Posté le 16 juillet 2017 dans Actualité.
US Women’s Open : Shanshan Feng en tête avant le final
Leader à -9 à l’issue du troisième tour, la Chinoise Feng devançait les Sud-Coréennes Amy Yang et Hye Jin Choi d’un seul petit coup. Suffisant pour remporter l’US Open ? Choi, de son côté, pouvait-elle rêver au titre malgré son statut d’amateur, comme Catherine Lacoste en 1967 ? Les pronostics étaient ouverts…
Par Nathalie Vion
Un contrôle tactique digne de Annika Sörenstam
Que Shanshan Feng remporte ou non le 72e US Women’s Open n’enlèvera rien à la manière dont la Chinoise aura géré ses trois premiers tours au Trump National Golf Club de Bedminster. Dans un tournoi marqué par de furieux épisodes de pluie et un parcours assez furieux lui-aussi, Feng a eu tout bon. Derrière sa démarche placide et ses réparties plutôt basiques, la jeune fille a développé une vraie maîtrise des événements sur le terrain. Une tactique à la Annika Sörenstam, comme ne manque pas de le rappeler Ron Sirak, l’une des grandes plumes américaines du golf qui signe cette semaine de brillants textes pour le site du LPGA Tour. « Faire des pars, éviter les fautes et attendre que celles qui sont à vos trousses trébuchent, surtout quand le danger guette de partout sur le parcours. » Shanshan Feng est encore loin des dix victoires dans les Majeurs enregistrés par l’icône suédoise Sörenstam. Mais c’est bien la démonstration parfaite de la bonne stratégie qu’elle a réalisée samedi dans le New Jersey: dix-sept pars consécutifs… puis un seul petit birdie, au 18, pour garder la tête du tournoi avec un seul coup d’avance sur les Sud-Coréennes Hye Jin Choi et Amy Yang !
Cristie Kerr, encore très « majeure » à près de 40 ans
Avec des cartes successives de 66, 70 et 71, mademoiselle Feng attaque donc son tour final à -9. Contre -8 à Amy Yang et à Hye Jin Choi. Suivent la Coréenne Sung Hyun Park, 4e à -6, et un autre trio de Coréennes, Mirim Lee, Jeongeun6 Lee et So Yeon Ryu, 5emes ex aequo à – 5. A noter aussi la remarquable 8eme place provisoire de l’Américaine Cristie Kerr, ex aequo à -4 avec l’Espagnole Carlota Ciganda (meilleure Européenne classée avant le quatrième tour). Kerr, il faut le rappeler, aura 40 ans le 12 octobre prochain. Elle compte 19 victoires sur le LPGA Tour, dont l’une au Women’s PGA Championship en 2010 et l’autre à l’US Open justement. C’était en 2007. Il y a dix ans. Mais voilà : la pugnacité, la ténacité et l’impeccable professionnalisme de miss Cristie, qui est depuis longtemps l’égérie américaine de la marque Lacoste, continue à faire des miracles. La quadragénaire s’est donc, une fois de plus, mise en situation de jouer la gagne dans un Majeur. Même si cinq coups de retard, sur un parcours aussi sélectif que celui du Trump National cette semaine, représentait le retard maximum pour espérer remonter sur une leader à -9…
Hye Jin Choi, le même rêve que Catherine Lacoste
Parmi les huit joueuses à cinq coups de retard ou moins, donc les plus susceptibles de coiffer Shanshan Feng sur le poteau, l’une a particulièrement attiré l’attention durant les trois premières journées de ce Women’s US Open. Il s’agit de Hye Jin Choi. A 17 ans, encore amateur, cette Choi se trouve aussi être la petite protégée de Lydia Ko. Plutôt que de parler de sa propre prestation, devenue a priori sans importance pour elle (Ko était 23e après trois tours, avec une carte de 75 samedi), l’ex-numéro 1 mondiale ne s’intéressait qu’à sa jeune amie Hye Jin. Et à ses chances de marquer l’Histoire à Bedminster, dans la grande banlieue de New York. Ron Sirak, toujours lui, le rappelait dans son dernier article en date sur le site du LPGA Tour : «L’Histoire peut s’écrire ce dimanche au Trump National ». Car la seule fois où une joueuse amateur remporta l’US Open, c’était il y a 50 ans, le 2 juillet 1967 à Hot Springs, en Virginie. L’amateur en question n’avait que 22 ans. Elle arrivait tout droit de Chantaco. Elle était Française. Elle s’appelait Catherine Lacoste.