Entre Marbella et Gibraltar, la cité balnéaire de Sotogrande est un mirage bien réel qui abrite quatre des plus beaux parcours d’Espagne au cœur d’une nature préservée. Une expérience unique.

Sotogrande, le golf en première classe

La Reserva, Sotogrande.

L’histoire commence au début des années 1960. Joseph McMicking, un ancien officier de l’US Air Force qui a combattu sous les ordres du général MacArthur durant la guerre du Pacifique, tombe amoureux de ce petit coin andalou couvé par le rocher de Gibraltar. L’homme d’affaires d’origine philippine décide alors de faire de Sotogrande une destination résidentielle et de loisirs haut de gamme, respectueuse de la nature environnante, qui va très vite séduire la haute société madrilène. Un demi-siècle plus tard, c’est l’une des plus belles destinations golfiques du Vieux Continent.

La cité balnéaire de la Costa del Sol (rebaptisée par certains Costa del Golf en raison de ses 70 parcours) est un écrin à part qui échappe au tourisme de masse et à la bétonisation d’une partie du littoral. Le soleil y brille plus de 300 jours par an sans pour autant faire exploser le thermomètre, même en période estivale, cette oasis du sud de la péninsule ibérique bénéficiant des vertus adoucissantes de l’océan Atlantique voisin. Surtout, Sotogrande recèle quatre parcours parmi les plus prisés d’Espagne : Valderrama, le Real Club de Sotogrande, La Reserva et Almenara. À notre connaissance, il n’existe pas d’autres endroits en Europe abritant quatre golfs de cette qualité dans un rayon de seulement trois kilomètres !

  • La Reserva Clubhouse ©Jake Wickham

Le coup de cœur La Reserva

Le coup de cœur de Swing Féminin pour commencer. Bâtie sur une réserve naturelle, comme son nom l’indique, La Reserva est sans doute le plus scénique des golfs de Sotogrande, à l’image de son sixième trou avec la vue sur la mer, ou bien du célèbre rocher, que l’on peut entrapercevoir sur les hauteurs du parcours. Les fairways ondulants entre une nuée de chênes et de pins parasols, certaines pentes vertigineuses, la variété du dessin et les greens immenses d’où il semble bien difficile de ne jamais concéder de trois-putts représentent un défi aussi bien visuel que golfique. Un pur plaisir. La qualité de l’entretien est là aussi remarquable, tout comme l’accueil et le service inhérent au golf. Petit cocorico, ce petit bijou né de l’imagination de Cabell B. Robinson au début du siècle a vu la victoire de Céline Herbin lors d’une épreuve du LET en 2019. Plus récemment, Nelly Korda y a même scoré -11, preuve que la bête est moins mordante qu’à Valderrama et qu’elle permet aux joueurs de tout niveau de s’exprimer.

Première réalisation de Robert Trent Jones en Europe, le Real Club de Sotogrande voit le jour dès 1964, prenant ainsi une part active dans le développement de Sotogrande. Un parcours « royal » depuis que le roi d’Espagne Juan Carlos lui a attribué ce (juste) titre trente ans plus tard et qui a accueilli à plusieurs reprises une épreuve de l’European Tour. Il se murmure d’ailleurs qu’un certain Severiano Ballesteros y a triomphé, en 1987. Plus plat que ses homologues, ce parcours à l’américaine se défend bien avec ses nombreux bunkers et ses greens surélevés, parfois inexpugnables. Les pièces d’eau rendent les derniers trous redoutables. Ultime coquetterie, le départ du petit 9 trous adjacent a pour toile de fond le rocher de Gibraltar.

Valderrama, l’Augusta européen

Sculpté par Robert Trent Jones Sr dans une ancienne forêt de chênes-lièges, le Real Club Valderrama acquiert ses lettres de noblesse en accueillant la Ryder Cup 1997 et les premiers pas dans la prestigieuse compétition de Tiger Woods. Classé chaque année dans le top 100 mondial, rien de moins, ce parcours parmi les mieux entretenus de la planète est notamment réputé pour ses greens ultrarapides. Le juge de paix est le fameux trou 17, un par 5 atteignable en deux pour les têtes brûlées (et les gros bras) prêts à survoler l’obstacle d’eau placé juste avant le tapis vert. Le rêve a toutefois un prix puisqu’il faudra débourser 500 euros minimum – sans compter le caddie – pour goûter au plaisir de défier l’« Augusta européen ».

Dessiné par le Britannique Dave Thomas en 1998 sur les contreforts de la Sierra Almenara, le golf éponyme d’Almenara a la particularité de jouxter un hôtel 5* (lire ci-dessous). Composé de trois 9 trous, le spectaculaire premier départ, situé près de l’accueil, donne d’emblée la sensation de dévaler un toboggan, lequel prend la forme d’un par 5 ceint de nombreux arbres qui épouse joliment le relief. Adrénaline garantie. Rénové pendant la pandémie par la gloire locale Manuel Piñero, le golf se démarque par ses fairways ondulés, ses bunkers profonds et ses jolies vues sur les montagnes et la Méditerranée.

Sotogrande offre en sus de nombreuses activités sportives et une restauration raffinée qui fleure bon les vacances. Autre atout, sa plage reste peu fréquentée, y compris en été, surtout si on la compare à sa clinquante voisine Marbella. Cet havre de paix et de verdure est accessible à deux heures d’avion de Paris (plus 1h15 de route de l’aéroport de Malaga). Et si le cœur vous en dit et la raison l’y autorise, des appartements (à partir de 800 000 euros pour 3 chambres et une surface de 170 m2) dans la résidence de luxe Villa Verde, ou de superbes villas (compter près de 3 millions d’euros, voire beaucoup plus si affinités) sont désormais en vente.

  • ©TPSwing-feminin.com

Franck Crudo

https://sotogrande.com/fr/

OÙ LOGER

Juché sur les hauteurs, l’hôtel SO/Sotogrande Spa and Golf Resort est le seul 5* de la cité balnéaire. Inauguré en 2021, il compte 152 chambres spacieuses, ainsi que 36 suites réparties en petites villas sur pas moins de 77 000 km². Toutes disposent d’une terrasse privée permettant d’apprécier un panorama unique. En toute quiétude. Quatre restaurants et bars avec vue sur la mer et trois piscines, dont une intérieure dans un Spa dernier cri complètent notamment l’offre. En parlant d’offre, l’hôtel propose différents packages golfs permettant au choix de jouer le parcours adjacent d’Almenara, les quatre joyaux de Sotogrande, ou encore certains 18 trous réputés de la région tels que Finca Cortesin, San Roque ou La Hacienda (renseignements packages ci-dessous).

https://almenaragolfsotogrande.com/fr/golf-escapes/

https://so-hotels.com/fr/sotogrande/

OÙ DÉJEUNER

À portée de drive du Real Club de Sotogrande et à distance de putt d’une jolie plage privée avec vue sur le Rocher, le Trocadero Restaurant permet de savourer tapas et paellas au cœur dun beach club éponyme inspiré de l’époque coloniale, dans une ambiance chic et décontractée. Un transat privé est à votre disposition après le dessert. Le golf de La Reserva possède lui aussi son propre beach club, à deux minutes de marche en contrebas. L’occasion de s’offrir une salade ou de déguster l’un des vins fruités de l’Ancala Restaurant, autour du lagon artificiel, pour célébrer comme il se doit vos innombrables birdies. Ou pas.

https://grupotrocadero.com/en/trocadero-sotogrande/

https://www.lareservaclubsotogrande.com/the-beach-restaurant/

DÎNER

Sotogrande est aussi une destination phare du polo, avec l’organisation annuelle d’une grand tournoi international. Situé au sein de l’Ayala Polo Club à San Enrique, le restaurant Cancha II ravira les amateurs de grillades et de cuisine argentine, tandis que sa grande terrasse vous permettra d’apprécier la douceur des nuits andalouses. La terrasse du Cortijo Santa Maria, à l’hôtel SO/Sotogrande Spa and Golf Resort, propose quant à elle un panorama exceptionnel, que l’on prend le temps d’apprécier entre la poire, le fromage local et les fruits de mer frais, le tout pas forcément dans cet ordre. La cuisine y est de premier ordre.

https://asadorcancha2.com/en/

https://so-hotels.com/fr/sotogrande/restaurants-et-bars/restaurant-cortijo/