Posté le 20 octobre 2020 dans Arts & culture.
Noir & Blanc : une esthétique de la photographie
Cette exposition présente des chefs-d’œuvre en noir et blanc des collections photographiques de la Bibliothèque nationale de France (BnF), exceptionnellement réunis pour l’occasion.
Nadar, Man Ray, Ansel Adams, Willy Ronis, Helmut Newton, Diane Arbus, Mario Giacomelli, Robert Frank, William Klein, Daido Moriyama, Valérie Belin… Les grands noms de la photographie française et internationale sont réunis dans un parcours qui embrasse 150 ans d’histoire de la photographie noir et blanc, depuis ses origines au XIXe siècle jusqu’à la création contemporaine.
« Le monde en noir et blanc recèle quelque chose de mystérieux qui ne peut être décrit et qui est formidablement séduisant. Est-ce faux de penser que cela touche nos cœurs d’autant plus fort que nous vivons à une époque où tout peut être photographié en couleurs ? » Shoji Ueda
150 ans d’histoire de la photographie noir et blanc
Dans la continuité des grandes expositions de photographie organisées depuis 2012 dans la Galerie SudEst du Grand Palais, l’exposition Noir & Blanc présente plus de 300 tirages représentatifs de la collection exceptionnelle du département des Estampes et de la photographie de la BnF.
Cette présentation se concentre sur le XXe siècle et la période contemporaine sans omettre un préambule de quelques photographies du XIXe siècle : ainsi le thème est traité sur plus de 150 ans à travers l’œuvre d’environ 200 photographes de plus de 30 nationalités.
Le noir et blanc, un parti-pris technique et esthétique en constante évolution
Le noir et blanc fait partie intégrante de l’histoire de la photographie : ses évolutions, de la fin du XIXe à aujourd’hui, ont permis de produire des nuances de plus en plus contrastées et sophistiquées, révélant la force plastique de cette technique. Alors que le recours à la couleur s’intensifie au cours des années 1970, le noir et blanc se maintient et s’emploie comme un moyen d’expression esthétique affirmé mettant l’accent sur le graphisme et la matière.
Jusqu’aux années 1980-1990, il domine la production en nombre et en hiérarchie de valeur : à l’instar de Walker Evans (1903-1975), de nombreux photographes considèrent alors la photographie en couleur comme un procédé « vulgaire », à réserver pour des sujets banals et des usages utilitaires. Au-delà d’une justification économique et technique, la persistance de l’usage du noir et blanc s’explique par le fait qu’il a fini par incarner, dans le sens commun, l’essence même de la photographie et la « belle photographie ».
Le noir et blanc apparaît comme porteur d’une dimension universelle, intemporelle voire mémorielle, là où la couleur serait la traduction du seul monde contemporain. La Bibliothèque nationale de France (BnF) s’est toujours voulue un conservatoire privilégié de la photographie en noir et blanc de même qu’elle a encouragé la persistance de sa pratique et aujourd’hui sa réappropriation par de jeunes auteurs en réaction contre le tout numérique couleur.
Le noir et blanc dans les collections photographiques de la BnF
L’exposition aborde la question sous un angle esthétique, formel et sensible en insistant sur les modes de création de l’image monochrome : effets plastiques et graphiques de contrastes, jeux d’ombres et de lumières, rendu des matières dans toute la palette des valeurs du noir et blanc en passant par les gammes de gris.
Le choix a mis l’accent sur les photographes qui ont concentré et systématisé leur création artistique en noir et blanc, en ont expérimenté les possibilités et les limites, en ont fait parfois le sujet même de leur photographie : Imogen Cunningham, Man Ray, Ansel Adams, Florence Henri , Ralph Gibson, Mario Giacomelli, Valérie Belin par exemple.
Une attention particulière a été portée à la qualité des tirages et à la variété des techniques et des papiers photographiques (tirages pigmentaires, gommes bichromatées, gélatino-argentiques barytés…) et une place faite au thème de l’impression du noir et blanc, le livre et les revues ayant été longtemps le principal véhicule de la création photographique.
Les trésors des collections photographiques de la BnF exposés au Grand Palais
Les collections photographiques du département des Estampes et de la photographie de la BnF, qui compte aujourd’hui quelque 6 millions de tirages, sont particulièrement représentatives de cette histoire de la photographie noir et blanc.
La collection de photographies de la BnF, l’une des plus riches au monde, conserve aujourd’hui des centaines de milliers d’épreuves, d’albums et de portfolios de près de 2000 photographes du XIXe siècle et plus de 5700 photographes des XXe et XXIe siècles, toutes tendances et nationalités représentées.
Informations pratiques
Noir & Blanc : une esthétique de la photographie
12 novembre 2020 – 4 janvier 2021
Grand Palais – Galerie Sud-Est
Ouverture :
- jeudi, dimanche et lundi de 10h à 20h
- nocturne mercredi de 10h à 22h
- fermeture hebdomadaire le mardi
- fermeture le vendredi 25 décembre
- fermeture à 18h les jeudis 24 et 31 décembre
Tarifs :
10€, TR 7€ (16-25 ans, demandeurs d’emploi et famille nombreuse), gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux
Accès :
métro ligne 1 et 13 : « Champs Elysées-Clemenceau » ou ligne 9 : « Franklin D. Roosevelt »