Le Pro Am de la Côte d’Opale a fêté la semaine dernière son 30e anniversaire. L’occasion de revenir sur cette belle aventure golfique et humaine avec le fondateur et organisateur de l’événement, Christophe Cantegrel.

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    Christophe et Patricia Cantegrel, organisateurs du Pro Am de la Côte d'Opale.

Le Pro Am International de la Côte d’Opale aujourd’hui, c’est 400 participants qui ont la chance de jouer quatre des plus beaux golfs français (Belle Dune, Le Touquet, Hardelot et Wimereux) en quatre jours. Comment vous est venu l’idée, il y a trente ans, d’organiser une compétition d’une telle envergure ?

J’ai passé toute mon enfance à Wimereux, où j’ai joué jusqu’à mes 18 ans. Mes amis locaux me poussaient régulièrement à organiser un Pro Am dans la région. Initialement, j’imaginais le faire à Wimereux, Hardelot et sur les deux parcours du Touquet. Mais l’élément déclencheur a été la partie que j’ai jouée en septembre 1993 avec le directeur du golf de Belle Dune à l’époque, Jean-Christophe Cornette, pour l’inauguration du parcours. Je lui ai parlé de mon projet et ça l’intéressait d’en fait partie. L’année suivante, le Pro Am de la Côte d’Opale voyait le jour. À l’époque, il n’y avait pas encore tout le tronçon d’autoroute qu’il y a aujourd’hui, il a été finalisé quelques années plus tard. Mais nous n’y sommes pour rien (rires).

Combien de golfeurs lors de la première édition ?

La premières fois, il y avait 130 participants. Le succès a vite été au rendez-vous et le nombre a régulièrement augmenté. Pour les dix ans du Pro Am, nous avions déjà 100 équipes et 400 joueurs. Cela m’a semblé être une bonne limite, 25 équipes sur quatre parcours. Cette année encore, nous avons fait le plein. Il y a trois ans, nous avons mis en place deux départs sur chaque parcours pour que les parties soient plus fluides et se terminent plus tôt dans l’après-midi. Cela a en plus l’avantage d’être plus convivial, les gens sont plus nombreux au club house et se croisent sur les collations à mi-parcours.

Chez les pros, Christophe Pottier a remporté la première édition et José-Filipe Lima la trentième, vendredi dernier. Quels sont les joueurs les plus connus qui ont participé à l’aventure du Pro Am de la Côte d’Opale ?

Nous avons eu Philip Golding, ancien vainqueur de l’Open de France (en 2003), mais aussi Fabrice Tarnaud, Sophie Gicquel, Christophe Muniesa notre DTN. Un certain Victor Dubuisson, alors âgé de 14 ans, est venu participer au Pro Am également. Il était 2 d’index et jouait dans l’équipe de Vatanen, le fils du pilote de rallye.

C’est le plus jeune participant du Pro Am ?

Cette année, une jeune fille et un jeune garçon de 14 ans étaient inscrits. Il y a quelques années, un joueur de 12 ans a aussi participé au tournoi.

Et le plus âgé ?

Gérard Gattegno a participé à 29 des 30 éditions du Pro Am. Cette année encore, il était parmi nous, à 84 ans. Le propriétaire de l’hôtel Red Fox au Touquet, Gilles Kaufmann, a quand à lui disputé toutes les éditions et a remporté la première d’ailleurs. Il fait partie des sponsors du tournoi et nous permet d’offrir des cadeaux aux joueurs avant chaque départ.

Votre meilleur souvenir ?

Je suis très fier que Pascal Grizot soit venu fêter nos 30 ans, lors de la soirée de clôture vendredi dernier. Ce n’est pas tous les jours qu’un président de la fédération de déplace pour un Pro Am.

Et votre moins bon souvenir ?

L’année du Covid, en 2020. Nous avions été obligé de reporter le tournoi à la fin octobre, avec des conditions d’organisations particulièrement difficiles, une remise des prix en visioconférence, etc. Le tournoi a été brutalement interrompu au bout de deux jours quand le deuxième confinement a été annoncé. Je me souviens avoir regardé l’allocution du président Macron à la télé, j’en avais les larmes aux yeux, tout est retombé d’un coup. On a été obligé de faire en catastrophe une remise des prix individualisée à l’hôtel du Manoir. On était tous masqués. C’était d’un glauque…

Le nombre de trous en un en 30 éditions ?

Il y en a eu tellement ! Cette année encore, Frédéric Grosset-Grange en a réussi un sur le 17 à Hardelot et Frédéric Bouvier sur le 11 du même parcours. José-Filipe Lima a même fait un albatros sur le 18 à Wimereux.

Le Pro Am de la Côte d’Opale a lieu traditionnellement fin avril. Les conditions météos peuvent être très changeantes dans la région à cette époque de l’année…

Oui, on a tout connu niveau météo. Il y a des éditions où les golfeurs se sont retrouvés sur la plage après leur partie. Je me souviens d’une fois où il faisait super beau au Touquet alors qu’au même moment il grêlait à Wimereux, le parcours était tout blanc. Une autre fois, c’était au début des années 2000 je crois, une personne de mon équipe m’appelle pour me dire que les parties ont été arrêtées à Wimereux, car le parcours est gorgée d’eau à cause de la pluie. Je me suis aussitôt rendu au golf, il pleuvait encore mais avec moins d’intensité. Tout le monde s’était réfugié au club house. Avec les greenkeepers, on a pris les raclettes pour enlever les flaques d’eau qui s’étaient constituées sur et autour de certains greens. Le travail fini, je suis rentré au club house en annonçant aux joueurs : « Aller les gars, dans un quart d’heure on y retourne ! ». Certains avaient commandé à manger entre temps, mais ils n’ont pas eu le choix (rires).

Le Pro Am de la Côte d’Opale, c’est aussi une remise des prix tous les jours au Palais des congrès du Touquet et de jolis cadeaux offerts…

Cette année encore lors des tirages au sort, il y avait cinq jours à l’hôtel Ness by D-Ocean de la Réunion à gagner, avec deux greens fees aux golfs de Bourbon et du Bassin Bleu, la participation au Pro Am de la Réunion, un survol en hélico, la location de voiture… Le tout pour une valeur de 3 800 euros. Nous avons aussi offert quatre nuits au Park Hyatt de Dubaï, avec des greens fees sur les plus beaux parcours de la ville. Depuis 2015, nous sommes les premiers à avoir développé un système de scoring en direct. Dès que la carte est rendue, les joueurs peuvent voir leur classement sur notre site. Notre système informatique a beaucoup évolué en trente ans. Je me souviens qu’au début, un jeune avait spécialement développé un programme informatique pour le tournoi. Sauf que la première fois qu’on l’a utilisé, les vainqueurs n’étaient pas ceux qui avaient joué sur les bons golfs… (rires).

Que peut-on vous souhaiter pour la 40e édition ?

Que nous soyons toujours là pour l’organiser et surtout, que tous les copains, ceux qui sont fidèles au rendez-vous depuis tant d’années, soient aussi présents pour qu’on la fête tous ensemble. Cela va tellement vite dix ans. Les trente éditions sont passées à une vitesse folle…

Propos recueillis par Franck Crudo

https://www.proamcotedopale.com/

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