L’ancienne lauréate du British amateur Céline Boutier est en train de gagner son pari : évoluer en 2018 sur le LPGA Tour. Le graal quand on est golfeuse de haut niveau. Moins d’un an seulement après être passée professionnelle…
(source : ffgolf)

Céline Boutier – Photo : D.R.

Proette le 6 septembre 2016 après une carrière sans faute chez les amateurs, victorieuse dix jours plus tard dans l’Alabama d’un premier tournoi sur la National Women’s Golf Association (NWGA), la troisième division US, détentrice d’un droit de jeu complet sur le Symetra Tour, l’antichambre du Circuit américain, Céline Boutier n’a pas tardé à gravir un nouvel échelon en s’imposant le 11 mai dernier au Self Regional Healthcare Foundation Classic. Un succès en playoff face à la Colombienne Paola Moreno.

Viser toujours la victoire

Grâce à cette victoire ô combien importante sans oublier un autre top 3 (2e au Four Winds International le 9 juin) et trois tops 10, la joueuse de Montrouge, exilée aux Etats-Unis depuis cinq ans, occupe pour le moment la troisième place du Volvik Race for the Card, l’ordre du mérite du Symetra Tour. Avec 60 741 dollars de gains. Rappelons que les dix premières à l’issue de la saison valident leur ticket pour le LPGA Tour. L’objectif avoué et annoncé par la Française depuis l’ouverture des hostilités, la 10 mars.

« J’ai cru assez vite en mes chances, à vrai dire, souligne celle qui aura 24 ans le 10 novembre prochain. J’ai juste continué à m’améliorer par rapport à la fin de l’année 2016. Et j’ai foncé. Pour moi, il n’y a pas eu vraiment de surprise de gagner aussi tôt dans la saison. Obtenir ma carte est évidemment l’objectif numéro 1 mais remporter un voire plusieurs tournois sur le Symetra en est aussi un autre. A chaque fois que je prends le départ d’une épreuve, c’est pour donner le meilleur de moi-même tout en visant la première place toutes les semaines… »

Retour bientôt en France

Dans le top 3 donc alors qu’elle s’élance ce vendredi à Battle Creek (Michigan) pour le FireKeepers Casino Hotel Championship, l’ancienne lauréate du British amateur 2015 entend conserver cette dynamique alors qu’il reste encore huit tournois au calendrier. Pour elle, pas question de se relâcher une seule seconde tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie.

« Rien n’est fait encore, poursuit l’ancienne étudiante en psychologie et en économie à l’Université de Duke (Caroline du Nord). Je n’ai pas envie de passer encore une année sur le Symetra. Il faut donc que je me fixe la barre du top 5 ou du top 3. Au-delà, on n’est jamais à l’abri. Je veux aller sur le LPGA Tour, et rien ne m’arrêtera même si je pensais en démarrant au mois mars que ça serait plus tranquille en termes de rythme. Là, c’est quand même intense. Il y a peu, j’ai joué six semaines d’affilée et là, je suis au milieu de mes trois semaines consécutives. Avant quinze jours de break qui me permettront de retourner en France pour voir ma famille. »

Trop de pression

Fin mai elle s’est même frottée au plus haut niveau en jouant le LPGA Volvik Championship, une étape du LPGA Tour, après s’être qualifiée le lundi. Si elle n’est pas parvenue à passer le cut le vendredi soir, en grande partie à cause d’un premier tour très difficile bouclé en 82 (+10), cette expérience demeure très enrichissante.

« Ayant un droit de jeu partiel sur le LPGA Tour, j’ai la possibilité de prendre part à quelques tournois mais je veux d’abord me consacrer au Symetra, commente-t-elle. Ce fut une belle expérience mais j’ai quand même ressenti pas mal de pression. La grosse différence avec le Symetra, c’est dans ma tête que ça s’est passé… »

Avec le coach de Jordan Spieth

Pour franchir encore un palier, la championne d’Europe individuelle en 2012 peut compter sur les avis éclairés de Cameron McCormick, son coach qu’elle côtoie à Dallas (Texas) où la championne vit à l’année. McCormick n’est autre que l’entraîneur de Jordan Spieth, qui vient de remporter l’Open britannique au Royal Birkdale. Son troisième tournoi du Grand Chelem à moins de 24 ans…

« Cameron possède cette faculté de s’adapter à chacun de ses joueurs, souffle Céline Boutier. Je ne suis pas trop technique et il parvient à chaque fois à distiller la bonne info sans me prendre la tête. C’est très important pour moi… »

Ce qui lui tient également à cœur, c’est de pouvoir évoluer sur le Ladies European Tour (LET) avant la fin de l’année. La Banlieusarde possède en effet un droit de jeu complet (catégorie 8) sur le Circuit européen après avoir fini troisième des Cartes au Maroc, en décembre 2016.

« Il y a de grandes chances que je sois engagée dans les tournois de fin de saison, entre octobre et novembre, conclut-elle. J’ai hâte d’aller en Inde, en Chine, dans le Golfe, autant de destinations que je ne connais pas du tout. L’Open de France (5-8 octobre) à Chantaco ? Je ne sais pas encore, en revanche… Je prendrai une décision à la fin du mois d’août. »

La dernière date du Symetra Tour 2017 (Symetra Tour Championship) tombe la même semaine que le Lacoste Ladies Open de France. Pas simple donc de choisir. Sauf si, d’ici-là, sa carte pour le LPGA Tour 2018 est déjà assurée. Et dans ce cas…

Par Lionel Vella / ffgolf