Posté le 10 juin 2020 dans Golfs, Voyages & Golfs.
Vaucouleurs, la Rivière enchantée
A la frontière entre les Yvelines et l’Eure-et-Loir, le golf de Vaucouleurs est un havre de paix et une terre de contraste avec deux parcours totalement différents : la Rivière et les Vallons. Nous avons joué en début de semaine le premier des deux.
« Notre point fort ? Nous sommes très sympas à l’accueil », rigole Véronique Briola, la directrice du golf de Vaucouleurs, avant d’ajouter : « Nous avons deux parcours complètements différents avec la Rivière, qui est un golf à l’Américaine et les Vallons, qui ressemble à un links à l’Écossaise. Et puis il n’y a aucun bruit, on joue en pleine nature. » Ce qui frappe en effet au premier abord, lorsqu’on arpente les premiers trous de la Rivière, c’est la quiétude des lieux. Le claquement de votre drive est à peine perturbé par le gazouillis des oiseaux ou le sprint d’un lièvre égaré.
Jouer sur les berges de la Vaucouleurs, un petit affluent de la rive gauche de la Seine, c’est d’abord l’assurance de faire une belle promenade au cœur du pays Houdanais et de se confronter à un parcours, dessiné par Michel Gayon, qui offre un challenge différent quasiment à chaque trou. « Nous avons aussi profité du confinement pour aérer les fairways de la Rivière », précise Véronique Briola. La première heure, les trous plutôt plats (1, 2 et 4) contrastent avec les forts dénivelés, où le choix du club s’avère prépondérant. Le passage 3-4-5, qui nécessite de garder la tête froide, est un premier « Amen Corner ». Un TRÈS impressionnant par 3 (220 m des blancs si le drapeau est au fond du green) avec un green TRÈS en contrebas précède un court par 4 aussi large que la rue du Chat-qui-pêche à Paris, avant de remonter le toboggan via un exigeant par 5 en dévers qui tourne à droite.
L’autre passage clé de la Rivière – un par 73 de 6138 m avec pas moins de six par 5 au programme – se situe sans doute entre les trous 9 et 13. Handicap 1, le 9 est un long par 4 en dogleg gauche, constellé de bunkers, où il semble bien délicat de ne pas ensabler sa balle. Le 10, un par 5 dont le deuxième coup se joue à l’aveugle, se conclut sur un green défendu par un bunker en forme de cœur, avec une épaisse forêt en arrière-plan. Le 11 est une jolie carte postale : un court par 3 avec un réceptacle large d’à peine une dizaine de mètres voit la pente ramener les balles vers l’obstacle d’eau tout le long à bâbord. En cas de grand « plouf », vous pourrez toujours vous consoler auprès du majestueux saule pleureur qui surveille le fond du green.
Le long par 4 qui suit, en dogleg gauche avec un redoutable fairway étroit et en dévers, n’est pas une sinécure : le par ici a presque la valeur d’un birdie. Autre trou signature du parcours, le 13 est un court par 3 aussi bucolique que son prédécesseur qui oblige à survoler un obstacle d’eau. Là encore, le green est couvé du regard par un grand saule pleureur. Un conseil : jouez un club en-dessous. Difficile enfin de ne pas mentionner le 15, un difficile par 4 en dogleg droit qui nécessite de gravir l’Annapurna pour planter le drapeau et qui provoque une accélération du rythme cardiaque, dans tous les sens du terme. La balade s’achève par un joli par 4 qui, comme il est coutume, ramène vers les grands bâtiments du club-house, restaurés à partir d’une ancienne ferme.
Le golf de Vaucouleurs recèle un troisième parcours, un compact à l’aller et 9 trous classiques au retour, gratuit pour les enfants et à seulement 10 euros pour les adultes. « Nous voulons participer à la démocratisation de notre sport et faire en sorte que les familles viennent au golf un peu comme elles viennent au bowling », confie Véronique Briola, par ailleurs très fière que le golf soit partenaire de l’association Gwennaruz*, qui permet aux enfants défavorisés d’accéder à la pratique du sport. «Le but est de sortir ces jeunes des cités, de leur enseigner l’étiquette et les règles de respect liées au golf, de leur apprendre aussi des métiers qui y sont associés, comme cuisiner, jardinier, etc. Nous accueillons environ 120 jeunes qui bénéficient des leçons ou des stages de l’école de golf, nous allons les chercher et les ramenons chez eux… » Pour eux aussi, la Rivière est enchantée.
Franck Crudo
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