Posté le 11 octobre 2019 dans Business, Gastronomie.
Portrait de golfeur : Hervé Gacel, Directeur de Parcours Gourmands
Mardi 23 Juillet 2019, 11H, Courbevoie : Temps caniculaire. Le thermomètre affiche 42 degrés : du jamais vu à Paris ! L’ordre est donné. A la télé, dans le métro ou encore sur la devanture des pharmacies, impossible de le louper : fortes chaleurs, veillez à bien vous hydrater.
Tiens, tiens, ça tombe bien, Hervé Gacel nous accueille chez lui, dans sa charmante maison, à Courbevoie, à deux pas seulement de la Défense.
Par Charlotte Florentin
Au menu ? Vins à gogo et belle interview sans gueule de bois. Ou langue, on ne sait plus trop. « Il n’y a pas d’heures pour les braves et encore moins avec cette chaleur » s’esclaffe-t-il quand nous lui faisons remarquer qu’il est seulement 11H du matin.
Car, s’il y a bien une chose qu’Hervé aime à offrir, c’est le vin. A tel point qu’il en a fait son métier.
A plus de 60 ans, ce travailleur acharné conserve sa rage de réussite et nous livre les secrets de son succès. Hervé retrace avec nous son remarquable parcours et nous en dit un peu plus sur sa petite protégée : sa société Parcours Gourmands, à ce jour présente sur plus de 500 compétitions de golfs. Oui, rien que ça.
Présentation
Dans un premier temps, pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Je suis Hervé Gacel, j’ai plus de 60 ans et j’ai une carrière dans le commerce. Aujourd’hui, je suis l’heureux dirigeant de la société Parcours gourmands.
Comment vous décririez vous en seulement 3 mots ?
(Spontanément) dynamique, sérieux et compétitif.
Quelle est l’expression qui vous caractérise le mieux, votre vision de la vie ?
Carpediem ! (rires) Je suis épicurien dans l’âme : j’aime profiter de la vie. Ça passe notamment par mon implication dans beaucoup de causes, principalement caritatives. Par exemple, on est à fond derrière LIONS CLUB. Beaucoup d’organisations cherchent des subsides dans le monde du golf. Donc nous les aidons.
Autour de l’activité…
Maintenant que nous en savons un peu plus sur vous, entrons dans le vif du sujet : vous êtes aujourd’hui dirigeant de la société Parcours gourmands. Avant ça, quel a été votre parcours ?
Au départ, j’étais vendeur puis directeur général dans des multinationales chez Procter & Gamble durant 7 ans.
Notamment chez Nivea, à la formation et direction commerciale et marketing. J’y ai travaillé pendant plus de 10 ans. J’ai également travaillé chez CCA, j’étais directeur général de la branche gâteaux. C’est un petit peu plus de 6000 personnes : j’ai dirigé 5 usines, ce qui représentait, en tout, plus de 1200 personnes.
Puis, à mes 50 ans, j’ai perdu mon job. Je ne me suis pas laissé abattre et j’ai commencé à créer des sociétés. L’une d’entres elles fait du développement commerciale et du coaching au départ de très grosses boites. Parmi ces dernières : Pepsi Cola et Fleury Michon.
Enfin, j’ai créé beaucoup de petites boites dans le monde du vin. Parce qu’en France, nous en sommes de très gros amateurs et consommateurs : j’irais même jusqu’à dire que c’est le nerf de l’économie française ! Et pour causes : il y a 600000 français qui vivent directement du vin et il suffit d’ajouter à ce nombre les hôteliers, les restaurateurs, les médecins et la police, c’est bien plus qu’Airbus !
La boite principale, c’est parcours gourmands. Pour résumer en quelques mots, c’est une agence commerciale qui achète comme un grossiste : ça nous permet donc de faire goûter et découvrir aux intéressés qui, par la suite, peuvent les acheter à un prix correct. En France, le marché du vin, ce sont des centaines de milliers d’offres, il y a de quoi se perdre.
Aujourd’hui, êtes-vous un dirigeant heureux ? Est-ce que tout se passe comme prévu ?
Oui, je suis plutôt heureux. Parce que les affaires marchent bien. Et elles marchent parce qu’on est performants, il n’y a pas de hasard. On a des coûts maîtrisés, pas de charges de magasins et peu de frais de personnel : on est peu nombreux chez Parcours gourmand. Je suis épanoui, mais on travaille beaucoup. On fait plutôt deux fois 35H ! (rires) Heureusement pour moi, je suis habitué, j’ai toujours eu des rythmes élevés dans la vie. A 30 ans, je dormais seulement 3H par nuits. On fait plus de 100000 KM par an, on travaille tous les jours de la semaine et ça paye : on est aujourd’hui présents sur plus de 500 compétitions de golf. C’est beaucoup.
Du coup, on imagine que tout ça vous donne envie de continuer dans cette voie.
Bien sûr, le concept est extrêmement puissant : on permet à des gens de goûter du vin et de l’acheter à un prix très compétitif. Le principe, c’est de vendre au prix auquel achète un restaurateur. On a à la fois des marques très puissantes qui, dans le cadre de budgets annuels, nous donnent de gros moyens. Parmi ces dernières : Taittinger et Chapoutier. Et puis des vins moins prestigieux, en provenance de petits vignerons, qui sont souvent des coups de cœurs. Pour ces derniers, à contrario, c’est nous qui les aidons : grâce à nous, ils économisent de frais de salon et puis, surtout, on leur achète un stock qu’ils ne seraient pas capables de vendre eux-mêmes.
Pour nous, c’est donc deux bras et une voiture de plus. Bref, j’ai envie de transmettre le concept en créant des filiales car il y a énormément de potentiel.
Golf & Gastronomie : deux univers compatibles ?
Oui, c’est extrêmement compatible. J’irais même jusqu’à dire que c’est indissociable !
Puisque, quand on se lance sur un parcours de golf, on en a pour la journée entière : c’est 4 à 5H de partie, un petit-déjeuner et un déjeuner. Donc on a largement le temps de goûter à toutes sortes de vins et de l’acheter ! C’est pourquoi je n’ai eu aucun mal à m’implanter avec Parcours Gourmands, au contraire, ils sont extrêmement demandeurs !
Après, ce n’est pas si simple que ça n’en a l’air, ça serait trop beau pour être vrai. Car, dans un golf, beaucoup de personnes décident : les objectifs d’un président ne sont pas ceux d’un directeur, qui ne sont pas ceux d’un restaurateur, et ainsi de suite. Donc ça demande un minimum d’expérience et de savoir faire pour arriver à avoir l’unanimité de tout le monde.
En ce qui nous concerne, il faut que le restaurateur n’ai pas l’impression que le ¼ de verre qu’on offre est du chiffre d’affaires en moins pour lui !
Comment vous est venue cette vocation ? Quel a été le déclic ?
Avec l’un de mes anciens directeurs régionaux, on a été les créateurs du concept la Vigna : on a ouvert deux hypers marchés du vin pour le groupe Auchan.
Malheureusement, en France, ouvrir des hyper marchés du vin, ça n’a pas été concluant, et, ce, pour deux raisons. La rentabilité n’était pas bonne : mettre des sommeliers dans tous les rayons, c’est un mauvais calcul. Mais surtout, la contrainte numéro un, c’est qu’en France, pour ouvrir une surface de plus de 400m carré, ça nécessite trois ans de discussion. Donc, malheureusement, nous n’avons pas pu mener le projet à bout. Cependant, on a fait d’autres choses pour Auchan : on a ouvert des magasins et j’ai été au départ de l’ouverture de certains en Russie, à Moscou plus précisément.
C’est à cette occasion qu’on a introduit PARCOURS-GOURMANDS qui était le conseil du consul de Russie, de Lyon. On a fait des visites du référencement des deux plus grands groupes d’alcool russes en France et, en contre partie, Auchan ouvrait des magasins en Russie. Voilà comment est né PARCOURS-GOURMANDS.
Votre partenaire officiel n’est autre que la PGA. Votre société est également présente sur les plus grands événements de golf. D’après vous, comment votre société arrive-t-elle à se démarquer de la concurrence ?
Effectivement, on a eu des rapports épisodiques avec la FFG (fédération française de golf) avec le référencement des champagnes JACQUART. Mais, depuis cette année seulement, c’est tout nouveau, nous sommes partenaire avec la PGA (association des professionnels de golf).
Pour se démarquer, c’est simple, on est très sélectif sur la qualité des vins que l’on propose.
Je prends un exemple : Chapoutier. La marque propose à ce jour plus de 300 vins : il y a de quoi s’y perdre ! En accord avec eux, on choisit les 5 vins qu’ils estiment les plus représentatifs de la maison puis on rajoute deux ou trois coup de cœur. On les choisit soit parce qu’on les aime, soit parce qu’on a des conditions d’achats exceptionnelles. Par exemple, on vend des Côtes-Roti Mordorée de chez Chapoutier à moitié prix de ce que ça vaut : c’est une performance. J’ai un sommelier avec moi : Yannick Richard. Il est performant et a une bonne expérience.
Aussi, on est très performants sur les prix. Et beaucoup vont sûrement se demander comment on fait pour pratiquer des prix aussi bas tout en gagnant notre vie. C’est simple : on gagne de l’argent grâce à la négociation qu’on réussi à faire avec les marques. Pour causes : on a beaucoup moins de frais à payer. Nos prix extrêmement attractifs nous permettent donc de nous démarquer de la concurrence.
Autre facteur qui entre en jeu : on propose des marques phares. Parmi ces dernières : Minuty.
Il y a des scores en milliers de bouteilles de Minuty dans les golfs de la région parisienne alors qu’ils peinent à vendre une caisse d’un vin entre 20 et 50euros ! (rires) Les golfeurs boivent surtout de la bière et du Minuty, c’est bien connu. Donc c’est vraiment un avantage pour nous que de pouvoir proposer des marques aussi porteuses.
Nous faisons également tout ce qui est en notre pouvoir pour permettre aux gens d’acheter du vin le plus facilement et directement possible. Puisque maintenant, des promos de vins, il y en a partout : dans la presse, sur Internet, etc. Ce n’est donc plus seulement faire découvrir des vins qui compte. Nous, contrairement à d’autres prestataires, on apporte directement le vin sur le lieu de l’événement. Et c’est ce qui fait notre force !
Enfin, dernier facteur qui entre en jeu : aujourd’hui, on a la confiance de milliers de clients. La boite a plus de 10 ans donc elle a eu le temps de se faire connaître et ça nous a permis d’acquérir une véritable renommée.
Le meilleur souvenir de toute votre carrière ?
Des bons souvenirs dans le monde du golf, il y en a beaucoup : ‘on a été partenaire d’opérations d’exceptions comme les drives de Saint-Tropez par exemple ou les compétitions de Wolters Kluwer. Aujourd’hui, on a un réseau relationnel tellement important qu’on peut rentrer partout, même à l’Elysée ! Plus dingue encore : on a la moitié des PDG du CAC 40 qui nous ont déjà acheté du vin.
Une anecdote particulière à raconter à nos lecteurs ?
J’ai été le partenaire vin de l’ouverture du Golf de Samanah, à Marrakech. 5 jours entiers avec l »élite mondiale du golf. J’ai rencontré le président du trophée Assan 2 et j’ai rempli ses deux mercedes de vins, rien que ça ! (rires)
Un pire souvenir, une expérience qui a viré au fiasco ?
(réfléchis) Il y en a plusieurs qui se télescopent ! (rires)
A Madère, on a été participatifs en amenant de grands vins sur une opération d’exception, qui consistait à faire la promotion de la ville de Saint-Tropez. Il y avait des catamarans, des soirées somptueuses et donc beaucoup d’événements avec des élus locaux.
Les vins amenés ont tellement ravi les compétiteurs qu’il en manquait à la remise des prix finale
Des projets futurs ?
On a pour projets de développer le world corporate golf challenge. Les prochains événements à venir, ce sont le championnat de France PGA au mois d’août. Nous avons des centaines de demandes donc il faut trouver des bras ! (rires) Créer des franchises fait également parti de nos projets futurs. Ce qui serait déjà top, c’est de réussir à être hégémonique en région parisienne.
Avez-vous un but ultime, un achèvement suprême que vous aimeriez accomplir dans le cadre de votre carrière de dirigeant? Un fantasme ?
Aujourd’hui, ma vie professionnelle est plutôt derrière que devant. (rires) J’ai déjà accompli beaucoup de choses. Peut-être ralentir un peu le rythme : profiter un peu plus de ma famille et de la vie, en général.
Est-ce qu’on pourrait encourager un jeune d’aujourd’hui à lancer sa société dans l’univers de la gastronomie ? Si oui, des conseils ?
Bien sûr ! La gastronomie et le vin, ce qu’il y a de très intéressant, c’est que c’est renouvelable à souhait. Ca concerne tout le monde : il y a 69 millions de français et tout le monde mange, c’est un besoin vital. Et pour ce qui est de l’alcool, 80% en consomme. On achète plus souvent une bouteille qu’une voiture ! (rires) Donc, pragmatiquement, oui, les calculs sont bons :il y a de l’avenir. Mes conseils ? Il faut être travailleur, avoir un peu de talent et puis savoir saisir les opportunités qui s’offre à nous : parfois, c’est un petit peu au petit bonheur la chance ! (rires) Ca me fait d’ailleurs penser à une phrase de Voltaire qui disait que le succès dans la vie dépend de trois facteurs : le talent, le travail et la chance. C’est l’un de mes leitmotivs et mon sujet au Bac.
Il y a-t-il un point dont nous n’avons pas parlé et que vous aimeriez mettre en lumière, pas forcément par rapport à votre carrière mais, plus personnel ?
(spontanément) Que nous sommes à l’écoute pour vous offrir les meilleurs vins du monde ! (rires)
Un dernier mot à nos lecteurs ?
Le travail, c’est le succès dans la vie. Et le succès, il est important de le partager.
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