Posté le 8 mars 2020 dans Golfs, Voyages & Golfs.
Nîmes Campagne : une histoire, un frisson
Les fairways chargés d’histoire et délicieusement arborés du golf de Nîmes Campagne sont une ode à la nature. L’occasion de marcher sur les pas de Severiano Ballesteros, Bernhard Langer, Greg Norman ou Nick Faldo, qui ont foulé par le passé les greens de ce parcours définitivement pas comme les autres.
Sur les épaules d’une colline, la maison blanche semble couver du regard ses petits. Ils sont 18 en l’occurrence, comme le nombre de trous du golf de Nîmes Campagne (sans compter le pitch & putt de 6 trous autour du club-house), qui fête fièrement son demi-siècle cette année. Mais l’histoire commence bien avant. Au XIIIe siècle, les Templiers bâtissent sur ces terres une abbaye, où les chevaliers de retour des croisades viennent se reposer. Quatre siècles plus tard, la duchesse d’Uzès Marie-Julie de Sainte-Maure – dont le père aurait inspiré le personnage d’Alceste dans Le Misanthrope de Molière – acquiert le domaine qui devient un « bien national » à l’issue de la Révolution Française. Dans les années 1900, suite à un incendie, le banquier George Arnaud-Pallier rachète la propriété. Grand admirateur des Etats-Unis, il construit sur les cendres de l’ancienne abbaye une maison blanche, qui fait office de club-house désormais.
Dans le top 100 des parcours en Europe selon Golf World
Aux portes de la Camargue, Nîmes Campagne est avant tout une belle promenade ombragée, guidée par les cèdres, les grands peupliers et surtout les chênes, beaucoup de chênes. « Nous avons replanté 350 chênes cet été , confie Mister Président, pas celui des Etats-Unis mais celui de ce golf associatif, Thierry Penchinat. Dans les quatre ans, nous avons prévu d’effectuer la reprise des fairways et des bunkers. Puis nous nous occuperons des greens. » Histoire de peaufiner un peu plus encore un 18 trous classé en 2003 dans le top 100 des golfs en Europe par le magazine américain Golf World.
Après un aller et retour au cœur de la campagne gardoise lors des neuf premiers trous, la seconde partie bascule sur un plateau et offre plus de piments encore, à l’image du trou 10, un dogleg droit surveillé par trois grands peupliers. Comme une symphonie pastorale qui irait crescendo, Nîmes Campagne semble monter en gamme à chaque trous, histoire de garder le meilleur pour la fin. Le 13 est un par 5 haletant, qui s’achève tel un toboggan vers un green surélevé riquiqui, protégé par un bunker et cerné par les arbres. Le 14 est un court par 3 très escarpé qui recèle (car on ne le voit pas du départ) un green aux pentes sournoise. Prendre deux putts ici, c’est presque réussir un birdie.
On bascule ensuite dans ce que les locaux appellent « l’Amen Corner », trois trous où tout est possible, le meilleur comme le pire, avant de conclure cette exaltante balade golfique sur un terrible par 4, lequel a dû saccager bien des cartes de score dans son histoire. Hormis celle de Bernard Langer, auteur du record du parcours (65) à la fin des années 70 lors de l’Open Cacharel, officieux championnat du monde des moins de 25 ans. Un trou 18 qui a également vu Greg Norman, Ian Woosnam, Severiano Ballesteros, José Maria Olazabal, Nick Faldo ou l’enfant du club, Jean-François Remesy, putter à l’ombre de la maison blanche….
Franck Crudo