Cette exposition retraçant les moments de la réception critique et artistique de l’œuvre de Picasso est organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, le Centre Pompidou et le Musée national Picasso-Paris, du 7 octobre 2015 au 29 février 2016.
Erró, Picasso Antibes (détail), 1982, 195,5 x 132 cm, peinture glycérophtalique sur toile, Musée Picasso Antibes© Adagp, Paris / CNAP / photo Yves Chenot

Erró, Picasso Antibes (détail), 1982, 195,5 x 132 cm, peinture glycérophtalique sur toile, Musée Picasso Antibes
© Adagp, Paris / CNAP / photo Yves Chenot

La vingtaine d’expositions (monographiques ou collectives) qui, depuis 1973 se sont attachées à l’étude de la postérité de l’œuvre de Pablo Picasso témoignent de son impact sur la création contemporaine.

A la fois chronologique et thématique, le parcours de l’exposition du Grand Palais retrace les moments de la réception critique et artistique de l’œuvre de Picasso, les étapes de la formation du mythe associé à son nom.

Des natures mortes cubistes aux Mousquetaires des expositions d’Avignon de 1970 et 1973, le parcours de l’exposition est ponctué d’œuvres de Picasso, issues des collections du Musée national Picasso-Paris, du Musée National d’art Moderne, ainsi que des collections de la famille de l’artiste. Leur présentation s’inspire des accrochages réalisés par l’artiste dans ses ateliers, et des expositions qu’il a lui-même supervisées (Galerie Georges Petit à Paris en 1932, Palais des Papes à Avignon en 1970 et 1973).

Aux grandes phases stylistiques (cubisme, œuvre tardif…), aux œuvres emblématiques de Pablo Picasso ( Les Demoiselles d’Avignon, Guernica ) répondent des créations contemporaines présentées dans des salles monographiques (David Hockney, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Martin Kippenberger…) ou thématiques, regroupant des œuvres mêlant techniques et supports les plus variés (vidéos, peintures, sculptures, arts graphiques, films, photographies, installations…).

Les montages Polaroïd, les images vidéos multi-écrans de David Hockney font écho au cubisme de Picasso, à son exploration d’un espace polyfocal. Au début des années 60, les artistes Pop, de part et d’autre de l’Atlantique (Lichtenstein, Errό…) s’emparent des portraits des années 30 par lesquels s’est fixée l’image archétypale de la peinture de Picasso.

L’Ombre (1954) est à l’origine de la série de quatre tableaux qu’entreprend Jasper Johns en 1985 ( Les Quatre saisons rassemblées, sont présentées dans l’exposition). Témoignant de l’impact de l’image publique de Picasso sur l’imaginaire des artistes du XXe siècle, à deux reprises, en 1988 et en 1995, Martin Kippenberger interprète les portraits photographiques de Picasso et de Jacqueline réalisés par David Douglas Duncan. Les variations, inspirées par Les Demoiselles d’Avignon et par Guernica, démontrent la place occupée par ces peintures dans l’histoire de l’art moderne et, au-delà, dans l’imaginaire collectif (ces deux œuvres ne sont pas présentées dans l’exposition compte tenu de leur déplacement impossible). Acte de naissance du modernisme pictural, Les Demoiselles d’Avignon ont fait l’objet de variations, (par Faith Ringgold, Robert Colescott…), qui commentent la dimension ethnocentrée, masculine, de cette modernité dont l’œuvre est devenu l’emblème. D’une lecture historique de Guernica par Emir Kusturica à la révélation du rôle symbolique joué par sa transposition en tapisserie ornant les murs du conseil de sécurité des Nations Unies (Goshka Macuga, The Nature of the Beast, 2009), de l’utilisation du tableau de Picasso dans la lutte des artistes américains opposés à la guerre du Vietnam aux manifestations de rue qui en brandissent l’image, une salle montre comment Guernica s’est muée en icône sociale et politique universelle.

A la faveur d’expositions qui l’ont réinscrit au cœur de la création contemporaine (A New Spirit in Painting, Royal Academy of Arts, 1981) ou qui en ont éclairé le sens (Das Spätwerk. Themen :1964-1972, Bâle, 1981 ; The Last Years, Guggenheim Museum, 1984), les œuvres des dernières années de Picasso sont redevenues sources d’inspiration. Son éclectisme stylistique, son « cannibalisme » des maîtres anciens, la libre facture des peintures tardives ont inspiré la génération d’artistes révélée au début des années 80 (Georg Baselitz, Jean-Michel Basquiat, George Condo, Julian Schnabel, Vincent Corpet…).

L’installation vidéo de Rineke Dijkstra, I see a Woman Crying (Weeping Woman , 2009-2010) illustre la présence de l’œuvre de Picasso dans l’imaginaire actuel, dans ses expressions les plus variées, du cinéma aux images numériques, de la vidéo à la bande dessinée.

  • commissaire général: Didier Ottinger, conservateur général du Patrimoine, directeur adjoint du Musée national d’Art moderne – Centre Pompidou
  • commissaires: Diana Widmaier-Picasso, historienne de l’art; Emilie Bouvard, conservatrice du Patrimoine au Musée national Picasso-Paris
  • scénographie : agence bGc studio, Giovana Comana et Iva Berthon Gajsak

Informations pratiques

  • lieu : Grand Palais, Galeries nationales entrée square Jean Perrin
  • ouverture : Lundi, jeudi et dimanche de 10h à 20h. Nocturne le mercredi, vendredi et samedi de 10h à 22h. Fermé le mardi. Fermeture anticipée à 19h les 7, 8, 9, 12, 14, 15 et 16 octobre. Fermeture anticipée à 18h les 3, 24 et 31 décembre. Fermeture le 25 décembre.
  • pendant les vacances scolaires :  tous les jours y compris le mardi de 9h à 22h. Dimanches 1er novembre et 3 janvier de 9h à 20h. Fermeture anticipée à 18h les 24 et 31 décembre. Fermeture le 25 décembre
  • tarifs :  14 € , 10 € TR (16-25 ans, demandeurs  d’emploi, famille nombreuse). Gratuit pour les  moins de 16 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse.

pour plus d’informations : www.grandpalais.fr