Posté le 13 juillet 2020 dans Golfs, Voyages & Golfs.
Golf du Mont d’Arbois, l’été en pente douce
Initié par la baronne Noémie de Rothschild il y a un siècle, puis peaufiné par Henry Cotton en 1964, le parcours du Mont d’Arbois à Megève est une belle occasion de dégainer son driver sur un golf de montagne pas comme les autres.
Début des années 1920. La baronne Noémie de Rothschild fait du domaine du Mont d’Arbois, sur les hauteurs de Megève, un lieu de villégiature privilégié et aménage trois trous pour « swinguer » entre amis. En 1964 son fils, le baron Edmond, confie le tracé d’un 18 trous au golfeur anglais Henry Cotton. Lequel façonne des fairways en terrasse aux faux airs de jardins à la française, un comble pour un sujet de sa Majesté.
L’avantage d’un tel dessin, qui épouse naturellement les pentes, est qu’il rend la chevauchée club en mains moins éprouvante que sur d’autres parcours de montagne. Car au Mont d’Arbois, la voiturette est presque un luxe superflu ; on monte et on descend d’un étage entre quelques trous, le reste se jouant en pente douce du tee au green. « C’est un golf entre guillemets « facile à marcher », confirme son directeur, Matthieu Azzolin. Entre le trou n°1, à 1300 m d’altitude, et le 14 à 1370 m, il n’y a que 70 mètres de dénivelé. Et puis, la vue est fantastique… »
Difficile de contredire le patron. Et de rester indifférent au cadre environnant, qui s’étend du Mont Joly à la chaîne alpine des Aravis en passant par le Col de Véry. La façade abrupte et rocailleuse des Aiguilles Croches, qui sert de toile de fond au green du 16, a mine de rien quelque chose d’intimidant et pourrait faire office de décor pour un western. Pour un peu, on sentirait presque le souffle frais de la bête sur notre nuque, au départ du 17, avant de dégainer… le driver. Car c’est l’autre particularité de ce parcours challenging. Les doglegs étroits où la prudence et surtout la précision restent de mise alternent avec de larges fairways en dévers plus ou moins prononcés, où les canonniers de l’été peuvent sortir la grosse artillerie.
Mais avant de se prendre pour le Lucky Luke de la Haute-Savoie et d’affronter en duel les par 4 du 15 et du 16, l’Amen Corner local où tant de cartes de score son tombées au champ d’honneur, il faudra d’abord fourbir ses armes dès l’entame du parcours avec un premier trou assez étonnant, à défaut d’être le plus golfique de la planète. Ce très court par 4 de 230 mètres (des boules blanches) en gros dogleg gauche et parsemé d’arbres qu’il faut survoler assez vite – mieux vaut ne pas trop traîner sur la piste avant de décoller – s’appréhende de deux manières. La plus classique, en jouant deux petits fers, voire deux wedges pour les fines gâchettes à un chiffre. Les têtes brûlées couperont au plus court en survolant le hors limite… et le chalet de la baronne, mussé en contrebas du green. Une option qui semble avoir du succès. « Il n’est pas rare que nos jardiniers ramassent des balles dans la piscine de la baronne », confie le directeur du Mont d’Arbois, un sourire en coin.
Franck Crudo
https://montdarbois.edmondderothschildheritage.com/en/golfs/golfing-at-altitude/