Paul-Ian Armitage, le directeur du Golf National le rappelle : aucun autre golf ne se trouve aujourd’hui en situation d’organiser la Ryder Cup, une future épreuve olympique avec Paris 2024, l’une des huit étapes majeures du Tour européen avec l’Open de France et un tournoi du Senior avec le Paris Legends Championship, organisé en profonde synergie avec l’agence Pitch & Play.

Interview de Paul-Ian Armitage (Directeur du Golf National) : « Tout ceci est unique au monde »

Paul-Ian Armitage – Photo : D.R.

Paul-Ian Armitage, bonjour. Le Paris Legends Championship se tient cette année du 28 au 30 octobre, un an pile avant la prochaine Ryder Cup, qui aura lieu du 28 au 30 septembre 2018 au Golf National. Symbolique. Et aussi une répétition idéale pour vous ?

Cela nous donne en effet une bonne visibilité sur le style de parcours qu’on peut produire pour la Ryder Cup. Pour Alejandro Reyes (le greenkeeper et superintendant de l’Albatros au Golf National), pour ses équipes, pour les volontaires, il s’agit d’un bon entraînement. Côté météo, pas de vrais enseignements, cela reste aléatoire. En 2016, lors du premier Paris Legends Championship, nous avions eu une météo chaude et sèche. Cette année, on a eu une bonne dose de pluie. Mais toujours dans les moyennes pour un mois de septembre, jamais vraiment l’hécatombe. Donc on verra. Cela nous renseigne plus sur l’ambiance générale de cette période de l’année. Par exemple les heures de lever et de coucher de soleil, très exactement un an avant.

En matière de préparation du parcours, êtes vous plus « gentils » avec les seniors du Paris Legends Championship que vous pourriez l’être pour les joueurs de la Ryder Cup ?

C’est difficile à dire, on ne peut pas vraiment comparer. Pour la Ryder Cup de 2018, nous n’avons pas encore les consignes et le cahier des charges. Ce n’est qu’un mois avant le début de l’événement que les personnes de la Ryder Cup Europe nous dirons ce qu’ils veulent. Le type de tonte sur les fairways, croisée, roulée… La vitesse des greens, etc… Là, pour le Paris Legends, on aura une vitesse de greens assez semblable à celle de l’Open de France, entre 5 et 12 pieds au stimpmeter. Pour le reste, en termes de préparation, nous sommes cette semaine dans une tout autre configuration. Environ 40 personnes travaillent sur le parcours. Pour l’Open de France, c’est 60. Et pour la Ryder, ce sera 120.

Qu’apporte au Golf National l’organisation d’une étape du Senior Tour européen, en plus de la Ryder Cup l’année prochaine, de l’Open de France chaque année et aussi, de l’accueil des futures épreuves olympiques de golf aux Jeux de Paris en 2024 ?

Avant l’annonce de Paris 2024, nous étions déjà uniques au monde. Maintenant, on va être uniques au monde durant de très très longues années ! Vous pouvez chercher autant que vous voulez sur Google ou autre, il n’y a pas, en ce moment, un golf au monde qui se retrouve dans la situation du Golf National. Site d’accueil de la prochaine Ryder Cup, futur site des Jeux Olympiques dans sept ans, organisateur de l’Open de France qui fait partie des huit grands tournois européens super dotés (Rolex Series) et site d’accueil d’une étape du Senior Tour européen. Oui, c’est unique au monde !

Comment vous, Paul-Ian, vivez-vous personnellement cette configuration exceptionnelle ?

Je le vis avec énormément d’excitation. Par contre, je garde bien les deux pieds sur terre. On a réalisé aucun des deux très grands événements dont il est question. Donc on a rien réussi pour le moment. Il n’y a aucun cocorico à avoir. Je pense qu’on ne pourra afficher de la confiance qu’en septembre 2018. Quand on pourra dire : la Ryder Cup s’est bien passée, cela a été une réussite. Mais jusqu’à ce moment là, moi, je vais rester très vigilant, très concentré et très humble devant la tâche qui nous attend.

Cette semaine, le Golf National accueille le Paris Legends Championship, dont le promoteur est Alexis Sikorsky et son agence, Pitch & Play. Dans quelles conditions ?

Les relations avec Alexis (Sikorsky) sont excellentes. En 2016, c’était notre coup d’essai à tous. Avec juste trois mois pour préparer le premier Paris Legends Championship. En 2017, les choses roulent encore mieux. Le fait qu’Alexis et son équipe de Pitch & Play aient repris le tournoi est une excellente nouvelle. Nous sommes très reconnaissants de pouvoir organiser ce Paris Legends Championship. La France, dans la perspective de la Ryder Cup 2018, avait l’obligation d’organiser un tournoi du Senior Tour. Et là, cela se fait dans des conditions vraiment très bonnes. Cette reconnaissance, nous essayons de la montrer en étant réellement partenaires de Pitch & Play, partie prenante le plus possible.

Comment cette bonne collaboration entre Pitch & Play et le Golf National se traduit-elle cette semaine ?

Le Golf National est très très souple sur ce qu’on peut mettre à disposition. Tout ce qui peut être fait est fait. Et quand nous devons dire non plutôt que oui, c’est que nous ne pouvons vraiment pas faire autrement. Bien sûr, nous gardons le parcours de l’Aigle pour nos clients car on ne peut pas tout fermer. Mais sinon, le parcours de l’Albatros, nos infrastructures, nos équipes, nos voiturettes, nos vestiaires, nos practices, tout est pour l’organisateur de cette étape du Senior Tour. Cette semaine, l’agence Pitch & Play est chez elle au Golf National ! Autrement dit, nous sommes tous chez Pitch & Play !

Pour terminer, y a t-il des joueurs dans ce plateau senior de prestige que vous êtes heureux de rencontrer et d’accueillir cette semaine au Golf National ?

C’est par exemple un privilège que d’accueillir un grand champion comme Paul Broadhurst. Lequel s’est encore un peu plus révélé depuis qu’il est passé chez les seniors (vainqueur du Senior Open Championship en 2016). Et ce, des deux côtés de l’Atlantique puisqu’il joue aussi sur le PGA Tour Champions. On a aussi chez nous cette semaine Mark James, qui fût Capitaine de l’équipe européenne de Ryder Cup (en 1999 à Brookline). Vendredi soir, lors de la soirée qui précède le dernier tour de samedi, je vais essayer de papoter deux ou trois minutes avec lui pour lui demander son sentiment. Nous avons l’habitude d’avoir tellement de commentaires positifs sur l’Albatros que c’est bien d’échanger autant qu’on peut avec des personnes différentes. Et peut-être, de nous améliorer encore.

Propos recueillis par Nathalie Vion, pour Pitch and Play

Pour en savoir plus : https://www.parislegendschampionship.com/

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