Posté le 3 janvier 2020 dans Evasion.
L’Irlande du Nord : le grain et l’ivresse
Pour le plaisir des yeux et du jeu, l’Irlande du Nord est la terre que tout golfeur émérite doit fouler au moins une fois dans sa vie.
Par Franck Crudo
Des links centenaires parmi les plus beaux et les plus réputés de la planète, des distances très raisonnables entre les différents parcours, des falaises verdoyantes, des spots uniques, une population chaleureuse, 1h30 d’avion seulement entre Paris et Belfast… tout est réuni pour rendre votre périple inoubliable. Voire même imminent, l’effondrement de la livre sterling ces derniers mois (1 livre = 1,08 euros aujourd’hui contre 1,4 euros en 2015) rendant le tourisme plus abordable que jamais.
L’Irlande du Nord, entre la fin du printemps et le début de l’automne, c’est aussi la possibilité de vivre les quatre saisons en une seule journée. Avec, entre les sautes d’humeur du soleil et les caprices d’Eole, quelques grains locaux virils mais corrects, puisqu’ils ne sont généralement que de passage.
Allez, prenez votre semaine et attachez vos ceintures, nous décollons vers l’un des plus beaux terrains de jeu qui puisse exister.
Le meilleur parcours du monde pour Golf Digest
Arrivé dans la capitale Belfast, cap au sud à Newcastle (50 minutes de route). Adossé à la mer d’Irlande, face à l’île de Man, le Royal County Down vous en met d’entrée plein la vue. Il faut dire qu’il s’agit ni plus ni moins du meilleur parcours au monde selon le magazine Golf Digest ! Ce links mythique a 127 ans… et encore toutes ses dents, surtout si les rafales de vent s’invitent à la partie. Personne n’a d’ailleurs encore scoré plus bas que 64 sur ce par 71, ce qui donne un petit aperçu de la bête qu’il faut dompter… ou pas. Au trou n°1, le starter n’hésitera d’ailleurs pas à vous souhaiter « good luck » avec un petit sourire « in the corner ».
Un club-house qui vaut le détour
De retour dans la capitale, direction le Royal Belfast (20 minutes de route). Le golf en Irlande du Nord est véritablement né sur ce parcours, crée en 1881. Vallonné, dessiné au milieu des massifs de rhododendrons et buissons d’ajoncs, il comporte un grand nombre de bunkers (61) et longe même, à mi-chemin, l’Atlantique. Le club-house, typique de l’époque victorienne, vaut vraiment le coup d’œil.
Diabolique trou n°1
Cap au nord désormais, où se trouvent quelques-uns des plus beaux links britanniques. A 40 minutes de route de Belfast, vous pouvez faire une halte au Galgorm Castle Golf Club, un jeune (20 ans seulement) parcours « inland » parfaitement entretenu. Mieux vaut s’échauffer au préalable car le départ et le green du trou n°1 sont diaboliques.
Si votre budget le permet, n’hésitez surtout pas à passer la nuit au Galgorm Resort & Spa, un manoir somptueux dans un cadre enchanteur et une petite cascade à proximité. Une expérience unique. On se croirait presque dans une série télé : de nombreux mariages y sont fêtés, si bien qu’une grande partie de la clientèle est habillée en grande pompe et que vous avez presque l’impression d’être un plouc avec votre pantalon et votre polo de golf…
Un panorama unique
Dirigez-vous désormais vers la côte nord, plus précisément à Ballycastle (40 minutes de route ). Les trois premiers trous du parcours, en forêt, sont de facture classique… avant de côtoyer, entre le 4 et le 5, les restes du cimetière d’un vieux monastère franciscain (le Bonamargy Friary). Un moyen comme un autre de relativiser le moindre de vos double-bogeys.
Au départ du 6, place au links et à l’Atlantique Nord avec un panorama unique. Sans doute l’un des plus beaux en Irlande. Les falaises verdoyantes de Fair Head surplombent le parcours tandis qu’à quelques miles, sur la presqu’île de Rathlin, un vieux phare tente sporadiquement d’éclairer vos drives. Par temps clair, il est même possible d’apercevoir l’Ecosse et le Mull of Kyntire, immortalisé par une chanson de Paul McCartney.
Bon à savoir : via le site teeoff.com, il est possible d’obtenir des tarifs très intéressants en dernière minute…
Le parcours du British Open 2019
Longez la côte nord vers l’Ouest en direction de Portrush, à une demi-heure de voiture, avec une escale obligatoire à la Chaussée des Géants, classée au patrimoine de l’Unesco (lire ci-dessous). Niché sur un promontoire rocheux, le Royal Portrush est un parcours mythique qui accueillera le British Open en 2019. Prévoyez de nombreuses munitions, car le vent s’invite souvent dans la partie, les fairways sont étroits et la végétation locale engloutit aisément tout ce qui est rond et blanc. Le trou signature (n°14) , un par 3 en montée de presque 200 mètres est à juste titre surnommé « Calamity Corner ». Il se joue souvent vent de face et les balles provisoires des joueurs amateurs s’y échouent les unes après les autres. Dans ce triangle des Bermudes du golf, le bogey relève presque de l’exploit.
Conçu en 1888, le Royal Portrush est le terrain de jeu favori de Rory McIlroy, qui y a établi le record du parcours (61) lorsqu’il avait… 16 ans.
La perle cachée d’Irlande
Pour conclure en beauté – et c’est un euphémisme – votre odyssée golfique en terre nord-irlandaise, poursuivez votre route le long de la cote jusqu’à Portstewart, à un quart d’heure à peine. Le links de l’Open d’Irlande 2017 est un pur ravissement. Dès le trou n°1, vous en prenez plein la vue avec un dogleg droit en contrebas et l’océan à tribord. De nombreux départs sont installés sur une hauteur et vous font découvrir le trou au dernier moment. Frissons garantis. L’un des plus beaux links du monde est « l’une des perles cachées d’Irlande du Nord », dixit Rory McIlroy. Comme son alter ego Portrush, Portstewart est aussi délicieux à jouer que sans pitié pour votre carte de score, surtout si Eole est d’humeur maussade. Selon Callum, un jeune caddy local, « le vent ou un gros grain peuvent facilement vous coûter 10 coups de plus ».
Les 18 trous terminés, n’hésitez pas à vous restaurer au Harry’s Shack, situé sur une plage à quelques hectomètres du club. L’ambiance est assurée, les plats typiques et le jeune et sympathique patron est un passionné de la petite balle blanche.
La semaine s’achève, mais le plaisir demeure : celui d’avoir joué quelques-uns des plus beaux et des plus anciens parcours en bord de mer de la planète. L’aéroport de Belfast se situe à une heure de route. A moins que… L’Irlande du Nord, après tout, comprend pas moins de 94 parcours de golf.
Franck Crudo
Un peu de tourisme durant votre voyage golfique ?
A Belfast :
Le Titanic Belfast et Titanic Quarter, qui retracent l’histoire du célèbre paquebot et permettent de visiter les cabines reconstituées, mais aussi la station de pompage et la cale sèche du géant des mers à la veille de sa mise à l’eau.
Le quartier de la cathédrale Saint-Anne, plus ancien quartier commerçant de la capitale.
Grey Abbey, à 40 minutes à l’est de la capitale, une abbaye cistercienne construite en 1193 et aujourd’hui en ruine.
Entre Galgorm et Ballycastle :
The Dark Hedges, une célèbre allée de hêtres vieux de 300 ans.
Près de Ballycastle :
Le village de pêcheurs de Cushendum, créé en 1912 par le baron du même nom. Sur la côte nord, les ruines du château de Carra, datant du XIVe siècle, ainsi que plusieurs menhirs de l’Age de Bronze.
Le château de Glenarm et son jardin clos, l’un des plus anciens d’Irlande.
Entre Ballycastle et Portrush :
Le pont de corde de Carrick-a-Rede, à 30 mètres au-dessus de l’océan, sert de lien avec l’île de Carrick.
Ballintoy Village, lieu de tournage de la série Game of Thrones
La Chaussée des Géants, sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, avec des milliers de colonnes de basalte d’origine volcanique qui s’avancent dans l’océan.
Bushmills et son célèbre whisky, avec visite guidée de la distillerie.
Le château de Dunluce, édifié au XIVe siècle, construit sur un promontoire granitique au-dessus de l’océan.
A Portrush :
Experience Catch ans Sea avec Causeway Coast Foodie Tours : partez à l’aube sur un chalutier pour deux heures de pêche dans l’Océan Atlantique.
Pour plus d’informations : www.irlande-tourisme.fr
Facebook.com/TourismeIrlandais