Masters 2016, Langasque et Dubuisson en piste pour les deux derniers tours ! Jamais deux tricolores n’avaient franchi le cut à Augusta lors d’une même édition.

Romain Langasque, au British Open

Romain Langasque, au British Open

Pas de surprise pour l’instant à Augusta. Au terme des deux premiers tours, ce sont deux des

grands favoris du tournoi, Jordan Spieth (1er à ­4) et Rory McIlroy (2e à ­3), qui occupent le haut

du leaderboard. Dustin Johnson et Jason Day étant en embuscade, respectivement à quatre et

cinq coups de la tête. La bonne surprise est venue de nos deux Français engagés dans le

premier Majeur de l’année. Après deux échecs les années précédentes, Victor Dubuisson est

enfin parvenu à passer le cut (+5, 47e).

Mais la vraie performance a été signée par le jeune amateur de 20 ans, Romain Langasque,

invité à Augusta après avoir remporté le British amateur la saison dernière. Pour sa première

participation au tournoi des légendes, le Bordelais pointe en 33e position (+3) aux côtés

notamment d’Henrik Stenson. Un véritable exploit sur un parcours aussi mythique que sélectif.

Déjà l’an passé, pour sa première participation au British Open, Langasque avait été le seul des

cinq Français en lice à se qualifier pour les deux derniers tours. L’Allemand Bernhard Langer, qui

partageait sa partie hier, s’est dit « impressionné » par le potentiel du jeune homme. « Je n’avais

encore jamais vu un joueur aussi jeune avec un aussi bon petit jeu. Je le vois aller très loin », a

même confié le double vainqueur du Masters en 1985 et 1993.

Parmi les images fortes de ces deux premiers tours, on retiendra notamment cette succession de

chips ratés par le Sud­Africain Brendon Grace, l’un des outsiders de l’épreuve. Sur les pentes

raides du trou n°6, le n° 13 mondial a vu sa balle redescendre à ses pieds à trois reprises.

Résultat : un quadruple bogey synonyme de cut manqué.

Mais c’est sans doute Ernie Els qui se souviendra toute sa vie de son premier trou à Augusta. Et

nous aussi. Le gigantesque Sud­Africain au palmarès légendaire a succombé au cancer du

golfeur : les yips, ces coups de stress au moment de l’impact qui font rater les petits putts et ont

précipité la fin de bien des carrières. Els a ainsi commencé son tournoi par un sextuple bogey,

ratant pas moins de 5 putts de moins d’un mètre dont deux… de moins de 20 cm ! Du jamais vu

dans l’histoire du Masters. « Big Easy » comme on le surnomme a ainsi laissé pantois puis

compatissants ses partenaires de jeu, parmi lesquels Jason Day, ainsi que des millions de

golfeurs amateurs devant leur télé. Lesquels auront sans doute désormais un peu plus de

scrupules à se donner les putts de moins d’un mètre dans leurs parties du dimanche…

Franck Crudo