Kevin Stadler occupe seul la tête de l’Alstom Open de France à l’issue d’un premier tour disputé sous un soleil radieux au Golf National. Auteur d’une carte immaculée de 64, 7 coups sous le par, l’Américain devance d’une longueur l’Allemand Marcel Siem, vainqueur de l’édition 2012. Deux Français figurent au sein du top 10 ce jeudi soir : Victor Riu (68, -3) est 6e, Alexander Levy (69, -2) 9e. Déception en revanche pour le numéro 1 tricolore Victor Dubuisson, qui doit se contenter d’un frustrant 76 (+5).

  • Alexander Levy - Photo : ASO/Presse Sports/S.Thomas

Dans la chaleur parfois étouffante qui a baigné le Golf National ce jeudi, Kevin Stadler a livré l’une des plus impressionnantes démonstrations des dernières éditions de l’Alstom Open de France. En compilant sept birdies sans concéder le moindre bogey, l’Américain de 34 ans a parfaitement négocié son baptême du feu sur l’Albatros. « C’est une de mes meilleures parties de l’année, sans conteste. Après mes tours d’entraînement, je n’aurais jamais cru pouvoir éviter les bogeys. Le vent était pratiquement inexistant aujourd’hui, et s’il y avait une journée pour attaquer le parcours, c’était bien celle-ci. » Très à l’aise et visiblement heureux d’être là, le fils de Craig Stadler, vainqueur du Masters en 1982, savoure sa première apparition sur le sol français : « J’ai toujours voulu venir ici. Certains gars aux États-Unis m’ont dit que c’était l’un des meilleurs tournois de la saison. Et je suis bien d’accord ! » Même si trois tours restent encore à disputer, il est idéalement placé pour devenir le 4e Américain vainqueur du « French Open » après Walter Hagen (1920), Byron Nelson (1955) et Barry Jaeckel (1972).

Parti à 12h50, Stadler a été le seul joueur de l’après-midi à améliorer l’excellent 65 (-6) posté en fin de matinée par Marcel Siem. L’Allemand, sacré ici même en 2012, a réussi à surmonter la fatigue des derniers jours – son deuxième enfant, une fille, est née la semaine dernière – pour retrouver ses marques sur l’Albatros, où il avait raté le cut l’an dernier. « Cette semaine est très importante pour moi. J’adore ce parcours, car ce n’est pas un concours de putting. La semaine dernière j’ai très mal putté, mais aujourd’hui les putts sont tombés. J’en suis vraiment ravi. » Deuxième à un coup de Stadler, Siem devance d’une longueur Steven Gallacher (66, -5), qui pointait à -7 à trois trous de la fin et a concédé deux bogeys pour conclure. L’Écossais, qui vise une place dans l’équipe européenne pour la prochaine Ryder Cup qui se jouera dans sur sa terre natale, a néanmoins pris un départ idéal dans l’optique de sa quête.

Du côté des Français, Victor Dubuisson n’a pas connu la belle journée qu’espérait la foule très nombreuse venue l’admirer. Aligné en compagnie du tenant du titre Graeme McDowell (70, -1) et du vainqueur de l’US Open Martin Kaymer (72, +1), le Cannois a commis un triple bogey dès son premier trou, dont il ne s’est jamais remis. Il doit se contenter d’une frustrante carte de 76 (+5). « Ce triple bogey est le résumé de ma journée. J’ai pris la balle dans le talon du club et j’ai fait une horrible socket. À partir de là, je n’ai pris aucun plaisir sur ce parcours toujours aussi exigeant. Après un premier tour aussi décevant, il faut se projeter vers le deuxième. En golf, on le sait, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. »

C’est un autre Victor – Riu – qui occupe la place de premier Français. Le joueur formé à Saint-Nom-la-Bretèche a aligné trois birdies sur ses quatre derniers trous pour rendre une belle carte de 68 (-3). « C’est vraiment une très bonne surprise ! Je ne m’attendais pas à faire aussi bien après une première partie de saison plutôt médiocre sur le circuit européen. La clé pour moi aujourd’hui a été le putting. » Sixième, Riu devance d’un coup Alexander Levy, auteur d’un 69 (-2) ce matin. Le Marseillais, passé tout près du trou en un au 16, était ravi de sa performance : « Concentration, patience, pas d’erreur de stratégie, il y a de quoi être satisfait. Mon jeu est en place et le putting a plutôt bien fonctionné. C’était également très agréable de sentir tout au long du parcours le soutien du public. » Outre Riu et Levy, cinq autres Tricolores sont provisoirement en position de passer le cut : l’étonnant Raphaël Marguery (70), issu des qualifications, ainsi que Grégory Havret, Joël Stalter, Thomas Linard et Alexandre Kaleka (72).