Viktor Hovland a remporté sur le fil le Memorial Tournament présenté par Workday En battant en playoff Denny McCarthy, le jeune Norvégien, a su éviter les erreurs coûteuses et jouer de manière plus réfléchie pour obtenir sa quatrième victoire sur le circuit de la PGA.

Viktor Hovland et Jack Nicklaus Via Twitter ©PGA Tour

Jouant de manière beaucoup plus sécure, il n’a pas fait pire qu’un bogey toute la semaine. Viktor Hovland avait un défaut. Son entraîneur, Joseph Mayo, qui enseigne au Summit Club de Discovery Land Company à Las Vegas, l’a identifié dès leur première rencontre en début d’année. Hovland était indiscipliné, impétueux et imprudent dans sa stratégie de jeu. Cependant, cette faiblesse a été corrigée grâce à l’analyse des statistiques effectuée par Edoardo Molinari, joueur et statisticien du DP World Tour et grâce aux conseils de Joseph Mayo.

« Je regarde ce gamin frapper sa balle dans des endroits où Harry Houdini ne pourrait pas la faire monter et descendre », a déclaré Mayo par téléphone après que Hovland a battu Denny McCarthy avec un par sur le premier trou d’un playoff pour remporter le Memorial Tournament. Je lui ai dit : « Ta stratégie est trop excessive ».

« Mais je ne pouvais pas le quantifier à ce moment-là », a ajouté Mayo. « J’aurais aimé pouvoir le faire, car il pourrait être assis sur trois victoires cette année. Pour cela, nous avions besoin de Dodo (Edoardo Molinari, joueur et statisticien du DP World Tour).
En un mot, Hovland était indiscipliné. Impétueux. Imprudent. »

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En le regardant dimanche, lorsqu’il est revenu d’un retard de quatre coups sur les neuf derniers trous, le coup le plus marquant étant son birdie au 17 – le seul de la journée sur ce trou. ll n’a jamais fait pire qu’un bogey de toute la semaine sur un Muirfield Village sec et dur comme celui d’un championnat majeur.

Vous ne l’auriez pas pensé, non plus lorsqu’il a réussi des putts pour par au 18, d’abord d’un mètre cinquante en régulation pour revenir à 7 points et mettre la pression sur le leader McCarthy, puis d’un peu moins d’un mètre dans le playoff pour remporter la victoire. Mais Hovland avait ce défaut, et il n’y a pas si longtemps que cela. Après avoir remporté le Memorial, assis à côté de Jack Nicklaus, l’hôte du tournoi, il a décrit en riant la douleur atroce que Mayo ressentait en le regardant jouer.

Il lui a dit en substance : « Hé, je pense que notre gestion du parcours ou notre stratégie n’est pas très bonne »« , raconte Hovland. « C’est à ce moment-là qu’il a contacté Edoardo Molinari, qui s’occupe de mes statistiques, et ils ont fait quelques calculs et ont vu que les statistiques racontaient la même chose. »

« Alors oui, une stratégie un peu différente », poursuit-il, « et en particulier les wedges du pitching wedge à 8 fers est là où je suis beaucoup plus conservateur, surtout sur un parcours de golf comme celui-ci quand les greens deviennent très fermes et rapides et que vous mettez les balles sur les bords ; vous ne pouvez tout simplement pas vous permettre d’aller chercher les drapeaux ».
Ce que Molinari a découvert lorsqu’il a analysé les chiffres était alarmant, mais aussi extrêmement utile.

 

Enfin, Mayo a pu quantifier ce qu’il voyait, et Hovland, 25 ans, l’a vu de ses propres yeux. Il se battait contre lui-même. C’est ainsi qu’a commencé la maturation rapide de ce super-talent norvégien qui, dimanche, a gagné pour la première fois sur le continent américain. Il s’agit de son quatrième titre sur le circuit de la PGA, qui lui permet de se hisser à la quatrième place de la FedExCup.

Je lui ai dit : « Ce n’est pas un concours de birdie » », a déclaré Mayo. « C’est un concours d’évitement de double-bogey. À Oklahoma State, vous pouviez battre ces gars-là, mais vous n’arriverez pas à battre Jon Rahm et Scottie Scheffler. Vous devez les surpasser, commencer à jouer aux échecs ». Il s’agissait aussi de savoir comment il réagissait.

« Un bogey ne fait mal qu’à un seul coup », poursuit Mayo. « Mais la façon dont vous réagissez peut vous coûter plusieurs coups. »

Hovland 2.0 n’est pas apparu du jour au lendemain. Il a réalisé un dernier tour de 75 pour terminer T10 à l’Arnold Palmer Invitational présenté par Mastercard en mars

« Il a perdu ce tournoi« , a déclaré Mayo.

Mais il est vite devenu évident que Hovland était sur la bonne voie. Il a terminé T3 au THE PLAYERS Championship, T7 au Tournoi des Masters, T2 au PGA Championship.

Ce n’est pas seulement qu’il repensait sa stratégie. Réputé pour sa frappe de balle et surtout pour son driving, Hovland s’est également penché sur son jeu court avec Mayo. Cela aussi a porté ses fruits. Lorsqu’on lui demande si l’ancienne version de lui-même aurait pu gagner le Memorial, Hovland répond par la négative.

« Je n’avais pas le jeu court que j’ai maintenant », a-t-il déclaré. « Lorsque vous vous retrouvez en bas de la pente et que vous devez être capable de faire tourner la balle ou de la ralentir, je n’y parvenais pas. »

« Mais cette semaine, je me suis dit que lorsque je n’étais pas en position, je devais jouer la partie la plus grasse du green et que si je manquais le green, il me resterait un coup où je pourrais faire rouler la balle ou la ralentir suffisamment pour l’approcher du drapeau. Je savais qu’il s’agirait de ne pas faire de double bogeys ou de ne pas commettre trop d’erreurs. »

Son caddie, Shay Knight, a constaté une grande transformation.

« Il joue très bien depuis longtemps », a déclaré Knight. « Ce qu’il a fait au PGA, en jouant enfin bien un dimanche, lui a donné beaucoup de confiance pour la suite. Cela s’est vu aujourd’hui. »

 » Il en va de même pour sa nouvelle maturité.

« Nous étions souvent mal placés », a déclaré Knight. « Il y a eu des moments dans le passé où il aurait essayé d’y aller. Mais aujourd’hui, il est resté très patient et a fait ce qu’il a fait. C’était génial ».

Hovland, dont le prochain départ aura lieu dans des conditions tout aussi difficiles à l’U.S. Open, a ajouté : « Vous devez juste rester en vous-même et continuer à vous battre, et parfois cela fonctionne comme aujourd’hui. »

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