Anne-Charlotte Mora, qui a fini 10e et première Française de la finale des cartes européennes dimanche dernier, vient tout juste de passer professionnelle. Interview.

Anne-Charlotte Mora, lors de la finale des cartes européennes à la Manga.

Anne-Charlotte Mora, lors de la finale des cartes européennes à la Manga. @ Tristan Jones.

Quel est votre sentiment après votre 10e place, lors de la finale des cartes européennes à la Manga en Espagne, la semaine dernière ?

Anne-Charlotte Mora : Je suis très, très contente. J’ai toujours pensé étape par étape, je fonctionne comme ça, c’est ce qui marche le mieux pour moi. Au départ, mon objectif était de passer les préqualifs, la semaine précédente. Ensuite, c’était de passer le cut de la finale des cartes européennes, puis de faire un top 20 qui donne une catégorie 8a.

Objectif atteint du coup !

Oui, c’était un vrai soulagement. Lorsque je termine le dernier tour, je suis 18e et il y a encore beaucoup de joueuses sur le parcours. Je pensais être vraiment limite. D’un coté, il était difficile de scorer sous le par sur ce parcours, d’un autre le 18 était un par 5, donc j’étais quand même un peu inquiète. Au fil des minutes, je suis devenu 16e, puis 14e puis 10e au final. C’était une joie progressive en fait, pas soudaine !

Vous avez parfaitement rebondi après un premier tour très difficile et une carte de 78. Vous avez enchaîné par quatre tours très solides (deux 71 et deux 72). Dans quel état d’esprit étiez-vous le mercredi soir, au terme du premier tour ?

J’étais un peu dégoûtée. Commencer par un 78, ce n’est pas l’idéal. Mais je me suis dit qu’il y avait cinq tours à jouer, ce qui est beaucoup, et qu’il ne fallait pas lâcher. J’ai bien fait (rires).

Le fait d’avoir joué quatre tours sur le même parcours (la Manga), la semaine précédente lors des préqualifications, était-ce un avantage selon vous ?

Oui et non, puisqu’ils ont modifié les départs et que ce n’était plus les mêmes trous et les mêmes distances du coup. L’avantage, c’était surtout au niveau de la connaissance des greens. Au passage, on a eu pas mal de chance car durant les trois jours de pause entre les deux tournois, il y a eu une grosse tempête. Le timing était parfait (rires).

Vous venez tout juste de passer pro. Quel sera votre programme pour les prochaines semaines ?

Je me suis inscrite pour les tournois en Australie. J’espère jouer un maximum de tournois cette saison. J’arrive la bonne année, car le calendrier du LET propose beaucoup plus de tournois que les saisons précédentes. Avec ma catégorie, je peux potentiellement en disputer 22, voire 24.

Votre père était votre caddie durant la finale des cartes européennes. Il va vous suivre toute la saison ?

J’aimerais bien, mais ce sera difficile car il a aussi des engagements, il est pro au golf de l’Île d’Or.

Quand on a un père caddy, cela ne crée pas quelques tensions parfois ?

Pas du tout, car on s’entend super bien, ça se passe toujours très bien. Il me caddeye souvent. C’est lui qui m’a appris à jouer, c’est mon coach, il me connaît parfaitement.

Vous avez commencé le golf à quel âge ?

Honnêtement, je ne sais pas. J’ai eu une licence de golf le jour de ma naissance ! J’ai commencé au golf de Marcilly, près d’Orléans. Entre un père enseignant et une mère qui travaillait au pro-shop, je crois que le golf, c’était mon destin (rires).

Vous avez toujours eu envie d’en faire votre métier ?

Très jeune oui, j’ai toujours voulu être pro et jouer sur le circuit. Entre 2016 et 2019, je suis partie jouer à l’université du Texas, où je menais parallèlement des études en mass communication. C’était une expérience vraiment top, l’ambiance était géniale, j’ai pu apprendre l’anglais, participer à des tournois en équipe. Cela m’a donné envie d’aller plus loin.

Quel est votre point fort sur un parcours ?

Hum… Je dirais que je putte pas trop mal et que je drive bien. En distance, je suis plutôt dans la moyenne, mais je ne m’égare pas trop.

Y a t-il un joueur ou une joueuse que vous admirez ?

Mon père quand j’étais plus jeune. Chez les femmes, même si je ne la connais pas, Céline Boutier. Ce qu’elle fait c’est très inspirant, surtout pour une Française.

Votre parcours préféré ?

Dinard, notamment pour la vue. C’est un très beau golf, en parfait état. Et j’ai toujours trouvé marrant de jouer dans le vent (rires).

Propos recueillis par Franck Crudo

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