Posté le 14 mai 2021 dans Golfs, Voyages & Golfs.
Golf National, si jeune et déjà mythique
Inauguré en 1990 dans les Yvelines, l’Albatros est un parcours à jouer au moins une fois dans sa vie. Vous en connaissez beaucoup des golfs qui ont accueilli les plus grands lors de l’Open de France et la Ryder Cup, en attendant les Jeux olympiques 2024 ?
en passant par Phil Mickelson, Rory McIlroy et Greg Norman, tous les plus grands noms ont foulé ses fairways. Alors oui, au moment de dégainer votre bois 3, il y a plein de souvenirs mémorables qui vous passent par la tête. Comme si l’on s’apprêtait à swinguer, près de 4 heures durant, dans un musée à ciel ouvert.
Sculpté à Guyancourt (Yvelines) sur les anciennes terres à blé du château de Versailles sous Louis XIV, ce petit joyau golfique qui n’a pourtant pas encore un demi-siècle d’existence a déjà beaucoup d’histoires à raconter. Le 5 octobre 1990, Ray Floyd, Greg Norman, Jeff Sluman et Marc Farry inaugurent la bête. Moins d’un an plus tard, Nick Faldo rend une carte de 71 dans la pluie et le vent, lors du premier tour de l’Open de France. « Dur mais juste », telle est la sentence de la star britannique aux faux airs d’Harrison Ford au sujet de l’Albatros. En 2004 et 2005, c’est l’incroyable doublé de Jean-François Remesy qui fait vibrer ce stade de golf dessiné par Hubert Chesneau et Robert Von Hagge. La clameur reprend de plus belle en 2011 lors du triomphe de Thomas Levet sur ses terres. Mais le record de décibel est sans doute battu le dimanche 30 septembre 2018 sur le green du 16, lorsque Francesco Molinari terrasse Phil Mickelson et toute l’équipe américaine, apportant le point décisif d’une Ryder Cup à sens unique (17,5 à 10,5 pour l’Europe).
Directeur du Golf National, Philippe Pilato y travaille depuis 1994 et a gravi un à un tous les échelons, depuis l’accueil jusqu’à la responsabilité de l’animation sportive et commerciale. Il a même été le starter de l’Open de France pendant quinze ans. Alors forcément, il a lui aussi quelques belles histoires à raconter. « J’ai eu l’honneur d’annoncer Ballesteros pour son dernier Open de France, se souvient-il. Il démarrait du 10 ce jour-là. Après avoir reçu une ovation du public, il tape son coup et fait un pull phénoménale directement… sur le fairway du 9. Il a tellement raté, qu’il a évité l’obstacle d’eau sur la gauche. Le public fait “ooohhh” et là, il se tourne vers les gens et lance : “What ? The ball is on the fairway !” Et il réussit à faire birdie sur ce trou malgré tout… »
Évidemment, avec un tel pédigrée, le Golf National a un standing à tenir. L’entretien du parcours mobilise toute l’année pas moins de 25 employés, dont 5 jardiniers entièrement dévolus à l’Aigle, le petit frère de l’Albatros, qui lui aussi est conçu comme un links. « Nos deux parcours conviennent aux joueurs de tous niveaux, souligne Philippe Pilato. L’Albatros est bien sûr le choix n°1 des joueurs de compétition, qui veulent se mesurer à un parcours de championnat et de Ryder Cup. L’Aigle est parfait pour les golfeurs occasionnels ou les “bogey players”, avec une qualité d’entretien identique et un excellent rapport qualité-prix. » Sans oublier l’Oiselet (9 trous) et un nouveau centre d’entraînement dédié au petit jeu, avec des bunkers de différentes hauteurs et des greens d’une qualité et d’une fermeté similaire à l’Albatros.
Les défis environnementaux sont aussi une priorité, avec l’objectif O phytosanitaire d’ici à quatre ans. « Il va falloir faire de la pédagogie pour que les golfeurs comprennent qu’il ne sera plus possible d’avoir des parcours verdoyants toute la saison », précise le directeur du golf, qui envisage de placer des panneaux solaires et des fontaines à eau sur le site. Éco-pâturage oblige, des moutons y ont déjà élu domicile. Le Golf National est bien décidé à être au top à tous les niveaux, avec comme horizon les Jeux olympiques à Paris en 2024. L’Albatros deviendra ainsi le premier parcours au monde à avoir accueilli la Ryder Cup et les JO. Encore une belle histoire à raconter.
Franck Crudo