Posté le 4 février 2019 dans Actualité.
Rickie Fowler déjoue la malédiction et triomphe enfin à Scottsdale
Rickie Fowler triomphe enfin à Scottsdale lors du Phoenix Open (-17) devant Branden Grace (-15) après être passé tout près du titre en 2010, 2016 et 2018, le Californien décroche sa cinquième victoire sur le circuit américain.
Les têtes ont été secouées. Les mâchoires sont tombées. Les esprits ont tremblés. Et il incomba au vice-président des règlements et de la compétition de la PGA, Slugger White, d’expliquer que Fowler, qui se dirigeait vers une victoire certaine, était pénalisé et venait de faire un étrange triple boguey (7) sur le par-4, du 11.
« J’espère que je n’aurai plus jamais à revivre ça », a déclaré Fowler à la fin du tournoi, enfin après avoir enfin signé son cinquième titre devant sa famille sur le TPC Scottsdale !
Sur un parcours où il semblait maudit, Fowler a brisé la malédiction dont personne ne se souvenait, avec deux birdies sur les 15 et 17 pour arracher un dernier tour (74) et battre Branden Grace (69) par deux coups.
Justin Thomas, l’ami et colocataire de Fowler pour la semaine, a terminé troisième avec une carte de 72
En mettant fin à près de deux ans sans victoire, Fowler s’est hissé au 7e rang de la FedExCup et s’est qualifié pour le Sentry Champiament of Champions. Il a ainsi déjoué tous les pronostiques lui permettant de s’imposer sur un seul de ses six derniers trous après avoir mené en co-leader sur 54 derniers.
Quand les gens se souviendront de ce tournoi, ils se souviendront de la folie du 11
« Presque tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourné », a dit Fowler.
Enfin, presque tout. Son caddie, Joe Skovron, aurait pu tomber à l’eau aussi.
La saga a commencé lorsque l’approche de Fowler sur le trou de 441 mètres n’a pas été à la hauteur. Trop agressif au 3ème coup, laballe a traversé le green imbibé de pluie, s’est faufilé en bas de la colline et s’est retrouvé dans l’eau.
« La balle avait l’air d’être sur la glace, » a t-il dit.
Si la balle avait dévié légèrement vers la droite, elle aurait atterri dans le sable, d’où il aurait pu remonter aisément pour sauver le bogey.
Fowler a marché vers le haut de la colline pour regarder le green. Puis, comme il le dit dans une de ses publicités télévisées, les choses sont devenues bizarres. La pluie s’intensifiant et Fowler ayant tourné le dos, la balle qui était au repos a roulé en bas de la colline et dans l’eau.
Après quelques discussions avec White, il a été déterminé que Fowler serait pénalisé d’un point pour la balle qui est allée dans l’eau. Il ne l’avait pas touchée, mais elle était en jeu.
« C’est une question intéressante », a dit Fowler au sujet des règles du golf, que les instances dirigeantes ont essayé de simplifier et de rendre plus conviviales. « On n’a rien fait pour que ça arrive et c’est un point de pénalité. »
Il a fait une nouvelle chute, a réussi son sixième coup sur le green et rentré un putt de 5 mètres pour 7, ou ce qu’il a appelé plus tard « un très bon triple ».
Grace a un birdie sur le 13, Fowler a bogeyé sur le 12e, et juste comme ça il est passé de 5 coups d’avance à 1 derrière en moins d’une heure.
Tout s’éloignait à nouveau.
Avec sa mère et son père, Lynn et Rod, et ses grands-parents maternels, Jeanie et Taka, qui regardaient encore une fois, ce jour allait être celui où Rickie exorcisa les démons de son rival Hideki Matsuyama en 2016. Ce jour-là, Fowler a frappé son drive au-dessus du 17e par-4 et dans l’eau en régulation, et a frappé un bois 3 dans l’eau sur le même trou en play-off.
Il s’était alors retrouvé en larmes, tellement il avait voulu gagner devant son père et son grand-père.
Il avait aussi terminé finaliste au Hunter Mahan en 2010. L’an dernier, Fowler avait eu une chance de gagner encore une fois, mais il a enchaîné trois bogueys sur les quatre derniers trous et terminé T11.
Tous ces victoires loupées de justesse ? Toute cette folie cette fois encore ? « C’était incroyable de voir les choses se terminer comme elles se sont terminées aujourd’hui », a déclaré le père de Fowler, Rod. « Je pense que ça l’a rendu encore plus spécial. »
Cette fois, Fowler a joué pour gagner au lieu de ne pas perdre. Il a atteint le green en deux coups au 15e par-5, son deuxième coup de 218 mètres franchissant les obstacles et lui laissant un birdie à deux coups facile de 15 mètres. Il était face à Grace, qui commençait a palir.
Fowler a sauvé le par à droite du 16e green. Il a drivé le green sur le 17e, le trou qui l’avait tourmenté pendant des années. Encore une fois, il n’a eu besoin que de deux coups roulés pour un autre birdie.
Il était de retour à 17 sous le par, deux coups devant Grace, qui avait fait 17 en bogeyant.
« C’était incroyable de réussir les frappes qu’il a faites sur ces trous, après tout ce qui s’est passé, » dit Aaron Baddeley, un ami qui vit à cinq minutes du parcours et qui avait fait le trajet avec sa femme et quatre de ses cinq enfants pour voir Fowler gagner. (Baddeley avait fait la même chose l’année dernière et en 2016, pour finir par présenter ses condoléances plutôt que ses félicitations.)
Son ami Thomas a dit qu’il croyait sincèrement en la victoire de Fowler, dans des conditions aussi dures et avec de mauvaises cassures, ce qui lui permettrait de mieux se préparer aux batailles futures que s’il était parvenu à gagner facilement.
« C’était de la folie, » a dit Thomas au sujet des événements du 11e trou.
Le gagnant n’a pas contesté cela, ni le fait que tout s’était finalement bien passé. Il a lancé la balle gagnante à son grand-père Taka, qui l’a attrapé et s’est réjoui lorsque sa grand-mère Jeanie a immortalisé ce moment sur son iPhone.
« À la vôtre », a dit Fowler en levant une coupe de champagne lorsqu’il a rencontré les médias par la suite. « J’ai enfin réussi. »