Posté le 10 mai 2022 dans Voyages & Golfs.
Au-delà des Pyrénées, la Costa Brava de haut en bas
De l’autre côté de la frontière espagnole, la Costa Brava au nord-est de la Catalogne abrite une jolie variété de parcours avec des températures idéales pour la pratique du golf, même en hiver.
À seulement une cinquantaine de minutes de route de Perpignan dans la province de Gérone, le golf de Peralada a pour toile de fond les sommets majestueux des Pyrénées et le cadre naturel de l’Empordà. Un paysage grandiose, qui a sans doute inspiré Salvador Dali, le maître ayant résidé non loin de là (un musée lui rend d’ailleurs hommage à Figueras). Ce n’est toutefois pas une raison pour jouer comme un peintre sur ce charmant par 71 de 6 000 mètres aux larges fairways et aux nombreuses pièces d’eau. Peu vallonné, le parcours est cintré d’oliviers, de chênes-lièges et de pins, barrière naturelle totalement perméable à la Tramontane, qui fait souvent des siennes dans la région. Sur ce golf où l’on voit très rarement les drapeaux des tees de départ (sauf pour les par 3 évidemment), mention spéciale pour le dogleg gauche du trou n°5 et son immense chêne qui vous toise plein fairway, ainsi que le par 3 du trou n°9 dont le green est embrassé par un grand lac.
https://www.golfperalada.com/fr/parcours-de-golf
À 25 kilomètres plus au sud, le parcours de Torremirona est une belle promenade golfique qui vous met en jambe d’entrée avec le très pentu trou n°1, tout en montée. Rassurez-vous, c’est la seule partie escarpée de la « tour qui regarde », traduction littérale du sus-nommé parcours. L’aller de ce par 72 est sans doute le plus délicat, avec des fairways étroits cernés par les arbres et divers obstacles d’eau qui laissent peu le droit à l’erreur. Le passage du 5 et du 6, un par 3 en île suivi d’un trou protégé en amont par un petit étang offre un premier frisson, tant esthétique que technique. Le retour est bien plus tranquille, avec de larges avenues verdoyantes, mais des pentes toujours aussi difficiles à lire, à l’instar de celles du double green que partagent en colocation le 12 et 14e trou. Le dernier défi, un par 5 en double dogleg pimenté par un obstacle d’eau menaçant à tribord, provoque un ultime frisson. Petit cocorico : le record du parcours est détenu depuis 2004 par le Français Grégory Bourdy, qui a rendu une carte de 63 lors du Segura Viudas Challenge.
https://golftorremirona.com/?lang=fr
Direction la Costa Brava, la « côte abrupte » en catalan et non celle des braves. À une quarantaine de minutes au sud-est de Torremirona, l’Emporda Golf Resort abrite deux 18 trous dessinés par l’architecte américain Robert von Hagge, à l’origine en France des Bordes et de l’Albatros, au Golf national. Redoutable par grand vent, le Links traverse de grandes dunes et exhale un parfum d’Écosse en bordure de Méditerranée, même si ses six lacs lui confèrent aussi une petite touche US. Moins technique – terme politiquement correct pour éviter parfois d’écrire « difficile » au golf – l’autre parcours, le Forest, serpente au cœur d’une pinède ornée de grands lacs.
https://www.empordagolf.com/en/
À dix minutes à peine, le plus vieux parcours de la Costa Brava s’est fait une place au cœur d’une pinède centenaire qui cache la vue de la Méditerranée, pourtant située à quelques centaines de mètres seulement. Sculpté sur les dunes à la fin des années 60 par l’architecte anglais Fred Hawtree, qui devait préserver au maximum les pins du domaine, le magnifique parcours de Pals se distingue par l ‘étroitesse de ses fairways et la profondeur de ses bunkers. Cinq par 5 au menu de ce par 73, hôte de l’Open d’Espagne 1972, qui s’achève par trois trous coriaces dont deux longs par 5. L’enchaînement 8-9 traversé par deux lacs ne laissera pas insensible les esthètes.
https://golfdepals.com/fr/inici.html
On redescend 35 kilomètres plus au sud, le long de la côte. « Redescendre », c’est une façon de parler puisque le golf d’Aro est niché à plus de 300 mètres d’altitude et en met plein la vue. Ce parcours scénique dessiné le long des falaises du parc naturel des Gavarres propose en effet de nombreux panoramas à couper le souffle avec la mer en toile de fond. Le dénivelé et les tees surélevés sont l’occasion de balancer quelques claques sur le plan visuel, à l’image des trous 4, 13 et 15. Seuls les (vastes) greens sont finalement relativement plats, ce qui facilite le jeu de ce par 72 de 6 200 mètres où le (fort) vent s’invite régulièrement à la partie. Une très belle surprise.
Difficile de ne pas boucler en beauté ce périple golfique dans le nord de la Catalogne sans partir en pèlerinage au PGA Catalunya (à une demi-heure de route d’Aro et 50 minutes de Barcelone). N’ayons pas peur des mots, tout golfeur qui se respecte y pénètre un peu comme dans un sanctuaire et ne peut rester insensible à la magie des lieux. Conçu à l’origine pour recevoir la Ryder Cup en 1997 (c’est finalement Valderrama dans le sud du pays qui raflera la mise), le Stadium Course est régulièrement classé n°1 en Espagne et parmi les tous premiers en Europe. À juste titre. D’entrée, le doux vertige qui vous envahit à l’heure de frapper votre premier drive, en surplomb d’une immense forêt de pins, est un avant-goût du toboggan émotionnel et physique que l’on s’apprête à vivre. Ici, chaque coup est différent, chaque fairway est différent, chaque trou est différent. Le parcours, lui est unique. La carte postale du trou n°13, avec le massif du Montseny à l’horizon et ce green qui dégouline furieusement vers un immense lac en est l’emblématique cachet. N’escomptez pas rendre la meilleure carte de votre carrière, surtout si vous partez des back tees, sur ce (très long) par 72 de championnat bichonné toute l’année par une armée de greenkeepers. Même les grosses frappes doivent faire preuve d’un minimum de doigté sur des greens ultra-roulants aux pentes diaboliques. Ne pas relever un pitch sur le Stadium Course relèverait presque du Tribunal pénal international. Pour prolonger l’aventure, le PGA Catalunya dispose d’un second parcours (le Tour Course) plus court, moins difficile, mais aussi bien manucuré que son grand frère.
Franck Crudo
* Les golfs de la Costa Brava sont facilement accessibles par avion, grâce aux nombreux vols quotidiens vers Barcelone, ou plus rarement vers Gérone (via Ryanair). Un pass permet de jouer les différents parcours de la Costa Brava à des tarifs préférentiels.
http://golfincostabrava.org/fr/golf-pass.html
POUR LE FUN
À proximité du golf d’Emporda, le Par3 Gualta est un parcours ludique de 18 trous uniquement constitué de par 3, comme son nom l’indique. Un endroit sympa pour passer du bon temps en famille, s’entraîner ou déguster quelques tapas dans un cadre chaleureux.
https://gualta.com/fr/restaurant
OÙ DORMIR ?
La plupart des golfs catalans sont adossés à des hôtels 4 ou 5 étoiles, à l’instar du Torremirona Golf & Spa Resort, dont les chambres spacieuses jouxtent (de près) le parcours et qui propose des packages en demi-pension, green fees inclus à des tarifs très intéressants. Au sud des golfs de Pals et d’Emporda, l’hôtel Alga est un 4* niché en bord de mer qui sert une cuisine particulièrement savoureuse. C’est aussi le point fort du NM Suites à Plaja d’Aro, non loin du golf d’Aro et à une demi-heure de route du PGA Catalunya.