Interview de la Française Agathe Sauzon, bientôt 28 ans, qui a disputé son premier Majeur l’an dernier lors du British Open, et a aussi remporté les Internationaux de France de double à la Réunion.

Agathe Sauzon : « L'objectif est de gagner un tournoi sur le LET »

Agathe Sauzon – © Tristan Jones/LET

Swing Féminin : Quel bilan tirez-vous de votre année 2019 ?

Agathe Sauzon : C’est une bonne saison après une année difficile. J’ai mis de nouvelles choses en place, je suis contente d’avoir conservé ma carte. J’ai joué mon premier tournoi majeur au British Open. Et même si je rate le cut d’un coup alors que j’avais réussi un bon premier tour (69, -3), j’ai beaucoup appris en côtoyant les 50 meilleures joueuses du monde. J’ai aussi disputé mon premier tournoi du circuit LPGA en Australie, à l’occasion de l’ISPS Handa Vic Open (victoire de Céline Boutier) et j’ai remporté en fin d’année à la Réunion les Internationaux de France de double, avec Lucie André.

SF : Et pour 2020, quels sont vos objectifs ?

AS : J’aimerais intégrer le top 400 mondial (Agathe est 553e actuellement) pour pouvoir jouer les cartes du LPGA. L’objectif est aussi de gagner un tournoi sur le LET. Pour l’instant, ma meilleure performance est une 6e place au Maroc et à l’Open de France, il y a deux ans.

SF :Quel est votre programme pour les prochaines semaines ?

AS : Je suis actuellement à Marrakech, pour m’entraîner au chaud après une longue pause en fin de saison dernière. Je rentre ensuite chez moi, à Valence dans la Drôme, pour travailler le physique. Puis départ en Australie, pour jouer le 20 février mon premier tournoi à Coffs Harbour, sur le magnifique parcours de Bonville.

SF :Comment avez-vous découvert le golf ?

AS : Je devais avoir 6-7 ans. Ma grand-mère jouait très bien et nous a inscrit, mon frère et moi, à l’école de golf de Valence Saint-Didier.

SF :Qu’est ce qui vous a donné envie d’entamer une carrière professionnelle ?

AS : Je faisais des études d’ingénieur-chimie mais en jouant tous les jours, j’ai beaucoup progressé, à tel point que j’ai gagné deux tournois. Comme j’adore la compétition et les voyages et que je ne voulais avoir aucun regret, je me suis lancé sur le circuit pro. C’était le deal avec mes parents : je passais pro si j’obtenais mon diplôme en parallèle.

SF :Quel est votre point fort au golf ?

AS : Je dirais mon putting… même si je n’en ai pas mis un aujourd’hui à l’entraînement (rires). Je suis en général assez solide, notamment sur les putts de retour.

SF :Votre pire souvenir au golf ?

AS : Quand j’étais à la fac aux Etats-Unis, je me souviens avoir disputé un tournoi sur une île, en Caroline du Sud. J’étais toute contente car mes parents étaient venus spécialement pour me voir. Mais les conditions étaient épouvantables, il y avait une tempête de vent et de pluie. J’ai même failli tomber dans un obstacle d’eau à un moment (rires). J’ai très mal joué et je m’étais beaucoup déçue, car mes parents avaient traversé l’Atlantique pour moi.

Et votre meilleur souvenir ?

AS : J’hésite, car il y en a beaucoup. Même si je n’ai pas encore eu le plaisir de rentrer un dernier putt pour gagner un gros tournoi sur le circuit pro. Je dirais que c’est encore à l’époque de la fac. J’ai remporté le quatrième tournoi que j’ai disputé, lors du premier trou de play-off, en tapant un coup de wedge donné. C’était aussi en Caroline du Sud d’ailleurs…

Quel est votre parcours préféré ?

AS : Morfontaine en France. J’aime beaucoup l’ambiance, le parcours est dans la forêt, le tracé est très sympa et l’entretien magique. On joue au milieu de nulle part et j’adore ce sentiment d’être isolé, sur un golf. Il y a aussi Bonville, en Australie, que je vais rejouer en février prochain et qui sillonne au cœur d’une forêt d’eucalyptus. J’ai envie de citer également Dar Es Salam à Rabat, au Maroc.

Quel est le défaut que vous retrouvez le plus souvent chez les joueurs amateurs ?

AS : Ils s’agacent facilement et deviennent vite négatifs. Il y aussi le dosage au putting. Je dispute souvent des Pro-Am. En général, on aide les autres joueurs à trouver la bonne ligne. Or, si vous avez la bonne ligne mais que vous envoyez des mines au putting, ça ne sert à rien ! (rires)

Propos recueillis par Franck Crudo

Pour en savoir plus : https://ladieseuropeantour.com/player/?player=201224

Pour aller plus loin, lisez notre dernier article sur Agathe Sauzon :

Bossey Ladies Championship : Zoom sur Agathe Sauzon