est venue d’Ariane Provot. Un joli 70 (-2) pour la blonde et athlétique Ariane qui prend ainsi le 6e rang temporaire. Ex aequo avec huit  joueuses, dont les Danoises Madsen et Pedersen, et aussi la Marocaine Maha Haddioui, cette dernière aux anges devant son public et apparemment très bien « coachée » sur place par Patricia Meunier-Lebouc. Ce n’est pas la première fois qu’Ariane Provot montre son potentiel, elle qui avait remporté la qualification européenne de l’Évian Championship en juin 2014 et qui, l’année dernière, en étant 3e de cette même « qualif » , avait encore failli s’inviter dans le Majeur français. Ariane devrait pouvoir améliorer sa marque de 2016, quand elle avait été 55e de la Coupe Lalla Meryem. Elle peut même soutenir la comparaison avec les Français, partis très fort ce jeudi dans le Trophée Hassan II, tout à côté sur le parcours rouge : Gary Stal et Grégory Havret premiers ex aequo à -3, et le trio Sordet-Bourdy-Levy, 5eme ex aequo à -2 !

Par Nathalie Vion, à Rabat.