Après le ANA Inspiration en avril et avant les rendez-vous estivaux de l’US Open et du British Open puis de l’Évian Championship en septembre, les meilleures joueuses du monde sont au KPMG Women’s PGA Championship à Olympia Fields, près de Chicago. Avec cinq Françaises qualifiées et beaucoup de prétendantes au titre et à la couronne de n°1 mondiale.
Par Nathalie Vion

Photo : D.R.

A Olympia Fields, site de l’US Open hommes en 2003

C’est à Olympia Fields, dans la grande banlieue de Chicago, que le deuxième Majeur féminin de la saison se tient cette semaine. Début des débats ce jeudi 29 juin et fin de tournoi le dimanche 2 juillet. Pile les dates du HNA Open de France masculin, qui fera donc un peu de concurrence médiatique à ces dames, puisque une bonne partie des observateurs du golf européen se trouve cette semaine au Golf National à Guyancourt, édition très spéciale une grosse année avant la Ryder Cup 2018 en France. Cela dit, même à bonne distance de l’Illinois, on gardera un oeil très vif sur ce KMPG. Sur le site fameux d’Olympia Fields qui vit la mémorable victoire de Jim Furyk lors de l’US Open masculin de 2003, les discussions entre filles risquent en effet d’être très animées. Car le contexte de cette année est particulièrement ouvert, «very open » même.

Plus de domination à la Annika Sörenstam pour Lydia Ko

Alors que Lydia Ko, la jeune Néo-Zélandaise surdouée, semblait devoir totalement phagocyter le golf féminin après sa victoire de septembre 2015 à l’Évian Championship, puis son deuxième succès en Majeur en avril 2016 au Ana Inspiration, voilà que ses rivales se rebiffent. Il est vrai, à la faveur d’une petite baisse de régime de Lydia en cette première moitié de la saison 2017. Plus de domination sans partage à la Annika Sörenstam ou à la Lorena Ochoa pour Mademoiselle Ko ces dernières semaines. le 12 juin dernier, l’autre teen-ager redoutable du circuit, la Thaïlandaise Ariya Jutanugarn lui chipait la place de numéro 1 mondiale. Fierté de bien courte durée puisque le 26 juin, c’est la Sud-Coréenne So Yeon Ryu qui piquait déjà à Ariya le diadème de numéro 1.

So Yeon Ryu arrive au KPMG en numéro 1 mondiale toute neuve

A 26 ans, Ryu est ainsi devenue ainsi la onzième leader du classement mondial féminin depuis sa création en 2006. Déjà lauréate du premier Majeur de la saison en avril dernier au Ana Inspiration à Rancho Mirage (Californie), la jeune femme doit sa couronne planétaire toute neuve à une autre récente victoire sur le LPGA Tour, le 25 juin au Walmart NW Arkansas Championship. Seule joueuse à avoir franchi la barre des 1 million de dollars de gains pour cette demi-saison 2017 (1 212 820 dollars très exactement), elle est aussi en tête de la Money List du LPGA Tour devant l’Américaine Lexi Thompson (999 590 dollars). Cela dit, sa position de leader du Rolex Rankings est fragile quand on sait que Ariya Jutanugarn, Lydia Ko et Lexi Thompson sont respectivement numéro 2, 3 et 4 mondiales derrière elle.

Après un Ana Inspiration agité, revanche pour Lexi Thompson ?

Pas le genre de filles à regarder passer le train sans réagir… Lydia Ko en premier, que l’on a vu manifester un peu d’agacement quand les questions sur la perte de son statut de numéro 1 mondiale se sont cumulées lors des derniers tournois du circuit régulier. Quant à Lexi Thompson, dont les larges épaules semblent faites pour la casaque de leader du golf féminin mondial, elle arrive à Olympia Fields avec sans doute une petite idée de revanche derrière la tête. L’athlétique Américaine, 1,83 mètres sous la toise, aurait dû remporter le Ana Inspiration en avril dernier sans un scénario incroyable : en vue du drapeau du 18 et de la coupe du Ana, elle se faisait pénaliser de deux coups pour une balle mal replacée…la veille dans le troisième tour ! Un fait signalé par un téléspectateur américain et vite pris en compte par les autorités golfiques après re-visionnage vidéo.

Cinq Françaises décidées, même loin de la tête du Rolex Rankings

C’est grâce à cette pénalité surprise, vingt-quatre heures après le « délit », que So Yeon Ryu, leader provisoire au clubhouse, pouvait repartir en play-off avec Lexi Thompson, la Sud-Coréenne cueillant presque logiquement la Floridienne, bien sûr à bout de réserves émotionnelles. La revanche, c’est maintenant à Olympia Fields ! Avec un bon paquet d’arbitres en jupons, toutes motivées par cette ouverture de la hiérarchie mondiale que la (très) relative baisse de régime de la « vraie » Lydia Ko a créée. Pour les Françaises, au nombre de cinq cette semaine à Chicago, le leadership mondial n’est encore qu’un rêve très lointain si l’on s’en tient au réalisme de leur position au Rolex Rankings.

Gwladys Nocera et Phil Mickelson – © Gwladys Nocera via Twitter

Perrine Delacour en benjamine et Gwladys Nocera en fraîche doyenne

Karine Icher, malgré une bonne saison sur le LPGA Tour, n’est « que » 36e mondiale. Excellent pour elle. Mais en valeur absolue, peu parlant. Surtout en comparaison avec les classements de nombre de sportives françaises d’autres disciplines. Une vraie grosse « perf » en Majeur changerait tout. Encore plus vrai pour les quatre autre Bleues en lice à Olympia Fields. Joanna Klatten est 220e mondiale, Gwladys Nocera 245e, Perrine Delacour 270e et Céline Herbin 284e. Loin de l’élite. Mais cela n’exclut pas un coup d’éclat. Comme celui enregistré par Perrine Delacour, la benjamine du groupe, formidable 7e du Manulife LPGA Classic le 8 juin dernier. Quant à Gwladys Nocera, l’aînée des Tricolores avec ses 42 unités printanières, elle aborde ce KPMG Women’s PGA Championship avec fraîcheur. En témoigne ce post sur son compte @GlaNocera où elle pose avec Phil Mickelson, présent sur place: « So cool. With my fav’ player. Like a kid ! »