Posté le 31 juillet 2023 dans Life Style, Voyages & Golfs.
Philippe Heuzé, le parcours d’un golfeur au long cours
Depuis trente-cinq ans, Philippe Heuzé part chasser les plus beaux parcours de golf aux quatre coins de la planète pour ses clients dont certains sont devenus des amis. Afrique du Sud, Japon, Fidji, Hawaï, Ecosse, Nouvelle-Zélande, partez à la découverte d’un golfeur gâté !
Du 28 janvier au 7 février 2024, Philippe Heuzé organisera à Cape Town la 21e édition de son Pro-Am de l’Afrique du Sud. Plus qu’un coup de cœur, c’est une véritable passion qui anime ce collectionneur de parcours d’exception pour la nation arc-en-ciel. Douze jours qui s’annonce d’ores et déjà inoubliables, dans la région du Western Cape, où les heureux participants joueront 3 pro-ams agrémentés de l’incontournable « journée contact » qui chaque année, permet aux amateurs et aux professionnels d’échanger et de mieux se connaitre.
Après avoir joué à Pearl Valley, Atlantic Beach, Milnerton, Erinvale, Steenberg et enfin sur le mythique parcours d’Arabella pour deux jours, joueurs et accompagnants auront la possibilité de découvrir le parc Kruger, l’un des derniers sanctuaires qui abrite les Big 5, lions, léopards, rhinocéros, éléphants et buffles.
A 62 ans, Philippe Heuzé a plus que jamais la bougeotte. Compétiteur, joueur, photographe et aujourd’hui écrivain, le golf a toujours fait partie de sa vie. L’aventure commence en 1988. Après trois saisons au Club Med, il répond à la petite annonce de la société Golf Evasions qui recherchait un commercial pour promouvoir ses voyages. Il rejoint ensuite en 1992 le groupe Promogolf et imagine Voyages Golfissimes.
La vocation du tourisme de golf était née. Quelque temps plus tard, il décide de reprendre sa liberté en créant sa propre société Golf’in. France, Europe, Etats-Unis, Chine, Malaisie, Australie, les voyages de Philippe s’adressent en priorité, entre sport et découverte des paysages et cultures locales, à tous ceux qui veulent « golfer » intelligent. Rencontre avec un chasseur de parcours, qui a toujours pour celles et ceux qui le suivent dans ses aventures, les plus beaux rêves en tête.
Comment organisez-vous vos séjours pour les golfeurs ?
J’écris tout sur le papier. Pour moi, un voyage réussi, cela doit être comme un film. Il ne faut pas qu’il y ait trop de longueurs à un endroit et que ce soit trop court à certains autres. Quand on organise un programme de séjour ou des circuits comme en Afrique du Sud, il faut sans cesse se renouveler en visitant deux, voire trois endroits différents, même si le pays fait deux fois la France. En 20 années de Pro-Am de l’Afrique du Sud, nous avons dû faire deux ou trois fois seulement le même circuit. C’est certainement pour cette raison que cette année encore nous avions un couple de Rouen qui en était à leur 14e participation consécutive. En résumé, un bon voyage, cela commence par le caractère exceptionnel des golfs, l’hôtellerie et l’intérêt touristique du pays.
Comment se passe les repérages pour sélectionner les lieux ?
C’est une partie que j’aime beaucoup, même si sur l’Afrique du Sud, je ne fais plus vraiment de repérages. Les grands voyages complexes que j’ai pu monter, Nouvelle-Zélande, Australie, Malaisie, nécessitent vraiment de prendre du temps. C’est pour cela que je me documente énormément en amont. Les golfeurs que nous avons la chance de faire voyager sont des gens qui sont souvent en quelque sorte des « collectionneurs de parcours ».Ces parcours mythiques, j’essaye de les mettre en scène, que ce soit au bout du monde ou sur des destinations plus proches. Je suis aussi très sensible à l’aspect visuel. Les terrains situés en bords de mer ou juchés sur des falaises me fascinent. J’aime avoir le premier regard des personnes que j’emmène sur des endroits assez improbables. Il existe des destinations très populaires en France, comme l’île Maurice ou le Maroc. Il y a des confrères qui les commercialisent très bien et j’avoue que j’ai dû mal à leur trouver une valeur ajoutée pour qu’elles sortent vraiment des sentiers battus. C’est pour cela que j’ai organisé 3 Pro-Ams à Pebble Beach en Californie et des événements exclusifs sur les cinq continents du globe.
De quelle manière formez-vous les groupes ?
Il n’y a pas vraiment de recettes miracles. Il y a 20 ou 25 ans, lorsque vous aviez un article dans le Figaro Magazine, il fallait rester au bureau parce que les appels pleuvaient. Aujourd’hui, il faut en permanence varier les canaux de promotion, presse, internet, réseaux sociaux. Je dispose d’une base de clients qui sont pour beaucoup devenus des amis. J’ai donc le privilège et la facilité de les questionner en direct sur l’opportunité de telle ou telle destination.
Quel est le nombre idéal pour constituer un groupe ?
Sur un Pro-Am, il faut qu’il y ait quand même un enjeu sportif et une véritable dynamique. Il faut donc pouvoir attirer une soixantaine de personnes. Sur les voyages plus compliqués, 20, 30 personnes suffisent pour constituer un groupe. Au Japon, nous étions 30, tandis qu’en Australie ou en Nouvelle-Zelande, nous n’étions que 18. Je me souviens en 2018 pour le 15e anniversaire du Pro-Am de l’Afrique du Sud, nous avions fait venir Johnny Clegg, le Zoulou blanc, pour un concert privé. Avec seulement 15 participants, nous n’aurions pas pu rentrer dans nos frais. A l’inverse, pour des séjours à vocation golfs et tourisme, au Cambodge, Vietnam ou au Japon, où il y a pas mal de choses à découvrir en dehors du jeu, il ne faut pas que le temps ou l’inertie du groupe devienne un frein dans l’organisation de nos activités.
Comment faites-vous venir les pros de golf et des personnalités sur vos évènements ?
Il y a plusieurs cas de figure. Il peut y avoir une équipe d’amateurs qui me disent qu’ils vont s’inscrire en emmenant leur pro. Après, il a des pros qui nous téléphonent et qui nous disent, tiens j’ai deux amateurs, si tu en as un 3e cela m’arrange. En fait, les pros sont non seulement heureux d’être payés pour venir sur place, mais aussi d’avoir accès à des parcours qu’ils n’auraient peut-être jamais joués. Nous nous apercevons que nous avons de plus en plus de très bons joueurs. Les amateurs qui payent une certaine somme ont envie de rêver devant le joueur avec lequel ils feront équipe pendant 10 jours. C’est comme cela que nous avons eu cette année Romain Wattel pour le Pro Am d’Afrique du Sud ou encore Phil Golding.
Quels sont les golfs à travers le monde qui vous ont le plus marqué ?
C’est notamment ceux qui sont dans mon ouvrage intitulé « 30 golfs coups de cœur » que j’ai écrit pendant la période de confinement. Dans le désordre je pourrais citer, Alice Springs en Australie, Ria Bintan en Indonésie, le Barnbougle Tasmanie, Le Gorgi Golf Club à Saint-Petersbourg, Le Els Club à Langkawi en Malaisie, Mauna Lani à Hawaii, Kauri Cliffs en Nouvelle-Zélande, Old Head en Irlande, Thracian Cliffs en Bulgarie, Le Windsor à Nairobi au Kenya, Kawana au Japon et bien sûr Turnburry en Ecosse ou les Bordes en France à côté de chez moi… Pour la suite, il faut lire mon livre.
De quelle manière aimeriez-vous faire évoluer votre activité ?
J’aimerais désormais développer des séjours « Golf & The City », plus courts et moins couteux, à l’attention d’une clientèle plus jeune. Je suis par exemple en train de travailler sur un projet sur Dublin. Auparavant, nous étions habituellement hébergés dans des resorts isolés en pleine nature, loin de la ville. Avec ce concept, nous pourrions jouer au golf la journée en ne faisant que des links, et découvrir le soir la vie nocturne dans le quartier de Temple Bar à Dublin. J’aimerais bien décliner cette idée à New York ou sur des destinations golfiques émergentes comme la Croatie.
Dans le même ordre d’idée, nous pourrions imaginer un voyage original à New York avec une prolongation aux Bermudes. Il y a aussi des endroits où je voudrais retourner, faire en quelque sorte la réédition de certains voyages qui m’ont marqué, comme par exemple l’Argentine qui allie golf et tourisme. L’île de Bornéo fait aussi partie des endroits où j’aimerais bien revenir. Aujourd’hui, il faut surprendre les gens avec des idées nouvelles auxquelles ils n’auraient pas pensé. Par exemple, lorsque nous avons lancé le Japon, beaucoup de gens pensaient à l’époque qu’il n’était pas possible d’y jouer au golf !
Vous êtes également écrivain, pouvez-vous nous parler de votre dernier roman ?
J’ai la chance et le temps de pouvoir écrire pendant mes périodes de repérages. Quand je suis tout seul le soir dans un resort, je garde toujours près de moi un petit bout de papier et un stylo. J’avais réalisé en 2017 un premier journal autobiographique que j’avais intitulé « Eclectique » et qui retraçait sur fond d’anecdotes toutes ces années à parcourir le monde. Et puis un jour, je suis dit qu’il fallait que j’écrive la suite. Mais plutôt que de continuer dans la même veine, je me suis mis en 2020 en plein confinement à écrire un polar.
Cette saga « Une vie dans la nuit, l’affaire Richmond » dont l’intrigue s’étend sur plus de 50 ans repose sur un mystère et un drame familial. Pour ce qui est du golf, je ne décris que deux parties dans ce récit, mais qui sont déterminantes pour le personnage principal. Pour ce bouquin, je me suis inspiré des personnes que j’avais rencontrées, des différents endroits du monde où je suis passé. L’histoire se déroule justement en grand partie au Cap se poursuit à Langkawi en Malaisie et se termine sur l’île de Komodo en Indonésie. Le voyage toujours comme source d’inspiration éternelle…
David Raynal
Publications Voyages & Golfs :
30 golfs coups de cœur
Le tour du monde en 80 golfs
Plus d’information sur Philippe Heuzé
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