Posté le 22 octobre 2021 dans Arts & culture.
Exposition Anselm Kiefer Pour Paul Celan au Grand Palais Éphémère
Quinze ans après avoir inauguré la série des Monumenta au Grand Palais en 2007, Anselm Kiefer est le premier plasticien à investir l’intégralité de l’espace du Grand Palais Éphémère, à l’invitation de la Rmn – Grand Palais pour un projet inédit.
« Celan ne se contente pas de contempler le néant, il l’a expérimenté, vécu, traversé.
(…)
la langue de paul celan vient de si loin, d’un autre monde auquel nous n’avons pas encore été confrontés, elle nous parvient comme celle d’un extraterrestre. nous avons du mal à la comprendre. nous en saisissons ça et là un fragment. nous nous y accrochons sans jamais pouvoir cerner l’ensemble. j’ai humblement essayé, pendant soixante ans. désormais, j’écris cette langue sur des toiles, une entreprise à laquelle on s’adonne comme à un rite.
(…)
l’exposition au grand palais : comment mettre celan dans une salle construite pour des olympiades ? n’est-ce pas une entreprise impossible, blasphématoire ? tes grands tableaux dans lesquels tu cites celan : n’est-ce pas comme si tu placardais celan sur des colonnes morris ? ne devrais-tu pas mettre le feu aux tableaux, les brûler en public ? »
Selon le penseur et cinéaste Alexander Kluge, les tableaux d’Anselm Kiefer font vivre les vers de Celan, qu’ils commentent, et en retour les vers du poète donnent vie aux peintures. Ici les disciplines artistiques s’emparent des conflits de l’histoire, même si, toujours selon Alexander Kluge, « un Bauhaus pour la prévention de la guerre, » ça n’existe pas.
Cette exposition se déroule au moment où la France prend la présidence de l’Union européenne. Elle en est une forme de prologue, comme si, selon les mots d’Anselm Kiefer, « Madame de Staël s’adressait à l’Allemagne ». Les peintures de Pour Paul Celan sont posées dans l’espace dénué de scénographie classique et de cimaises, sans chronologie, comme les mémoires non traitées de notre existence humaine.
Le Grand Palais Éphémère, espace monumental de 10 000m² conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, est l’environnement vivant de cette installation. L’Ecole Militaire ainsi que les bâtiments modernes de l’UNESCO au Sud, feront écho aux leitmotivs qui hantent l’oeuvre de l’artiste : l’histoire politique de l’Europe traversé e par ses conflits.
Un catalogue de l’exposition accompagne le projet, rassemblant des textes du philosophe Emanuele Coccia, de l’artiste Edmund de Waal, du cinéaste Alexander Kluge et du conservateur Ulrich Wilmes ainsi que des extraits du journal d’Anselm Kiefer.
Informations pratiques
- horaires :
- tous les jours de 10h à 19h
- nocturne jusqu’à 21h les vendredi et samedi (sauf les 24 et 25 décembre : fermeture à 19h)
- tarifs:
- 13 € / 10 € (TR)
- gratuit pour les moins de 16 ans
- tarif réduit : carte famille nombreuse, demandeur d’emploi
- accès :
- Grand Palais Éphémère, Place Joffre, 75007 Paris
- métro : arrêt « La Motte Piquet Grenelle » par les lignes 6, 8 et 10 arrêt « Ecole Militaire » par la ligne 8
- bus : arrêt « Ecole Militaire » par les Bus 28, 80, 86, 92 arrêt » Général de Bollardière » par les Bus 80 et 82
Pour en savoir plus et réserver : https://www.grandpalais.fr
Pour lire notre dernier article sur le Grand Palais :
Histoire du Grand Palais par Nayel Zeaiter, le 16 septembre 2021