Posté le 20 juillet 2016 dans Evasion, Pro-Am & Scramble.
1er Pro-Am d’Irlande, dans l’Eire du vent…
Habitué des terres australes avec le Pro-Am d’Afrique du Sud, une épreuve pérennisée et attendue chaque année par les fidèles comme les nouveaux participants vite enchantés par les parcours comme par l’ambiance amicale et sportive de l’événement, Philippe Heuzé (Voyages Golfissimes) est en quête perpétuelle de nouveautés.
Avec le 1er Pro-Am d’Irlande disputé début juillet, il a joué la carte de la proximité et de l’exotisme réunis au sud de l’île verte. Une heure et demie d’avion entre Roissy et Cork et le dépaysement était immédiat après avoir posé les valises à Kinsale, un charmant port de plaisance très animé en été.
La tête dans les nuages…
Pour ceux qui connaissaient déjà les falaises abruptes de Old Head, l’impatience d’en découdre était palpable, tout comme le brouillard qui envahissait ces arpents de lande posés au-dessus de l’eau depuis des millénaires. Le parcours est beaucoup plus jeune ! Imaginé à la fin du siècle dernier là où un berger se lassait de voir ses brebis tomber dans les abysses et les estocs inlassablement battus par les marées, le tracé domine les eaux depuis tous les trous même si l’océan est plus ou moins en jeu selon le dessin et surtout le vent, à l’image du 12 où il est préférable de driver au-dessus des flots pour poser sa balle sur le fairway de ce par 5 dantesque. Mais en cette première journée, il fallait s’en remettre aux photos encadrées au club-house pour découvrir cette folie imaginée par cinq Irlandais. Frustrés de ne pouvoir en découdre, les joueurs allaient se venger sur le bar et ses pompes à bières et le pro-shop qui voyait son chiffre d’affaires s’envoler aussi vite que les goélands tournoyant au-dessus du phare. Bonnet en Goretex, pulls en cachemire, tenues de pluie et coupe-vent… en plein mois de juillet, qui l’eut cru ? En fin d’après-midi, une fenêtre permettait de lâcher les fauves sur le parcours, le temps de perdre quelques balles dans les hauts roughs et les ravins tandis que le vent se levait. La condition pour chasser le brouillard…
De Kinsale à Cork
Le lendemain, à Fota Island, un parcours à la physionomie radicalement différente, dessiné dans la baie de Cork, la pluie était de la fête. Pas besoin d’abuser de l’arrosage mais la qualité des greens demeurait surprenante face à tant d’eau. Au moins, les hostilités pouvaient commencer… et de belle manière puisque Julien Clément, le pro suisse qui vient de quitter le circuit, ramenait une carte auréolée de six birdies. Quelques semaines plutôt, il avait signé une carte de 59 en Italie sur un tournoi du Alps Tour, de beaux restes chez l’Helvète !
Vent de folie, ça décoiffe !
Deuxième tour à Old Head dans un vent de folie, des conditions aussi dantesques qu’inoubliables même si les résultats n’étaient pas forcément à la hauteur des espoirs de chacun. De mémoire de Danny, le directeur du club, 60 miles de vent (90 km/h) on n’avait pas vu ça depuis plus de deux ans, surtout en été – enfin d’après le calendrier ! Mais tandis que les parties rentraient en se hâtant pour ne pas louper le début de la finale d’Euro 2016, tout le monde avait le sourire et de belles couleurs sur les portions de peau exposées aux intempéries. Deux heures plus tard, le sourire était retombé tandis que Ronaldo soulevait la coupe face à des Portugais en liesse au Stade de France.
Martine en Irlande…
Dernier tour sous le soleil, plus de bonnet, plus de tenues de pluie, juste un petit pull estival sur le parkland de Fota Island, un terrain hôte à trois reprises de l’Irish Open. Déjà vainqueur en Afrique du Sud en janvier, l’équipe de Julien Clément avec Martine et Serge Haladjian et Olivier Masse allait survoler les débats jusqu’à la victoire en brut (et en net). Martine enchaînait douze pars et un birdie, portée par les dieux celtes au-dessus de la verte Erin…
La fête au final
Le soir, au Spaniard, un pub de Kinsale privatisé pour l’occasion, la soirée de gala commençait à la Murphy’s – sorte de Guinness produite vers Cork -, au whiskey irlandais bien sûr et aux vins de « chez nous ». Saumon, homard, rôti de bœuf, tout le monde se régalait avant que Philippe et Nicolas Carré, le juge de paix, n’en viennent aux résultats. De beaux trophées de cristal irlandais brillaient dans les lueurs de l’estaminet, des musiciens jouaient des airs locaux et tout le monde chantait, dansait, s’amusait selon une recette propre à Philippe depuis bien longtemps déjà.
Very rare fiesta…
Sans surprise, Julien Clément et son escouade soulevaient le trophée en brut. En net il y a eu recours au départage puisque les équipe de Raphaël Eyraud, Émilien Chamaulte et Maxime Demory étaient à égalité. A l’arrivée, Cornélia et Gérard Gattegno et Mickael Paul, les amateurs de Raphaël Eyraud venus de Cannes, avaient droit aux honneurs tandis que les Irish coffees réchauffaient les gosiers.
Fêtant ses 43 ans dans ces murs pour le moins chaleureux, Olivier Masse allait faire durer la fête un peu plus longtemps près du bar et d’une bouteille de « very rare » whiskey appréciée de tous…
Rendez-vous à Dublin
Pour une première, ce Pro-am d’Irlande a atteint son but, marquer les esprits, offrir des souvenirs et quelques birdies, là où mouettes et goélands prennent les courants ascendants pour virevolter au-dessus des greens. Après Cork, il y a fort à parier que l’édition de 2017 se rapproche de Dublin et de la Liffey river pour de nouvelles aventures autour du K Club, de Portmarnock et de The European. Et pourquoi pas sous le soleil… !
Claude Granveaud-Vallat