En bouclant son troisième tour avec une carte de 66 et surtout, un score total de -17, la Sud-Coréenne In-Kyung Kim s’est offert six coups d’avance sur les deuxièmes ex aequo à -11, Moriya Jutanugarn et Georgia Hall. Une marge qu’elle devra gérer ce dimanche pour remporter son premier titre majeur. Karine Icher, 13e provisoire à dix coups de Kim (-7) peut espérer un top 10.
Par Nathalie Vion

  • La Coréenne In-Kyung Kim pendant le 3e tour - © Tristan Jones - Source : LET via Flickr

Le Ricoh Women’s British Open déjà dans le sac ?

Plié, pas plié, l’Open britannique féminin version 2017 ? Avant même le coup d’envoi des parties finales, ce dimanche à Kingsbarns, pas très loin de St Andrews, on a envie de dire que l’affaire est dans le sac de Kim.

Comme il y a autant de Coréennes qui s’appellent Kim que de marques de whiskeys pur malt en terre d’Écosse, il faut immédiatement préciser qu’on parle ici de In-Kyung Kim. Six coups d’avance après trois tours !

Grâce aux mêmes cartes impeccables (65, 68 et 66) qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’un improbable soleil surgisse par miracle, la jeune femme est sortie de son samedi avec un merveilleux score total de -17.

Unstoppable… Même pour le duo de 2emes ex aequo, la Thaïlandaise Moriya Jutanugarn et l’Anglaise Georgia Hall, qui ont très bien joué elles-aussi, mais « que » sur la base d’un -11 total.

Une joueuse pour la gagne, dix-neuf pour la 2e place

Derrière, la situation est normale, pourrait-on dire. Inbee Park, la championne olympique de 2016 à Rio de Janeiro et l’Américaine Ally McDonald sont 4emes à -10. Stacy Lewis est seule 6e à -9. On trouve ensuite six joueuses 7emes ex aequo à -8.

Même logique pour un groupe de neuf filles 13emes ex aequo à -7, parmi lequel figure Karine Icher (très bon tournoi de la Française), Michelle Wie ou Lexi Thompson. En gros, parmi les vingt meilleures classées du Ricoh Women’s British Open après trois tours, une joueuse, In-Kyung Kim, va jouer la gagne et rien d’autre. Tandis que dix-neuf joueuses partiront plutôt pour se disputer bec et ongles… la deuxième place ! Naturellement, tout peut arriver dans le sport mais les données de départ du dimanche à Kingsbarns sont objectivement celles-ci.

Comme un nénuphar sous la rosée du printemps

Mais qu’est-il arrivé à In-Kyung Kim pour qu’elle se déchaîne ainsi dans le quatrième des cinq Majeurs féminins de la saison ? Déjà, quand il pleut, In-Kyung Kim s’ouvre comme un nénuphar sous la rosée du printemps. Parce qu’elle a un jour décidé que les conditions difficiles, c’est son truc. Et puis ce samedi, une fois son avance de six coups sur le peloton bien acquise, la golfeuse du Pays du Matin Calme a aussi ouvert son coeur.

Ce très bon Ricoh Womens’ British Open 2017, a t-elle expliqué, cela fait près de six ans qu’elle s’y prépare par un gros travail de préparation mentale. A l’origine de cet effort sur elle-même, un souvenir cuisant: celui du Ana Inspiration 2012 où elle rate un putt de 33 centimètres qui aurait dû lui offrir son premier titre majeur…

La peur de perdre, et encore plus la peur de gagner

Plus on lui reparlait de cette « boulette » -qui guette pourtant tout champion sous pression-, plus In-Kyung Kim se sentait mal, s’auto-dépréciait, se critiquait même.

« Cela a été une période très rude. Se comporter comme cela envers soi-même n’est pas très sain. A travers la méditation et le programme Vision 54 autour du mental, j’ai essayé d’être capable d’avoir une sorte de compassion pour moi. De montrer plus de gentillesse envers moi-même. Et je crois que cela m’aide. »

Démonstration faite sur les trois premières journées du « British ». Il reste un tour, le plus important, celui de ce dimanche 6 août en Écosse. Kim, malgré son avance énorme devra y contourner deux démons potentiels : la peur de perdre et, plus encore, la peur de gagner.

Pour en savoir plus : http://ricohwomensbritishopen.com/