Jay Monahan, commissaire du PGA Tour, a décrit la ligue financée par l’Arabie saoudite, qui a engagé Dustin Johnson, Phil Mickelson et Bryson DeChambeau, comme une « série de matches d’exhibition » qui dépense des milliards de dollars pour les joueurs sans obtenir de retour sur investissement.

Jay Monahan dénonce la ligue financée par l'Arabie saoudite

Jay Monahan – ©PGA Tour

M. Monahan a également déclaré que les joueurs payés une somme exorbitante devraient « vivre sous un rocher » pour ne pas savoir qu’ils seraient critiqués pour la source de leur gains. LIV Golf est soutenu par le fonds souverain de l’Arabie saoudite.

« Je demanderais à n’importe quel joueur qui est parti, ou à n’importe quel joueur qui envisagerait de partir, « Avez-vous déjà eu à vous excuser d’être membre du PGA Tour ? » » a déclaré Monahan depuis Toronto lors de la retransmission sur CBS de l’Open canadien RBC.

Il s’agissait des premiers commentaires publics de Monahan depuis jeudi, lorsque la série LIV Golf de Greg Norman a débuté et que Monahan a suspendu tous les membres du PGA Tour qui ont joué au Centurion Golf Club, près de Londres.

Les LIV Golf Series comptent huit tournois cette année – cinq aux États-Unis – avec 25 millions de dollars de dotation pour chacun d’entre eux, des tournois de 54 trous sans cut et des champs de 48 joueurs. Charl Schwartzel a remporté le premier samedi et a gagné 4,75 millions de dollars.

En plus des prix, certains joueurs ont reçu d’énormes droits de signature. Selon le Daily Telegraph, Johnson aurait reçu 150 millions de dollars, tandis que Mickelson n’a pas démenti une information selon laquelle il aurait reçu 200 millions de dollars pour la création de cette entreprise. Il n’a pas été précisé pour combien d’années ils sont engagés.

Ces derniers jours, Norman a annoncé que DeChambeau et Patrick Reed avaient signé et qu’ils devraient jouer le premier tournoi américain dans l’Oregon à la fin du mois. Aucun des 10 meilleurs joueurs du monde n’a exprimé son intérêt pour la nouvelle ligue.

Monahan a déclaré qu’il avait suspendu les joueurs pour avoir enfreint le règlement du tournoi. Ils n’ont pas été autorisés à participer à l’événement de Londres et ont choisi de jouer quand même. Les joueurs obtiennent généralement trois autorisations pour les événements à l’étranger, et deux douzaines d’entre eux en ont obtenu pour le tournoi international saoudien.

Monahan a déclaré qu’il s’agissait d’un événement unique associé à un circuit reconnu (Asian Tour), par rapport à une série d’événements qui sont en concurrence direct au PGA Tour en se déroulant aux États-Unis.

« C’est mon travail de protéger, défendre et célébrer nos fidèles membres du PGA Tour, nos partenaires et nos fans, et c’est exactement ce que j’ai fait », a déclaré Monahan.

Norman et certains joueurs de l’événement LIV Golf ont parlé d’être des agents libres, capables de jouer où ils veulent, et ont positionné la nouvelle ligue comme un ajout au golf mondial au lieu de concurrencer le PGA Tour.

Johnson, Sergio Garcia et Graeme McDowell sont parmi ceux qui ont renoncé à leur adhésion au PGA Tour. Mickelson, déjà présent au Country Club dimanche pour commencer à se préparer pour l’U.S. Open, a déclaré qu’il comptait conserver son statut de membre à vie qu’il a gagné avec 45 victoires et six majeurs.

À la question de savoir pourquoi les joueurs ne pouvaient pas participer aux deux tournées, Monahan a répondu par une question de son cru.

« Pourquoi ont-ils tellement besoin de nous ? » a-t-il déclaré. « Ces joueurs ont choisi de signer des contrats pluriannuels et lucratifs pour jouer dans une série de matchs d’exhibition contre les mêmes joueurs, encore et encore. Vous regardez cela par rapport à ce que nous voyons ici aujourd’hui. »

Lors de l’Open du Canada, Rory McIlroy, Justin Thomas et Tony Finau se sont disputés le titre, et Justin Rose a relevé le défi de carder 59 ou moins jusqu’à ce qu’il doive se contenter de 60..

« Vous avez une vraie compétition pure, les meilleurs joueurs du monde ici au RBC Canadian Open, avec des millions de fans qui regardent. Et dans ce jeu, c’est la compétition vraie et pure qui crée les profils et les présences des plus grands joueurs du monde. Et c’est pourquoi ils ont besoin de nous. C’est ce que nous faisons », a déclaré M. Monahan.

« Mais nous n’allons pas permettre aux joueurs de profiter de la fidélité de nos membres. »

On ne sait toujours pas comment la situation va évoluer. L’USGA a déclaré qu’elle ne refuserait pas un joueur qui a gagné sa place dans le champ de l’U.S. Open, et le R&A est susceptible d’honorer la nature « Open » The Open Championship le mois prochain à Saint Andrews.

Des poursuites judiciaires sont à prévoir si des joueurs du PGA Tour tentent de participer à un événement après avoir été suspendus pour s’être inscrits et avoir joué avec LIV Golf. Norman a déclaré que LIV Golf soutiendrait ses joueurs.

Monahan n’a pas dit s’il y avait un moyen de revenir en arrière pour les joueurs qui ont rejoint la ligue de Norman, ni comment cela affecte les joueurs qui n’ont jamais été membres du PGA Tour.

M. Monahan s’est montré particulièrement mordant à l’égard de l’argent provenant du Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite, pour avoir utilisé un tel circuit afin de détourner l’attention de son histoire de violations des droits de l’homme.

On lui a demandé dans quelle mesure la source de financement était un problème.

« Ce n’est pas un problème pour moi, parce que je ne travaille pas pour le gouvernement saoudien », a répondu Monahan, une allusion voilée à la notion d’agent libre. « Mais c’est probablement un problème pour les joueurs qui ont choisi de partir et de prendre cet argent. Je pense que vous devez vous poser une question : Pourquoi ? »

« Pourquoi ce groupe dépense-t-il autant d’argent – des milliards de dollars – pour recruter des joueurs et courir après un concept sans possibilité de retour ? » a-t-il ajouté. « En même temps, il y a eu beaucoup de questions, beaucoup de commentaires, sur la croissance du jeu. Et je demande : « En quoi est-ce bon pour le jeu ? ».

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