Posté le 6 mai 2019 dans Golfs, Voyages & Golfs.
Wimereux, un parcours dans le vent
On raconte qu’un jour de tempête, une sole a échoué dans une flaque sur le green du 7…et qu’elle frétillait encore. Le vent du nord à Wimereux, c’est un peu comme la Tour Eiffel à Paris, un filet au tennis ou un trou au golf. Vous les enlevez et il manque quelque chose. Si le club house disposait d’un orchestre, il jouerait probablement du Vivaldi, tant les quatre saisons peuvent ici se succéder en une seule journée. Voire en une heure… « C’est le plus vieux parcours de la Côte d’Opale, souligne son directeur, Nicolas Bouzin. Il faut savoir jouer avec tous les éléments naturels de ce golf si différent des autres. »
Dessiné en 1901, ce 18 trous fièrement campé sur les hauteurs de la Pointe aux Oies, au nord de Boulogne sur Mer, bénéficie d’un cadre hors-norme qui contribue grandement à sa popularité. Un parfum d’Écosse plane sur les lieux et le décor aurait presque pu inspirer Hergé pour narrer les aventures de « Tintin et l’île mystérieuse ». Les joueurs belges (et britanniques) sont d’ailleurs nombreux à défier, chaque année, la bête. De l’autre côté de la Manche, on distingue les falaises de Douvres par temps clair.
Mais le golf de Wimereux, ce n’est pas seulement une géographie, c’est aussi une longue histoire. Pendant la Première Guerre Mondiale, la région devient une base arrière des troupes alliées et le club house sert de mess aux officiers anglais. Alexander Fleming – qui découvrira la pénicilline quelques années plus tard – passe ses journées à tenter de soigner la gangrène des blessés et à pratiquer des dissections pour ses recherches. La nuit tombée, il s’entraîne sur le putting green, éclairé par les phares de sa voiture. Ce qui lui vaudra le blâme des autorités militaires, qui craignent des bombardements allemands.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, l’armée d’Hitler investit le terrain, face aux côtes anglaises. Le führer aurait même inspecté en personne la base en décembre 1940. A la Libération, le club house est rasé par les bombardements et il faudra attendre 1959 pour que le parcours soit entièrement reconstruit. Des bunkers prennent la place d’anciens cratères creusés par les obus, à l’instar de ceux qui protègent le trou n°5. « Tous les bunkers sont aujourd’hui régulièrement refaits à l’écossaise, profonds, avec des strates de gazon », précise Nicolas Bouzin. Le trou signature n°12, qui démarre sur… un ancien blockhaus allemand érigé face à Douvres, ajoute une saveur particulière à ce qui peut rapidement devenir un parcours du combattant si Éole s’avère d’humeur capricieuse. « Nous allons également installer l’hiver prochain des départs sur les blockhaus du 15 et du 17 », prévoit le directeur, qui envisage par ailleurs de doubler la surface du practice couvert (avec 18 tapis, contre 9 actuellement). Le dernier trou, un court par 5 qui semble au premier abord plutôt facile s’il n’y avait ce petit ruisseau placé malicieusement en amont du green, vous apportera un dernier frisson.
Wimereux, c’est finalement un voyage dans le temps jusqu’aux origines du golf, non loin de là, de l’autre côté de la Manche. Le genre de périple qui reste gravé dans votre mémoire.
Franck Crudo
Pour en savoir plus : https://www.golf-wimereux.com/
Où loger ?
A l’accueil et en cuisine, la famille Delpierre vous reçoit avec bonhomie à l’hôtel Atlantic, situé sur la digue de Wimereux. L’établissement dispose de deux restaurants qui mettent à l’honneur les produits de la mer, mention spéciale à la Liégoise, récompensée d’une étoile au guide Michelin. Une très belle table qui s’ouvre sur le large, une décoration contemporaine et raffinée où les produits de la mer sont sublimés par le Chef Benjamin Delpierre. Caviar, hareng, pomme de terre en salade – asperge cromesquis de jaune d’œuf, mayonnaise au thé noir – turbot, gnocchis au cheddar, chou rave et sariette ou encore Noix de Saint-Jacques, duxelle et pickels de champignons, œuf de caille poché, jus à la réglisse. Saveurs iodées assurées.
L’hôtel recèle 18 chambres confortables décorées dans un style contemporain, qui ont toute vue sur le littoral de la Côte d’Opale. Après une journée golfique bien remplie, vous pourrez vous détendre au spa ou bénéficier, entre autres, d’un massage aux pierres chaudes.
Pour en savoir plus : http://www.atlantic-delpierre.com/