Le Royal Country Club de Tanger a fêté cette année son centenaire. Pour l’occasion, des festivités et une compétition ont été organisées début avril sur un parcours magnifique mais qui sait se défendre…

Par Franck Crudo

  • Crédit photo : © T.Plassais / Swing Féminin

Niché au pied des collines de Tanger, où de somptueuses villas ont essaimé, le Royal Country Club avait sorti sa tenue de gala les 10 et 11 avril derniers. Sur ce par 70 parfaitement manucuré, 44 équipes de deux joueurs, tous amateurs, se sont disputées le Trophée du Centenaire en quatre balles meilleur balle ecclectic sur deux jours. Beaucoup de golfeurs marocains évidemment, mais aussi quelques Français (dont notamment Gérard Bourgoin, l’ancien président du club de football de l’AJ Auxerre) étaient invités à se frotter à un parcours qui sort les crocs quasiment à chaque trou.

Peu de chance en effet de rendre la meilleure carte de sa carrière sur le doyen des golfs marocains. Le parcours cumule toute les difficultés possibles : long, tortueux, vallonné, étroit, venteux, boisé (vous cherchez vos balles égarées entre les pins, les eucalyptus, les cyprès et les sapins), des greens rapides, sans omettre quelques obstacles d’eaux particulièrement bien (ou mal c’est selon) placés. Bref, on se coltine la totale ! Un parcours du combattant en quelque sorte que le site internet du club résume d’une phrase qui claque comme un joli euphémisme : « Technique, ce parcours propose une partie accidentée et une partie plane tantôt difficile, tantôt simple, avec quelques surprises… »

Plus qu’ailleurs, la mise en jeu est clairement la clé ici. A tel point qu’un joueur pro du club nous confiera même sortir son fer 3 sur la plupart des départs… Les hooks et les slices sont en effet deux mots bannis à Tanger. Et même les plus bravaches ont tout intérêt à planter le tee du 1 avec plus de trois balles dans le sac.

Mais il n’y a pas que la carte de score dans la vie et certains trous sont, eux, dignes d’une carte postale. Tel le n°5, point culminant du parcours, duquel on entrevoit la Méditerranée et une partie de la « ville des étrangers ». C’est ainsi que Tanger a été notamment surnommé en raison de ses nombreuses colonisations successives (Phéniciens, Romains, Vandales, Arabes, Portugais, Anglais, Français et Espagnols). La vue y est saisissante et vous fait oublier plus facilement le moindre triple bogey…

Fondé en 1914 à l’initiative du sultan Moulay Abdelaziz sur demande du personnel diplomatique de la ville, le Royal Country Club est le premier construit sur le bassin méditerranéen et l’un des plus anciens du continent africain. Lieu de villégiature de nombreuses célébrités internationales – Henry Kissinger, Jimmy Carter, Rupert Murdoch, LizTaylor, Calvin Klein ou encore Donald Trump y ont dégainé leurs drivers -, ce vieux parcours de 65 hectares a subi un sérieux lifting en 2001. C’est le célèbre architecte anglais Peter Harradine qui fut chargé de l’opération, à initiative des autorités marocaines, lesquelles misent depuis longtemps sur le golf pour développer le tourisme.

Une autre particularité du site se situe au niveau du practice… Ici, pas de tracteur grillagé pour récolter les centaines de balles. Mais plutôt des jeunes caddies locaux qui arrondissent leurs fins de mois en ramassant les balles… malgré la présence de joueurs sur les tapis. Du coup, on assiste effaré à un spectacle inédit – à mi-chemin entre la fête foraine et le tir au pigeon – où une vingtaine de golfeurs impitoyables canardent deux ou trois adolescents penchés près du panneau des 100 mètres…

Les festivités du Trophée du Centenaire ont aussi été l’occasion d’inaugurer dans le club house un musée, lequel retrace l’histoire du golf à Tanger et au Maroc. Un somptueux dîner de gala a clôturé l’événement, en présence de nombreuses personnalités, dont le maire de la ville et le président de la fédération marocaine de golf. Mets copieux, danseuses, spectacles et discours en tout genre étaient au menu de la soirée. Sans oublier la traditionnelle remise des prix qui a récompensé la paire Mohamed Chaibi-Jalil Bennis en brut et Afifa Oudghiri-Alal Saadaoui en net. Une compétition qui n’avait rien d’officielle rappelons-le. Plutôt préférable vu que des règles « locales » étaient parfois appliquées par certains joueurs : ballé placée sur le fairways… et sur le rough, putt de 1 mètre « donné »… par le joueur lui-même, ou encore drop au niveau du point d’entrée du… hors limite.

Mais peu importe. Car si les « règles strictes du golf » comme dirait Goldfinger n’ont pas été respectées, la bonne humeur et le bon esprit étaient de la partie lors de ces deux journées de golf historiques à Tanger…

POUR Y ALLER:
ROYAL AIR MAROChttp://www.royalairmaroc.com/fr-fr

Royal Golf de Tanger: Heure d’ouverture 7 h à 19 h
Tarif 40 €  18 trous, Matériel 10 €.
Route de la montagne , rue Boubana
Tel: 00 212 5 39 93 89 25
Email: golftanger@menara.ma
Heure d’ouverture 7 h à 19 h

PLUS D’INFO: http://www.royalgolftanger.com/