Posté le 19 février 2021 dans Life Style.
Mougins : Une œuvre d’art au-dessus de la Méditerranée
Haut lieu de création et de sérénité pour de nombreuses célébrités, Mougins déroule sous le soleil méditerranéen ses venelles en spirale sous les yeux émerveillés de ses visiteurs. Idéalement située en plein cœur de la Côte d’Azur, la ville est une terre de gastronomie mais aussi de golf…
Sur les hauteurs de Cannes, Mougins bénéficie depuis l’antiquité d’une situation privilégiée. Le village qui étend, tel un escargot en spirale ses ruelles ancestrales surplombe à la fois le bleu de la mer Méditerranée, avec au loin la baie de Cannes et les îles de Lérins tandis que sur son versant nord, elle embrasse le vert des collines environnantes vers Grasse, jusqu’aux premiers sommets des Alpes enneigés. Au XXe siècle les peintres cubistes et surréalistes ne s’y sont pas d’ailleurs pas trompés. Attiré par la lumière intense et si particulière qui flotte depuis toujours sur la ville, c’est Francis Picabia qui s’y installera le premier dès 1925 et y construira sa demeure le Château de Mai selon ses plans.
D’autres suivront en délégation fascinés par la somptuosité des lieux : Fernand Léger, Paul Éluard, Robert Desnos, Jean Cocteau, Isadora Duncan, Man Ray, mais aussi un certain Pablo Picasso déjà tout auréolé de sa notoriété grandissante. Entre 1936 et 1938, il loge pour des vacances festives à l’hôtel Vaste Horizon, situé à l’entrée du vieux village. Mais Picasso apprécie tant Mougins qu’il s’y installe définitivement en 1969 avec sa dernière épouse Jacqueline Roque. Il acquiert une immense propriété NotreDame-de-Vie, qu’il surnomme « l’Antre du Minotaure ». Cette période sera extrêmement prolifique avec plus de 300 œuvres, le célèbre peintre sculpteur s’enfermant dans sa villa et se coupant peu à peu presque complètement du monde. Le génie espagnol y vivra les douze dernières années de sa vie et y rendra son dernier soupir le 8 avril 1973, à l’âge de 91 ans.
Un Musée d’Art Classique
C’est sur cet air de mélodie en art majeur qu’en 2009, Christian Levett, un homme d’affaires anglais collectionneur depuis son plus jeune âge, tombe littéralement amoureux du village.
Il y acquiert une maison, la transforme en un véritable écrin qui accueille depuis 2011, au sein du Musée d’art Classique de Mougins (MACM) des centaines d’œuvres d’art de ses collections privées. L’ambition du projet devenu réalité est de réunir dans un même lieu l’art antique, néoclassique, moderne et contemporain, afin de montrer l’influence capitale jouée par le monde antique sur la création classique et contemporaine. Sur quatre étages, le musée s’attache à souligner les influences des civilisations d’Egypte, de Rome, et de Grèce entre elles, et la continuité de l’héritage grécoromain jusqu’à nos jours.
Ce concept muséographique original s’éloigne d’une présentation chronologique pour mettre en exergue l’interaction des civilisations d’est en ouest. Tout au long du parcours, des œuvres antiques remarquables telles que les vases gréco-italiens, les statues colossales de l’empereur Hadrien et de l’impératrice Domitia, ou encore la délicate représentation en bronze d’Héraclès dialoguent avec une centaine de dessins, peintures et sculptures de Paul Cézanne, Marc Chagall, MichelMartin Drolling, Antony Gormley, Damien Hirst, Henri Matisse, ou encore Marc Quinn.
Le bonheur est dans l’assiette
Depuis au moins le début du XXe siècle, Mougins est synonyme de bonne chère et de gourmandise.
Dans les années cinquante, Célestin Véran, cuisinier dans la marine nationale puis marin pêcheur à Cannes, comprend à son tour que le tourisme va se développer. Il transforme son bateau en « taxi de la mer », pêche et promène en même temps de riches et oisifs anglais venus passer les mois d’hiver au doux soleil de la Côte d’Azur. Ses clients prennent l’habitude de « monter » à Mougins déguster sa fameuse bouillabaisse préparée avec sa pêche toute fraîche et y découvrent la douceur de vivre du village, la fraîcheur des petites places ombragées.
Mais c’est en 1969 que le chef Roger Vergé, natif de l’Allier, s’installe à Mougins. Véritable précurseur, il dépoussière et allège la cuisine française. Il invente « La Cuisine du Soleil » qu’il fait connaître dans le monde entier, contribuant au développement de la renommée de la gastronomie française.
Au firmament des étoiles
Aujourd’hui, une cinquantaine de restaurants de cuisine de terroir, bistronomique et gastronomique participent à la réputation gastronomique de Mougins, tant en France qu’à l’étranger. En 2006, pour rendre hommage au chef Roger Vergé, le maire de Mougins, Richard Galy a l’idée de créer le premier Festival International de la Gastronomie Les Etoiles de Mougins. Très vite, démonstrations, ateliers de cuisine, conférences interactives, rallye des chefs, happening culinaires, librairie gastronomique animent le village.
Les invités d’honneur les plus prestigieux s’y sont succèdent donnant au festival ses lettres de noblesse : Christian Willer, Marc Veyrat, Éric Fréchon, Anne-Sophie Pic, Gérard Passédat, Daniel Boulud, Frédéric Anton, Thierry Marx, Philippe Etchebest…
En avril 2019, La Brigade des Étoiles de Mougins voit le jour. Composée d’une cinquantaine de chefs étoilés français et étrangers, de chefs Meilleur Ouvrier de France aux cols bleu-blanc-rouge prestigieux, ceux-ci deviennent les Ambassadeurs de Mougins et de la gastronomie française dans le cadre de leurs établissements et de leurs multiples voyages de par le monde. Cette année, les Etoiles de Mougins ont été reportées pour cause de pandémie planétaire.
Gageons qu’en juin 2021, elle place, sous l’égide de son invité d’honneur le Top Chef Jacques Maximin, définitivement Mougins au firmament des étoiles…
David RAYNAL
Pour en savoir plus : https://mougins.fr/
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