Alors que neuf épreuves du LPGA ont déjà été annulées ou reportées, et que la vague du coronavirus commence seulement à toucher les Etats-Unis, la date de reprise reste encore indéterminée. Conséquence, les places risquent d’être chères pour les rookies et les catégories inférieures, lorsque le circuit reprendra son cours.

Patty Tavatanakit

Patty Tavatanakit. @DR

C’est l’une des multiples conséquences de la crise sanitaire actuelle. En raison des reports, les meilleures joueuses du monde risquent de se ruer sur les tournois restant à disputer cette saison. « Nous étions très excités car avec le retrait des épreuves en Thaïlande, en Chine et à Singapour, et un mois sans tournoi, nous avions un champ de joueuses bien plus fort que d’habitude », admet Scott Wood, le directeur de la Volvik Founders Cup, laquelle devait normalement accueillir 9 des 10 meilleures joueuses du monde la semaine dernière… avant d’être à son tour reportée.

Contrainte au chômage technique pendant plusieurs mois, l’élite du circuit LPGA s’inscrira sans doute dans la plupart des tournois restant au calendrier lorsque le jeu pourra reprendre. Laissant ainsi sur le flanc les catégories inférieures, et notamment les 19 rookies de la saison. « Quel sera le nombre de tournois que je vais pouvoir disputer en 2020 ? Je veux garder ma carte, c’est stressant comme situation, confie ainsi Patty Tavatanakit, 20 ans. J’ai pu jouer les deux premiers tournois en Australie. J’adore ce style vie, j’adore ce job. » Arrivée aux Etats-Unis à l’âge de 10 ans en provenance de Thaïlande, la joueuse de Los Angeles ne reconnaît même plus sa ville : « C’est comme une ville fantôme, on se croirait dans un épisode de Walking Dead, c’est presque sinistre. »

« On doit juste accepter la situation et rester en forme »

Jillian Hollis attendait avec impatience le premier Majeur de l’année, l’ANA Inspiration, en avril. Mais l’épreuve étant repoussée à septembre, l’ancienne joueuse de l’université de Georgie sera-t-elle toujours qualifiée d’ici-là ? « Cela bouleverse tout, je m’étais préparée pour jouer ce Majeur. Mais je suis contente qu’on ait reporté le tournoi. Le plus important, c’est la sécurité des fans et le fait qu’on stoppe la propagation du virus, je prie pour les gens touchés par cette épidémie, confesse l’Américaine, qui fêtera ses 23 ans demain. Heureusement, j’ai deux sponsors solides, Monster Energy et Progressive Insurance. Ils me soutiennent, financièrement et humainement. »

La palme du stoïcisme revient finalement à la Suissesse Albane Valenzuela, qui se faisait une joie de jouer sur le circuit LPGA – après avoir terminé 6e des Q Series en novembre dernier – mais aussi de participer aux Jeux olympiques. « Mon objectif était de me qualifier pour les JO, c’est l’une des raisons qui m’a poussé à passer pro, souligne la joueuse de 23 ans, dont la maman est française. Mais il y a des choses plus importantes que le sport. On doit juste accepter la situation et faire en sorte de rester en forme. »

Franck Crudo (avec Golf Channel)

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