Erwan Le Roux : skippeur et golfeur

Pugnace et ultra talentueux, Erwan Le Roux n’est pas seulement un skippeur de talent, c’est aussi un golfeur passionné. Le 4 octobre, il a parrainé et participé avec Alain Gautier, un autre grand champion de la voile amateur de golf, au 4ème Pro-Am Voile & Golf, créé et organisé par le Domaine de Cicé-Blossac. Un évènement golfique qui est devenu incontournable en Bretagne. Mais pour une fois, quittons le vert tendre des parcours pour le bleu profond de l’océan. Le 02 novembre dernier, Erwan Le Roux partait de Saint-Malo avec la ferme intention de briller sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, à laquelle il participait pour la deuxième fois. Il faut dire que depuis qu’il a fait l’acquisition de son bateau en 2011, le marin morbihannais gagne tout ou presque. La Route du Rhum dans la catégorie Mutli 50 en novembre, la Transat Jacques Vabre aux côtés de Yann Eliès en 2013, le Grand Prix Guyader 2014 ou encore La Québec/St Malo en 2012.

Photo : D.R.

A 40 ans, le skipper originaire d’Auray est un marin à la progression fulgurante qui affiche une insolente aisance à mener son bateau. Car le trimaran de 50 pieds (15 m 24) FenêtréA-Cardinal 3 n’est autre que l’ancien Crêpes Whaou ! 3 de Franck-Yves Escoffier, l’un des bateaux les plus performants du circuit. Dessiné par les architectes Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost, construit par le chantier CDK, il a été mis à l’eau en août 2009 et racheté en 2011 par FenêtréA-Cardinal. Désormais entre les mains d’Erwan Le Roux depuis janvier 2012, ce trimaran est considéré comme l’un des plus compétitifs de la classe Multi50 et son barreur, l’un des ténors du circuit. Depuis son lancement, ce bateau ne cesse, qu’elle que soit sa couleur, de monopoliser les podiums et d’accumuler les victoires.

En remportant le 13 novembre dernier la mythique transatlantique en solitaire en seulement 11 jours 5 heures 13 minutes et 55 secondes, soit 12 heures de moins que le précédent temps de référence détenu depuis 2006 par Franck-Yves Escoffier, Erwan Leroux affiche désormais la maturité de l’âge et de l’expérience.

Statut de favori

Dès la pointe de Bretagne, Erwan Le Roux a dû toutefois jouer des coudes avec deux redoutables concurrents : Yves Le Blévec (Actual) et Lalou Roucayrol (Arkema Région Aquitaine). Les choix stratégiques se sont vite imposés dès la sortie de la Manche : Lalou Roucayrol décide de mettre le cap à l’Ouest, Yves Le Blévec et Erwan Le Roux descendent tout droit, entre Ouessant et la zone interdite. Commence alors une course-poursuite pour atteindre en premier les alizés. Le rythme est endiablé dans des conditions musclées.

Photo : D.R.

Erwan apprécie la grosse brise et tient le rythme de cette course folle, dans les talons d’Yves Le Blévec, jusqu’à ce que ce dernier quitte le match : il doit faire escale à Cascais au Portugal pour réparer ses aériens. Erwan part alors en chasse, titiller Lalou Roucayrol, leader au classement à l’approche des Açores. Le skipper de FenêtréA-Cardinal se positionne sur la trajectoire de son rival, bien décidé à le contrôler. Parce qu’il connaît par cœur sa monture, il la pousse dans ses retranchements et parvient à reprendre la tête le 6 novembre pour ne plus la lâcher. Mais la tâche est rude, car Lalou Roucayrol a les crocs et son bateau est ultra rapide aux allures portantes. Durant 2000 milles, les deux solitaires se livrent à un match redoutable dans des alizés à grains et aux bascules incessantes. A 700 milles de la Guadeloupe, FenêtréA-Cardinal creuse l’écart et parvient à reléguer Arkema Région Aquitaine à plus de 100 milles.

« Ce statut de favori, au départ de Saint-Malo, je l’assumais complètement. Cependant, si je connaissais mes adversaires, je ne savais pas du tout quel rythme ils allaient imprimer. Je ne voulais surtout pas que ce soit moi qui le donne, j’ai donc plutôt laissé les autres faire, Yves notamment. Lui et moi, nous nous sommes retrouvés tous les deux dans le même tempo. Je savais que mon bateau était le meilleur pour gagner la Route du Rhum – Destination Guadeloupe et ça, je n’en ai jamais douté » explique Erwan.

Vocation tardive

Photo : D.R.

Contrairement à bon nombre de ses concurrents, Erwan Le Roux n’est pas tombé dans « le chaudron nautique » lorsqu’il était petit. Le Morbihannais n’a pas usé ses fonds de cirés en Optimist ni sur aucun autre support lorsqu’il était gamin. Non, ce n’est que bien plus tard, l’année de son baccalauréat et de ses 18 ans, qu’Erwan découvre la voile. A l’époque, il se destine comme son père à une carrière de chaudronnier. Le chemin semble tout tracé, sauf que voilà : son professeur de mécanique au lycée Jean Guehenno à Vannes, l’initie à la voile à bord d’un Samouraï, un petit monocoque de 7,20m avec pour objectif de participer à la régate « Une école, un bateau ». Les entrainements s’enchainent de l’île d’Arz à l’Ecole des Glénan.

« J’ai appris à partir en mer et à revenir. A l’époque, cela me suffisait » explique-t-il. Lorsqu’il est appelé pour le service militaire, il décide tout de même de creuser sérieusement le sujet. Il devient objecteur de conscience au sein de la célèbre École des Glénan pour une durée de 24 mois. Dans la foulée, il passe un contrat de qualification puis son Brevet d’État, dispute ses premières grosses régates et goûte aux joies de la navigation en solitaire. Dès lors, le virus est attrapé. Il se présente à la Solo Le Télégramme, le premier vrai tournant de sa carrière.

« Il a fallu monter un projet, trouver un Figaro Bénéteau 1, s’entrainer…J’ai bien marché. Je me suis même retrouvé en tête à l’issue de la troisième journée. A ce moment-là, je me suis dit qu’il fallait que je continue »  se souvient Erwan. Sage décision puisqu’année après année, le navigateur breton s’est constitué une solide réputation qui lui a fait fréquenter les plus grands : Marc Guilemot, Loïck Peyron, Daniel Souben, Frank-Yves Escoffier. Fort de son impressionnant palmarès et de ses 11 transatlantiques, Erwan Leroux est désormais taillé pour affronter toutes les grandes courses océaniques. A moins qu’il ne succombe définitivement au charme du swing…

David RAYNAL

Site web du coureur: http://fenetreacardinal.com

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Twitter du coureur : @FenetreaCardina

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Domaine de Cicé-Blossac : un cadre exceptionnel pour un parcours 18 trous

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A seulement 15 minutes du centre-ville de Rennes et en bord de Vilaine, l’Exclusiv Golf du Domaine de Cicé-Blossac vous invite sur son magnifique parcours. La société NGF Golf, gestionnaire du golf depuis début 2010, n’a de cesse de faire évoluer le parcours et les installations pour en faire aujourd’hui l’un des premiers golfs Bretons.

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