Interview de Camille Chevalier, 26 ans, n°7 française au classement mondial et victorieuse du Hero Women’s Indian Open sur le LET, en 2017.

Camille Chevalier of France during the second round

Camille Chevalier au Magical Kenya Ladies Open, en décembre 2019. @ LET-Tristan Jones

Quel bilan faites-vous de la saison 2019 ?

Camille Chevalier : J’ai beaucoup appris l’an dernier. J’ai changé de staff, je travaille avec des gens qui sont parmi les meilleurs dans leur domaine. Mon nouveau coach, Bart Bollen, m’apprend à bouger mon corps de la meilleure façon possible. Il m’a fait rencontrer une équipe qui s’occupe de la préparation physique, de la posture, qui est très axé sur la biomécanique.

C’est un domaine que vous travaillez en priorité désormais ?

Oui, ma technique est encore en dessous par rapport à d’autres joueuses du circuit. Ma façon de bouger n’était pas bonne et ne correspondait pas à ma morphologie, avec tous les risques de blessure que ça peut provoquer. Je perdais trop d’énergie et de vitesse. J’apprends à mieux bouger, à mieux utiliser la gravité et le sol. Au putting, je travaille aussi sur la stabilité.

Quels sont vos objectifs pour la saison 2020 Camille ?

Progresser dans mon jeu. J’effectue un gros travail de fond pour casser le plafond de verre qui m’empêche d’évoluer à mon meilleur niveau. J’aimerais m’appuyer sur un jeu plus solide. Je vais disputer les 25 tournois du LET a priori. L’objectif, à terme, c’est de pouvoir intégrer le circuit LPGA. J’irai sûrement aux cartes, en octobre prochain.

Que pensez-vous du nouveau calendrier proposé par le LET, avec beaucoup plus de tournois que les années précédentes ?

C’est super de pouvoir jouer presque toutes les semaines. Lorsqu’on participe à peu de tournois, c’est difficile de garder le fil de son jeu, on ne fait que s’entraîner. Avec un calendrier comme celui-ci, c’est moins aléatoire et cela donne une meilleure idée du niveau de chaque joueuse.

Quel est votre programme pour les prochaines semaines ?

Je viens de passer deux semaines à Rabat, sur le parcours de Dar Es Salam, qui est un super spot pour s’entraîner. Je vais disputer les deux tournois australiens, en février. Puis je rentre quelques jours chez moi, à Aix-en-Provence, avant de repartir en Afrique-du-Sud et en Arabie Saoudite. Ensuite, j’irai voir mon staff, en Belgique.

Quel est votre point fort sur un parcours ?

Je dirais ma force de caractère et ma détermination. J’ai encore beaucoup à apprendre sur le plan technique, sur les basiques.

Quel est votre meilleur souvenir de golfeuse ?

J’adore l’esprit d’équipe, l’idée de pouvoir partager. Lorsque j’étais à l’université d’Indiana aux Etats-Unis, je me souviens avoir remporté un tournoi dans l’Ohio, ce qui avait permis à mon équipe de terminer troisième. J’ai pu partager cette joie avec mes partenaires, c’était vraiment cool. Idem lors de ma victoire en Inde, en 2017, où beaucoup de mes copines du Pôle France étaient présentes.

Y a t-il un joueur ou une joueuse que vous admirez ?

Je ne suis pas du genre fan, à admirer quelqu’un. Chacun fait son chemin. Mais j’aime bien suivre Céline (Boutier) sur le LPGA. On a le même âge, on a grandi ensemble, on a joué des tournois ensemble. C’est pareil pour Antoine (Rozner) sur le circuit masculin.

Avez-vous déjà réussi un trou en un ?

Oui, mais c’était il y a longtemps, à l’occasion du championnat de France cadet, je devais avoir 15 ans. Je ne sais plus où c’était d’ailleurs, peut-être Saint-Cyprien. Ou alors à Massane… oui, je crois que c’était Massane (rires).

C’est étonnant que vous ne vous souveniez plus très bien de l’endroit. Le trou en un, c’est un peu le Graal du golfeur…

Oui, c’est sûr, et ça fait du bien à la carte en plus (rires). Mais c’était il y a longtemps. Je me souviens juste que je n’avais pas vu où ma balle était tombée. En arrivant sur le green, ne la trouvant pas, j’ai même commencé à m’agacer avant de me rendre compte qu’elle était dans le trou !

Quel est votre parcours préféré ?

Le DLF Country Club, dans la banlieue de New Delhi, en Inde. Au delà de ma victoire sur ce parcours en 2017, je le trouve super beau et il correspond parfaitement à mon jeu. C’est un petit parcours très stratégique, où il faut bien placer la balle. En France, j’apprécie les parcours parisiens, car il y a souvent des arbres et j’adore la nature : Saint-Cloud, Morfontaine, Saint-Germain…

Quels sont vos sponsors Camille ?

Je viens de commencer un partenariat avec Skechers. C’est une marque californienne qui s’est implantée en France et commercialise des chaussures de sport et de golf. Elles sont vraiment super, légères, très confortables. Il y a EJO Cosmetics, une marque suisse qui propose des produits de très bonne qualité. Lacoste, pour les tenues de golf et même de ville, avec des tissus très agréables à porter, notamment quand il fait chaud. La Fondation Porosus, qui soutient des talents dans le lancement de leur projet. Et les magasins Golf Plus, qui me fournissent le matériel (sacs, clubs…) dont j’ai besoin.

Propos recueillis par Franck Crudo

http://cchevaliergolf.com/