Chargée de communication et responsable événementiel et sponsoring du groupe Aviva, Laëtitia Champagne évoque le rôle de la compagnie d’assurance, partenaire majeur du Lacoste Ladies Open de France. Et aussi sa passion pour le golf.

Laëtitia Champagne : « Nous voulons réduire les inégalités entre le golf féminin et masculin »

Laetitia Champagne – ©Caroline Monfort.

Aviva est une compagnie d’assurance présente dans quatorze pays et le partenaire majeur du Lacoste Ladies Open de France. Pour quelles raisons votre marque a-t-elle choisi le golf, et notamment le golf féminin ?

Depuis plus de dix ans, Aviva s’engage en faveur d’une société plus inclusive. Nous sommes très engagés dans l’égalité entre les hommes et les femmes, notre index est d’ailleurs de 94 sur 100 (l’index – rien à voir avec le golf – de l’égalité femmes-hommes au sein d’une entreprise est calculé en fonction de 5 critères : la rémunération, les augmentations perçues dans l’année, l’évaluation des promotions, les congés maternité et la proportion de femmes parmi les plus hauts salaires). Nous avons souhaité mettre la lumière sur le golf féminin. Les joueuses se distinguent par leur ouverture d’esprit et leur générosité. À travers le sponsoring du Lacoste Ladies Open de France, nous voulons faire écho à nos engagements et contribuer à réduire les inégalités entre le golf féminin et masculin. Inégalités en terme d’effectifs, de médiatisation ou encore de prize-money.

C’est la raison pour laquelle vous vous êtes battus pour que l’édition 2020 du tournoi ait tout de même lieu en septembre dernier au golf du Médoc, malgré la crise sanitaire ?

Exactement. C’est par ailleurs un rendez-vous important pour nos agents et leurs clients, invités à disputer un Pro-Am en clôture du Lacoste Ladies Open de France. L’occasion aussi de faire de belles rencontres et de créer des liens avec les joueuses professionnelles. A titre d’exemple, Emma Grechi a joué deux années de suite le Pro-Am Aviva avec Eric Trindade, qui dirige l’agence Aviva de Lille avec Vincent Nigond. Les deux associés ont décidé de sponsoriser, pour la saison 2021, cette espoir du golf français*.

Soutenez-vous d’autres joueuses en particulier ?

Anne-Lise Caudal a été ambassadrice d’Aviva entre 2018 et 2020. Mais nous avons cette année fait le choix de soutenir l’ensemble de la filière, de renforcer la dotation du tournoi plutôt que de soutenir une joueuse en particulier.

Quels sont les autres événements avec lesquels vous êtes partenaire ?

Il y a le Montauban Ladies Open au golf de Montauban l’Estang, du 8 au 13 juillet prochains, et évidemment l’Aviva Golf Trophy, dont ce sera la 5e édition. Chaque année nous organisons entre 20 et 30 étapes. L’an dernier, nous avons réussi à disputer quasiment toutes les compétitions, dans le respect du protocole sanitaire. Nous sommes d’ailleurs très reconnaissant envers la fédération française de golf pour son action auprès des autorités. Normalement, l’Aviva Golf Trophy se déroule entre avril et octobre mais pour 2021 ce sera sans doute trop tôt et les 23 épreuves de l’année devraient avoir lieu entre mai et novembre.

Vous êtes vous-même une excellente joueuse, classée 3 d’index. Comment vous est venue la passion pour le golf ?

Ma mère et ma grand-mère étaient des joueuses émérites qui m’ont transmis leur passion et leurs valeurs, comme le dépassement de soi, l’esprit d’équipe… J’ai débuté à 7 ans au golf de Domont-Montmorency. J’avais un professeur basque, Roger Changart, qui était très inspirant. Le golf lui a même dédié son Grand prix de Domont-Montmorency, appelé aussi Trophée Roger Changart. Depuis 2008, je suis membre du golf de Saint-Germain-en-Laye. Après avoir fait partie de la commission sportive, je suis désormais à la commission terrain présidée par Stéphane Marletti. Les échanges avec le greenkeeper Jean-Marc Legrand, qui vient de passer la main à Jean-Eric Simonnot, sont passionnants à l’heure où les golfs s’engagent dans la transition écologique. Et puis, je suis très heureuse de pouvoir partager ma passion avec mes deux enfants de 20 et 21 ans, qui ont un index à un chiffre. Partir tous les trois le dimanche à 7h du matin pour porter les couleur du club en compétition par équipe, ce sont des moments privilégiés.

Quel est votre meilleure souvenir de golfeuse ?

C’est toujours difficile d’en ressortir un, il y en a beaucoup. Il y a ma carte de -1 alors que j’étais 10 d’index lors d’une compétition au PICG. J’avais de l’or dans les doigts ce jour-là (rires). Je me suis rendu compte que j’étais sous le par au départ du 18. J’ai même préféré assurer le dernier trou, qui est un par 5, et le jouer en régulation pour préserver mon score. Comme bon souvenir, il y a aussi mes deux trous en un, sur le 13 du PICG et le 15 à Cabourg. Aujourd’hui, je suis très reconnaissante envers Aviva, qui me permet d’allier ma passion du golf avec mon activité professionnelle.

Il y a aujourd’hui 29 % de golfeuses en France. Comment faire pour attirer davantage de femmes sur nos parcours selon vous ?

Le nombre de licences chez les joueuses de moins de 18 ans est encore trop faible : moins d’un tiers des licenciés. Et les -18 ans ne représentent que 10% des licenciés. Il y a là tout un vivier à exploiter ! La solution passe par l’enseignement, il faut initier les filles dès leur plus jeune âge et avoir davantage de femmes qui enseignent. C’est un facteur de motivation supplémentaire pour les filles, qui peuvent aussi s’identifier plus facilement. Et puis, il faut que les femmes apprennent à ne pas culpabiliser de jouer au golf en raison de leur vie de famille, c’est un sport magnifique qui est bon pour la santé en plus.

Propos recueillis par Franck Crudo.

*https://swing-feminin.com/emma-grechi-je-voulais-etre-championne-de-france-comme-mon-pere/