Posté le 15 mars 2018 dans Arts & culture.
Artistes & Robots au Grand Palais du 5 avril au 9 juillet 2018
Cette exposition invite tous les publics à expérimenter des œuvres créées par des artistes à l’aide de robots de plus en plus intelligents. Une trentaine d’œuvres nous donne accès au monde virtuel immersif et interactif, à l’expérience sensible du corps augmenté, de l’espace et du temps bouleversés.
Dans une société de plus en plus machinisée, les artistes s’intéressent d’autant plus aux robots que l’intelligence artificielle est en train de bouleverser l’existence des humains et jusqu’à la condition de l’œuvre d’art : sa production, son exposition, sa diffusion, sa conservation, sa réception.
À ce jeu dangereux, ils ont une longue expérience : depuis les grottes préhistoriques, les artistes ont su jouer de leur milieu technique. Leur travail est d’autant plus surprenant qu’ils ont à leur service des logiciels de plus en plus puissants, qui donnent à l’œuvre une autonomie de plus en plus grande, une capacité de générer des formes à l’infini et une interactivité qui modifie le jeu en permanence.
Les œuvres contemporaines présentées ici autour de quelques icônes de visionnaires (Tinguely, Schöffer, Molnar, Mohr ou Xenakis) donnent une bonne idée des interrogations des artistes qui sont aussi les nôtres : qu’est-ce qu’un artiste ? Qu’est-ce qu’une œuvre ? Que peut bien faire un robot que ne peut pas faire artiste? S’il est doté d’une intelligence artificielle, un robot a-t-il de l’imagination? Qui décide : l’artiste, l’ingénieur, le robot, la regardeuse, le regardeur, tous ensemble ? Peut-on parler d’une œuvre collective ?
L’exposition se déroule selon trois séquences :
1. La machine à créer
Les robots s’activent et leurs mouvements sont parfois si drôles et si « physiques » qu’on leur prêterait volontiers une dimension animale ou humaine, voire une « psychologie ».
Jean Tinguely, Nam June Paik, Nicolas Schöffer, Leonel Moura, Patrick Tresset, So Kanno et Takahiro Yamaguchi, J. Lee Thompson, Arcangelo Sassolino.
2. L’œuvre programmée
Le robot devient invisible, son programme informatique et algorithmique intègre l’œuvre et tout savoir-faire disparaît au profit de la magie des formes générées à l’infini et qui changent en fonction des mouvements du corps des regardeuses et des regardeurs.
Manfred Mohr, Vera Molnar, Iannis Xenakis, Demian Conrad, Raquel Kogan, Ryoji Ikeda, Pascal Dombis, Elias Crespin, Jacopo Baboni Schilingi, Edmond Couchot et Michel Bret, Miguel Chevalier, Joan Fontcuberta, Michael Hansmeyer et Peter Kogler.
3. Le robot s’émancipe
Le Deep Learning rend le robot de plus en plus intelligent et actif au point qu’il peut non seulement rivaliser avec l’humain mais l’augmenter, fusionner avec lui, le narguer, le doubler ?
Christa Sommerer et Laurent Mignonneau, Catherine Ikam et Louis Fléri, Stelarc, Nicolas Darrot, Fabien Giraud et Raphaël Siboni, Koji Fukada, Oscar Sharp, Daft Punk, Pascal Haudressy, Memo Akten, ORLAN, Takashi Murakami.
Des œuvres immersives, des tableaux, des sculptures, des mobiles, du cinéma, du design, et de la musique: toutes les créations présentées dans cette exposition sont le fruit de collaborations entre des artistes et des programmes robotiques inventés et mis au service de l’art. Des programmes informatiques non seulement intelligents, mais aussi génératifs de formes et de figures inédites qui donnent à voir et à penser.
Une première version de l’exposition a été présentée au centre d’art contemporain d’Astana dans le cadre de l’exposition internationale Astana Expo 17 de juin à septembre 2017.
Informations pratiques
- ouverture : du jeudi au lundi de 10h à 20h ; mercredi de 10h à 22h ; fermeture hebdomadaire le mardi
- tarifs : 14 €, TR 10 € (16-25 ans, demandeurs d’emploi et famille nombreuse), gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux
- accès : métro ligne 1 et 13: «Champs Elysées-Clemenceau» ou ligne 9 : «Franklin D. Rossevelt»
informations et réservations : www.grandpalais.fr