En accord avec sa vocation de partenaire privilégié du monde de l’art, Le Bristol Paris continue de proposer à ses hôtes un rendez-vous autour de la création contemporaine la plus exigeante.

Photo : D.R.

Après avoir accueilli notamment Daniel Buren et Ugo Rondinone ; cet été, Le Bristol Paris s’est associé à Eden Being, marque lifestyle Oetker Collection, pour accueillir la Galerie Blain|Southern et l’artiste anglais de renommé mondiale, Lynn Chadwick.

Trois sculptures de bronze sont exposées au cœur du jardin, des œuvres sélectionnées par la famille de l’artiste, avec l’aide de la Galerie Blain | Southern, où ces œuvres sont habituellement conservées et proposées à la vente : Monitor (1965), Dancers (1967) et Teddy Boy & Girl (1979).

Lynn Chadwick

Lynn Chadwick a été l’un des sculpteurs britanniques majeurs de l’après-guerre en Grande-Bretagne. Connu principalement pour ses œuvres métalliques fascinantes, souvent inspirées de silhouettes humaines et de nature, son style se rapproche parfois de l’art abstrait. Né à Londres en 1914, le grand artiste s’éteint en 2003 à l’âge de 88 ans, au manoir de Lypiatt Park, son domicile de Gloucestershire en Angleterre.

C’est en exposant ses œuvres au pavillon britannique de la Biennale de Venise en 1952, que Chadwick est lancé sur le devant de la scène internationale. Il incarne alors une nouvelle génération de sculpteurs anglais, dans ce pavillon qui surprend le public, car ses jeunes sculpteurs détrônent les matériaux traditionnels comme le marbre, le bois ou la pierre, au profit du fer qu’ils garnissent de plâtre ou de composés industriels. Des travaux d’un genre nouveau sont ainsi exposés, déstructurés autour du concept de la dématérialisation de la masse et de la vitalité de la ligne.

En 1956, Lynn Chadwick est à l’apogée de sa carrière. En recevant le prix très convoité de la sculpture à la Biennale de Venise, il en devient le plus jeune lauréat. Sa réputation devient mondiale, et Chadwick est nommé Commandant de l’Ordre de l’Empire Britannique (CBE) à l’occasion de la liste d’honneur de l’année (New Year Honours List).

Les sculptures et les dessins de l’artiste ont désormais leur place dans les plus grands musées du monde.

Mais comme son oeuvre, la carrière de Lynn Chadwick reste atypique. Elle débute tardivement, alors qu’il a presque 32 ans, et durera pourtant 50 ans. Son parcours et son chemin vers la sculpture sortent eux aussi des conventions. Il ne fréquentera jamais d’école d’art mais débutera sa carrière dans un bureau d’architecte, y occupant le poste de dessinateur. Après son service militaire comme pilote dans la flotte aérienne de la Marine royale (1941-44), il reprend sa profession d’avant-guerre auprès de l’architecte londonien Rodney Thomas.

C’est lors d’une exposition de design que Lynn Chadwick révèle un don pour la sculpture. Encouragé par Thomas, Chadwick assemble et lie des objets entre eux.

Suspendues au plafond de l’exposition, ses formes parfaitement équilibrées flottent librement dans l’espace. Chadwick vient de créer son premier mobile.

Très vite, de nouvelles créations vont suivre. Composées de fil, de bois de balsa, de cuivre coupé ou encore de formes en laiton, elles représentent souvent des poissons, parfois colorés. Plus tard, l’artiste commence à installer des socles sous ses mobiles pour les stabiliser.

En parallèle, Chadwick conçoit également des meubles et des tapisseries.

Grâce à ses meubles et à ses mobiles, il perçoit de modestes revenus qui lui permettent de prendre son indépendance. Il quitte Londres pour s’installer au Gloucestershire en 1946, à tout juste 32 ans. C’est un horizon nouveau qui s’offre à lui, une source d’inspiration innovante pour ses oeuvres. Là-bas, il rencontre des personnes influentes qui vont jouer un rôle crucial dans son avenir, comme les propriétaires de la Galerie Gimpel Fils de Londres qui sont les premiers à exposer dès 1949 un de ses mobiles.

En 1950, alors âgé de 36 ans, il connait son premier succès d’animateur comique. Très sollicité, il réalise en 1951 pour le Festival de Grande-Bretagne, « Cypress », une œuvre de métal plus grande que ses précédentes.

C’est aussi durant cette période que Chadwick commence à s’intéresser tout particulièrement aux socles de ses mobiles, en les travaillant davantage. Ces socles finissent par devenir de véritables sculptures, jusqu’à même se passer du mobile qu’ils soutenaient.

Lynn Chadwick apprend à souder et découvre de nouvelles techniques, parfois par erreur, simplement en travaillant ses œuvres.

A cette époque, on peut dire que son travail se rapprochait davantage de celui d’un constructeur que d’un sculpteur, puisqu’il n’utilisait jamais d’argile ou d’autres terres à modéliser.

« Je n’ai jamais vraiment été attiré par l’argile en tant que matériau de travail, car elle me semble être trop vague et trop molle. Je ne peux pas imaginer quelque chose à partir de l’argile, je ne sais pas comment la travailler. Lorsque j’élabore mes constructions de fer et de lignes droites, je peux en faire un dessin, un dessin en 3D, grâce à ce matériau à la forme définie.»
Lynn Chadwick, British Sound Archives Nationals de la British Library, 1995.

Lynn Chadwick dans le jardin du Bristol Paris jusqu’ au 31 octobre 2018.

Le Bristol Paris
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