Posté le 10 septembre 2019 dans Forme & Beauté.
Ban Sin Thaï , le meilleur massage thaïlandais de Paris ?
Cet institut de massage thaïlandais cartonne sur Trip Advisor, où il est classé n°1 dans la catégorie « Spas et bien-être » sur la capitale. Situé dans le 15e arrondissement, j’ai testé pour vous le Ban Sin Thaï.
Je fais un métier difficile. En tapotant « Spas à Paris » sur Trip Advisor, c’est l’institut de massage Ban Sin Thaï qui caracole en tête avec pas moins de 648 avis, lesquels oscillent pour la plupart entre le dithyrambique et le très bien. Numéro 1 sur 932, mine de rien, ça mérite le respect. Mu par une conscience professionnelle qui force elle aussi le respect, mais qui causera peut-être un jour ma perte, j’ai donc mené ma petite enquête et réservé un massage thaï d’une heure aux huiles essentielles bio*. Cap vers ce petit coin de Thaïlande au cœur du 15e arrondissement.
Il est midi quand je pousse la porte d’une toute petite devanture en bois, rue de Vaugirard. L’intérieur est beaucoup plus vaste, la lumière tamisée, le décor sans chichi. A droite d’une baie vitrée, un jardin coquet ajoute une touche zen au cadre. Je suis accueilli par Moï Poitevin, la responsable de l’établissement, qui est arrivée en France il y cinq ans. L’Institut a, pour sa part, ouvert ses portes il y a douze ans.
Je lui demande comment elle explique l’incroyable succès du Ban Sin Thaï. « Notre décor est à notre image : simple, authentique et convivial. Le massage fait partie de notre culture et notre pratique est ancestrale. Toutes nos masseuses (12 au total) viennent de Thaïlande mais parlent un peu le français, elles son expérimentées et spécialisées. En fonction des besoins du client, je l’oriente vers telle ou telle masseuse. Nous ne sommes pas médecins, mais on peut vraiment soulager certaines douleurs ; les clients nous le disent souvent. » Ouvert 7 jours sur 7 de 11 à 20 h et équipé de 5 cabines, l’Institut est victime de son succès et refuse parfois du monde, notamment le week-end. « Nous avons une clientèle fidèle et nous sommes très sélectifs, je parle beaucoup avec les gens pour savoir ce qu’ils recherchent exactement », me confie Moï.
Mais trêve de bavardages et au boulot. J’ai un massage à tester, moi. On m’invite à me déchausser et je descends au sous-sol en compagnie de Nok, dont les doigts de fée pianoteront notamment sur mon dos, fourbu par trois décennies de pratique du golf. Le massage se déroule dans la pénombre, bercé par une musique typique. La table où je m’allonge, sur le ventre, est immense. J’en ai rarement vu d’aussi larges. Cela permettra à Nok de monter parfois sur celle-ci pour pratiquer différents pétrissages ou étirements. Après m’avoir nettoyé les pieds avec de l’eau chaude (je précise que je n’ai rien à me reprocher, cela fait partie du rituel), l’entame du massage consiste en de fortes pressions exercées sur toutes les parties de mon corps, lequel est enrobé dans une grande serviette.
Au bout d’une dizaine de minutes, la serviette est retirée pour le plat de résistance : un massage avec une huile à base de camomille et de jojoba, sans odeur (pour les femmes enceintes, une huile à la noix de coco bio est utilisée). Je suis choyé de haut en bas, jusqu’au bout des doigts. Les miens, mais aussi ceux de ma masseuse, qui se sert alternativement de ses mains, de ses poings, de ses avant-bras ou de ses coudes. La pression de Nok est appuyée, ondoyante et le massage incroyablement relaxant. Tonique et doux, fluide et en profondeur, les variations sont telles qu’on croirait presque qu’une dizaine de masseuses se relaient dans mon dos.
Très vite, mon cerveau appuie sur la touche « off ». Je ressens une sensation de flottement, comme si je planais dans un univers parallèle. A un moment, je me demande si les vibrations du métro adjacent – qu’on perçoit de temps à autres – ne font pas partie de la thérapie. Preuve que je n’ai plus toute ma tête. Je me sens bien, tout simplement. Puis Nok me retourne, ou plus précisément me demande de me retourner. Le massage dure moins longtemps, une dizaine de minutes (peut-être parce que j’avais demandé à ce qu’on s’occupe en priorité de mes lombaires), et s’achève par un délicieux pétrissage du cuir chevelu.
Le dessert est plus rustique, mais c’est pour la bonne cause. Nok ne me ménage plus et pratique divers étirements. Je me retrouve parfois, à mon insu, dans des positions qui pourraient faire pâlir de jalousie certains acrobates du cirque de Pékin. Mes gémissements et mes grimaces provoquent l’hilarité de ma partenaire. Il faut dire que mes limites en terme de souplesse doivent avoisiner celles d’Agecanonix. Parfois, on entend un craquement mais là encore, c’est pour mon bien. Nok me fait asseoir et achève sa séance d’étirements extrêmes. J’ai presque l’impression d’être chez l’ostéo ou le chiropracteur. Je me demande si je n’ai pas gagné 5 cm dans l’histoire.
La séance est terminée. Je me rhabille et remonte l’escalier. En apesanteur. Détendu comme rarement. A l’accueil, face au jardin, on m’invite à m’asseoir devant une table où m’attend un bol avec des petits morceaux de melon vert et charentais, accompagné d’une tisane thaïlandaise à base de citronnelle séchée, de feuille de pandanus et de coing du Bengale. C’est délicieux. La tisane rencontre d’ailleurs une telle popularité auprès de la clientèle que des petits sachets sont désormais en vente au sein de l’Institut. Moï me confie que face au succès de Ban Sin Thaï, la directrice de l’établissement (Jula Deveaux) va ouvrir un second salon le mois prochain dans le quartier de la Madeleine.
Je prends congé et sors de l’Institut avec le sourire. Sur le trottoir, le bruit des voitures évoque une douce musique qui fait danser les étoiles sur les dunes. Bon, visiblement il est temps que je rappuie sur la touche « on ». Je fais vraiment un métier difficile.
Franck Crudo
*Massage thaï aux huiles bio : 45 euros pour 30 minutes, 80 euros pour 1h, 110 euros pour 1h30 (happy hour la semaine entre 11 et 14 h : 60 euros pour 1h).