Le Royal Palm et le Samanah Golf Club, ont été le théâtre de la 2e édition du Pro-Am Fairmont de Marrakech 2020. Retour sur cette dernière édition et sur ces deux superbes parcours. que nous avons eu le plaisir de tester.

  • Pro-Am Fairmont de Marrakech 2020 2e édition
    ©Royal Palm Marrakech

Quoi de mieux en plein hiver, quand la grisaille, le froid et la pluie dépriment la grande majorité des golfeurs, que de partir à Marrakech. Pour participer à la deuxième édition du Pro Am Fairmont, de surcroit, Il n’a pas été nécessaire de me le proposer deux fois.Le devoir m’appelle. J’exhume du dressing la collection printemps/été du golfeur et saute dans un avion. Me voici club à la main, prêt à fouler le summum des parcours marrakechois.

Comme en 2018, le Pro Am s’est installé dans le magnifique complexe hôtelier du Fairmont et a renouvelé sa confiance aux parcours du Royal Palm et à celui de Samanah.

L’occasion pour moi de vous confier mes impressions sur ces deux terrains d’exception.

Le premier tour du Pro-am se déroule sur le magnifique parcours du Royal Palm, à ne pas confondre d’ailleurs avec le parcours historique de Marrakech, Le Royal, créé en 1933. Le Royal Palm, lui, est bien plus jeune. Il ouvre ses portes en 2013 sous la houlette d’un architecte de renom, Cabell Robinson, à qui l’on doit également en Andalousie Sotogrande et Finca Cortesin, et en France celui d’Evian. .

Le cadre est tout simplement éblouissant. Le Jardin d’Eden, avec pour toile de fond les monts enneigés de l’Atlas.

Quelle prouesse de nous faire croire que les fairways ont été posé ici et là pour épouser au maximum le relief avantageux du lieu. En fait il n’en est rien, l’exploit vient du travail titanesque pour transformer une aire quasi plane et désertique en un jardin extraordinaire.

Sur les 75 ha du domaine, des centaines de milliers de mètres cube de terre ont été déplacés pour former les dénivellations et faire place à 5 lacs, parties prenantes du projet de gestion écologique du système d’irrigation.

Des centaines d’arbres, de plantes, encerclent les fairways. Vous y retrouverez pèle mêle : Oliviers, palmiers, Bougainvilliers, lauriers roses, agaves, hibiscus, qui fleurissent à des périodes différentes renforçant l’idée de jardin botanique…Tout est donc fait avec goût et sens du détail.

La question fondamentale : le parcours est-il à la hauteur de son écrin ?

Pour paraphraser Jean de La Fontaine, ici, le ramage se rapporte au plumage ….

Du 1 au 18 le film du parcours se déroule sans fausse note. Les fairways serpentent dans cette magnifique végétation. Ils sont la plus part du temps larges et accueillants, autorisant ainsi l’emploi du driver sans grand risque de catastrophe. Pour vous faciliter encore un peu plus le travail, les rough sont d’agréables moquettes aucunement pénalisants pour le jeu. Il est d’ailleurs à remarquer que depuis quelques mois les rough sont moins arrosés cela rendant le dessin et le visuel du parcours totalement différent. Cela ressemble fortement à certains parcours d’Arizona. Résultat c’est graphique et écologique.

Voici quelques trous qui ont retenus mon attention :

  • Le trou n° 3 : petit par 4 de 287 m (que certains pros ont drivé durant le Pro-Am), face à l’Atlas, en dogleg droit où court, tout le long du fairways, un étang. La difficulté vient du green tout en pente. Obligation absolue de putter en montée…
  • Le trou n° 7 : un beau par 3 de 200m avec un green en île, challenging quand le mat est posté au bord de l’eau.
  • Le trou n° 10 : mais uniquement si l’on prend les back tee, avec son départ posé sur l’eau.
  • Le trou n° 14 : pour son côté poker, où l’on peut essayer de toucher le green ou l’avant green de ce par 4 de 280 m en 1. C’est certain, je vous l’accorde, on a plus de chance de se retrouver nul part que sur le green…
  • Le trou n° 15 : par 4 de 439m, handicap 1 du parcours. Le fairways, enclavé au milieu de petites collines, est ici bien plus étroit. C’est un fort dogleg gauche en légère descente. Accepter de couper le virage raccourcira fortement le deuxième coup.
  • Le trou n°17 : par 3 de 175m en descente, parfaitement défendu par des bunkers à gauche et derrière et par un étang sur la droite. Seule erreur possible : court (mais droit) devant le green .

Ceci n’est bien entendu qu’une petite sélection, car en vérité tous les trous sont plaisants. Je vous laisse vous faire votre propre opinion lors de votre séjour. Il est certain que William Boisgerault le directeur du golf et ses équipes serons là pour vous proposer la meilleure expérience golfique possible. Ce n’est pas pour rien qu’il a été élu meilleur resort golf du Maroc en 2020.

De passage à Marrakech, une visite au Royal Palm est obligatoire…

  • Samanah Golf Club
    ©Samanah Golf Club

Le deuxième tour du Pro Am de Marrakech nous emmène à une portée de drive du Royal Palm sur l’exigeant golf de Samanah.

Ouvert en 2009, avec en toile de fond l’Atlas, le parcours de Samanah est installé sur une étendue désertique entremêlée de bandes vertes de fairways. Le parcours est bordé d’une végétation minimaliste composée d’agaves, de cactus, de palmiers et d’oliviers posés sur le sable ocre des waste area.

Son tracé sort de l’imagination du bureau d’étude Nicklaus Design. A cette époque, c’est la première fois que le Grand Jack officie au Maroc. Le golf de Samanah répond aux normes contraignantes de l’USGA. Travail spécifique sur les greens, utilisation d’un sable blanc respectant la granulométrie en vigueur…Toutes ces attentions confèrent au terrain une assise et un respect indéniables.

Cerise sur le gâteau, dans moins d’une semaine et pour la première fois en Afrique, le PGA Champion Tour y fait étape. Des légendes comme Ernie Els, Bernhard Langer, José Maria Olazabal, Colin Montgomerie, ou John Daly… fouleront ses fairways.

Du coup, le terrain est d’une livrée incroyable. Les greens, déjà magnifiques habituellement, ont reçu une attention encore supérieure, la roule y est diabolique à plus de 3,80 m.

Normalement fermé avant ce type d’évènement nous avons eu exceptionnellement le droit d’y officier. Petite contrainte cependant, pour protéger les positions de drapeaux prévus pour le Champions Tour, les mats sont installés en entrée de green ou dans les coins (injouable). Il va falloir trouver le bon endroit pour poser sa balle afin d’éviter le trois ou quatre putts.

Samanah est un parcours complexe. De prime abord on se dit qu’il y a de la place, que les occasions de perdre des balles sont plutôt rares… Et pourtant, au bout de quelques trous, le design du « Golden Bear » nous mange tout cru. C’est sournois car, où sur certains parcours la mise en jeu est primordiale, ici la subtilité et toute la réflexion doit se focaliser sur l’attaque de green. Un mauvais coup vous expédie dans un bunker ou sur le vert mais hors de position. Avec des greens aussi rapides cela ne pardonne pas. Comme dans les Tontons Flingeurs, ici « faut reconnaître… c’est du brutal ». Pourtant, on n’a pas été pris en traitre, c’est écrit en haut de la carte de score : Slope de 143 des blanches et 141 des bleues…

Si on arrive à faire abstraction de son score, quel plaisir de jouer un parcours de championnat. Un bon caddie peu vous éviter quelques pièges et vous aidera surtout à lire ces greens.

Quelques trous à retenir :

  • Le 2, un par 4 de 400m qui vous indique clairement que le patron c’est le parcours. Après un bon drive, l’attaque de green sera à réaliser avec un fer assez fermé pour atteindre un green avec ondulation peu commode.
  • Le 7, par 4 de 391m, handicap 1, le fairway est étroit. Au driver, si vous êtes peu puissant et pas toujours très droit, les bacs de gauche vous tendent les bras. Pour être tranquille, il faut porter la balle 210 m pour tout survoler (des blanches). Restera à atteindre un green sournois, protégé à sa proue par un bunker.
  • Le 9, un beau par 5 de 478m tout en montée, bénéficiant d’un superbe travail sur les bunkers de green et de fairway. Le départ est facile. La difficulté repose sur le deuxième coup. Il faut éviter de mettre en jeu les bacs situés à environ 90m d’un green profond de 30m.
  • Le 12, par 5 de 480m en dogleg gauche, le trou le plus facile du parcours et ce n’est pas de refus. Ne pas chercher à couper le virage car si vous manquez le fairway, le rough qui vous attend est dense. Un deuxième coup tranquille pour se mettre à portée de wedge, pousser 2 putts et sortir avec le par…
  • Le 15, un par 4 de 379m compliqué. Pour avoir un deuxième coup facile vers le green cela vous oblige à jouer une retombée de drive où le fairway est très étroit. Un atterrissage dans les bacs ou le rough vous obligera à un lay-up devant l’oued qui barre à 70m la remontée vers le green. Un boogey est un bon résultat sur ce trou.
  • Et pour finir, l’enchainement 16-17 qui tourne autour du lac.
  • Le 16, un par 5 de 489m. Après un bon drive, le deuxième coup mettra en jeu l’eau si vous souhaitez vous placer à 80 m du green. Un peu d’application sur le troisième coup et votre balle sera au sec.
  • Le 17, par 3 de 167m baigné sur tout le côté droit par le lac. Les slicers seront bons pour remettre une balle. Ne pas prendre de risque, rater à gauche ne pose aucun problème.

En conclusion, le golf de Samanah offre à ses visiteurs à un vrai challenge. Faire une carte ici reste très difficile. Le parcours nous malmène, nous confronte à nos lacunes, notre manque de stratégie. On en ressort ratatiné mais plus humble…Il existe autour bons nombres de parcours bien plus faciles mais pour ceux qui ont la chance de revenir régulièrement à Marrakech impossible d’échapper à l’envie d’essayer encore une fois de dompter l’ogre Samanah.

JF Ball

Plus d’informations sur le Pro-Am Fairmont de Marrakec

Voir le précédent article