Posté le 6 juillet 2021 dans Voyages & Golfs.
Mandelieu-La Napoule, l’art du golf
À une vingtaine de minutes de Nice, cette charmante petite ville des Alpes-Maritimes fait la part belle à la sculpture, mais aussi au golf, avec deux des plus beaux parcours de la région : Barbossi et le Old Course. L’art ou le par ? À Mandelieu-La Napoule, vous n’êtes pas obligé de choisir.
Barbotant au pied de la Méditerranée, le château de La Napoule surveille du haut de son donjon moyenâgeux ses deux trésors couleurs émeraudes tandis que la Siagne s’ébroue au cœur de cette écrin des Alpes-Maritimes blotti à l’ombre du grand frère cannois. Artistique et sportive à la fois, cette cité d’à peine plus de 20 000 habitants expose fièrement deux parcours cinq étoiles et de nombreuses sculptures, du « Jardin remarquable » (classé monument historique) de l’ancienne forteresse jusqu’au golf de Barbossi.
Barbossi, un musée à ciel ouvert
Dès l’arrivée, le ton est donné. Un couple de golfeurs hauts en couleur au fessier bien rebondi vous accueille devant l’entrée du club house (en forme de temple romain). La sculpture, qu’on croirait tout droit sortie de l’imagination du célèbre artiste colombien Fernando Botero est signée Roselyne Conil. Pas moins de 22 œuvres conçues par quelques grands noms de l’art contemporain* ornent les fairways du parcours et sont issues de la collection privée de l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa, propriétaire du domaine de Barbossi. Bref, on en prend plein la vue sur ce 18 trous dessiné il y a trente ans par l’architecte américain Robert Trent Jones Sr, un autre artiste dans son genre.
Clubs en main, mention spéciale pour le trou n°8, avec son départ en relief taillé dans le rocher et son fairway longeant le Riou. L’enchaînement du 10 au 13, sauvage et majestueux, donne du relief – dans tous les sens du terme – au parcours, que les courts par 4 drivables du 7 et du 15 pimentent un peu plus encore. Le 19e trou vaut lui aussi le détour : la terrasse du restaurant, Le Riviera, offre un panorama aussi chatoyant qu’inoubliable sur les greens verdoyants, les roches rouges du massif de l’Estérel et le bleu azur du ciel illuminé par le soleil. Avec un peu d’imagination, on se croirait devant un tableau de Jean-Baptiste Corot ou d’Albert Bierstadt, ces peintres du XIXe siècle connus pour magnifier des paysages idylliques baignés dans une lumière radieuse.
Old Course, 130 ans et toutes ses dents
À cinq minutes à peine de Barbossi, le Old Course de Cannes-Mandelieu est l’un des plus anciens parcours de France, créé en 1891 à l’initiative du frère du tsar Nicolas II, le grand-duc Michel de Russie, qui venait tout juste de se prendre de passion pour « ce sport élégant ». Véritable oasis au cœur de la ville, ce Central Park golfique dont le dessin d’origine (les six premiers trous) est signé du légendaire Harry Colt, fut le terrain de jeu privilégié du duc de Windsor ou encore de Sean Connery. Nos meilleurs joueurs – Victor Dubuisson, Romain Langasque, Alexander Levy, Antoine Rozner en tête – viennent régulièrement y faire leurs gammes aujourd’hui.
Bordé d’immenses pins parasols souvent centenaires, de chênes-lièges et de mimosas, ce par 71 plat et relativement court (5745 mètres), comme la plupart des « Old Courses », convient à tous les niveaux de jeu. « Notre parcours est accessible, notre souci est que les golfeurs prennent du plaisir sur nos fairways, comme à notre table », souligne le vice-président du golf, Fabien Pigalle, à l’ombre du magnifique club-house de style « Norman ». Outre un plaisant panaché de longs et courts par 3, le trou n°13 qui s’achève face à la mer et à l’Estérel est « peut-être le plus beau par 5 de la Côte d’Azur », dixit Victor Dubuisson lui-même. L’autre spécificité du parcours est qu’il traverse la Siagne, ce fleuve qui serpente dans la ville et matérialise aussi partiellement la frontière entre le Var et les Alpes-Maritimes. Pour accéder au trou n°3 puis revenir au 13, il est ainsi nécessaire d’emprunter un bac.
Enfin, pour ceux qui veulent prolonger le plaisir, Mandelieu-La Napoule est situé à moins d’une demi-heure de quelques-uns de la plupart des joyaux golfiques des Alpes-Maritimes : Saint-Donat, le Royal Mougins, Cannes Mougins, La Vanade, Opio-Valbonne ou encore le Claux Amic.
Franck Crudo
QUE VISITER ?
Détruit et reconstruit à plusieurs reprises durant le Moyen-Âge, le château de La Napoule est acquis en 1918 par un couple de riches mécènes et artistes américains, Henri et Marie Clews. Ils vont restaurer cette ancienne forteresse et en faire un lieu dédié aux arts et à la culture. Des sculptures contemporaines sont exposés au cœur du jardin labellisé « remarquable ». Mandelieu-La Napoule bénéficie en outre d’une géographie incroyable qui permet de belles balades à pied, en vélo ou en bateau sur la Méditerranée (avec les îles de Lérins au large), les rives de la Siagne ou vers le massif de l’Estérel, le Mont San Peyre et le Tanneron, qui abrite la plus grande forêt de mimosa d’Europe.
http://www.chateau-lanapoule.com/
OÙ DÎNER ?
Un dîner savoureux sur la plage à l’ombre du château devant un beau coucher du soleil ? C’est possible grâce au restaurant lounge Le Boucanier et son cadre exceptionnel. Il y en a en plus pour tous les goûts avec des tapas accompagnés de cocktails « faits maisons » et une carte variée qui fait la part belle à la cuisine locale et aux poissons. Un must.
OÙ LOGER ?
Nouveau né du groupe La Tour Collection, l’Îlot du golf vient d’ouvrir ses portes au bord de la Siagne dans un cadre apaisant, agrémenté d’un joli jardin de palmiers et d’une piscine extérieure chauffée avec ses bains à remous. Une cuisine italienne préparée par le chef Raffaele est servie sur une terrasse lumineuse bordée d’oliviers. Cet hôtel 4* épuré est idéalement situé à quelques encablures des deux golfs de la ville. Possibilité de rejoindre le Old Course en bateau à partir du ponton de l’hôtel !
*Parmi les oeuvres exposées au golf de Barbossi :
- « La Fleur Photovoltaïque » de Diana Tournay est une sculpture d’acier et de
verre de 6,60 mètres incluant des cellules de silicium, située sur le plan d’eau face au
restaurant.
- « Swing Sculpture » de Bernard Feldain, réalisée en tôles d’acier découpées, ajourées et patinées, décompose de manière cinétique le mouvement du swing au centre d’un bunker.
- « La Plongeuse » de Fabienne Ferrer, en résine peinte multicolore, anime de ses formes imposantes pleines d’humour et de bonne humeur le bassin du trou n° 13.
- « Katrina » de Gregory Berben, assemblage déstructuré de rectangles de bois peints aux couleurs primaires reliés entre eux par des axes d’acier inox, est une stèle évoquant l’ouragan Katrina qui dévasta la Louisiane le 29 août 2005.
https://www.artcotedazur.fr/
Plus d’informations : https://www.ot-mandelieu.fr/ – https://cotedazurfrance.fr/