La solide Galloise, avec un total de -7, a pris une belle avance sur l’Anglaise Annabel Dimmock, 2e à -5, et sur Suzann Pettersen, la favorite norvégienne étant 3e à -4. Côté Françaises, c’est la jeune Agathe Sauzon, 5e à -2, qui a pris le relais d’Ariane Provot, passée de 6e à 34e au terme d’une journée où les cartes ont été pas mal rebattues.
  • Lydia Hall - Photo : ©Nathalie Vion/Swing-Feminin.com

Plusieurs joueuses, dont Dryburgh, emportées par le vent

Gemma Dryburgh, l’Écossaise qui était en tête après le premier tour de la Coupe Lalla Meryem, troisième étape du Ladies European Tour disputé à Rabat, au Maroc, a connu une sorte de vendredi noir. Son superbe 68 (-4) de la veille a en effet été annihilé par un modeste 76 (+4) dans le deuxième tour. De première provisoire, la miss d’Aberdeen se retrouve ainsi 15e avec un simple par total. Tout est à refaire. Même constat pour la meilleure Française du premier tour, Ariane Provot, en verve jeudi avec une carte de 70 qui lui avait donné le 6e rang provisoire mais qui dût cette fois accepter une carte de 77, synonyme de +3 total et de 34e place. Ex aequo avec deux autres Tricolores qui ne sont pas les premières venues : Gwladys Nocera et Isabelle Boineau. Cela dit, le trio reste dans la course, tout comme Sophie Giquel-Bettan, 23e à +2. Le week-end verra t-il encore ce vent un peu frais s’activer par intermittences sur le parcours bleu du Royal Golf Dar Es Salam ? Une donnée qui parût compliquer le jeu et épuiser pas mal d’espoirs, voire de systèmes nerveux…

Suzann Pettersen, le coeur secoué par les ups and downs

Ce n’est pas un hasard si Suzann Pettersen, la tête d’affiche n° 1 du tournoi, se fendait d’un trait d’humour pour décrire la journée : « Si j’étais un peu plus âgée, je crois que j’aurais risqué la crise cardiaque. Je n’ai cessé d’avoir des hauts et des bas tout au long du parcours. Bien sûr on réussit des birdies, mais tous les coups depuis le rough sont imprévisibles. Une toute petite faute et les bogeys arrivent très facilement. » La preuve avec la carte de la Norvégienne : cinq birdies (aux 2, 8, 13, 16 et 17) mais aussi quatre bogeys (aux 7, 11, 14 et 18). Avec une carte finale de 71, qui venait s’ajouter à son 69 du premier tour, l’expérimentée Suzann, double lauréate de tournois du Grand Chelem et plus de vingt victoires sur le LPGA Tour, s’en sortait finalement très bien. A 36 ans, soulagée de rester 3e à -4, et donc toujours favorite, elle s’autorisait même un commentaire sur la jeune Anglaise Georgia Hall (21 ans, actuelle 2e du ranking européen et 5e ex aequo à -2 à l’issue des deux premiers tours joués aux côtés de son idole) : «En dehors du fait que je pourrais être sa mère, je trouve que Georgia est une super joueuse, qui amènerait certainement du sang neuf et de la fraîcheur dans l’équipe européenne de Solheim Cup, cet été à Des Moines.»

Lydia la Galloise, comme une Laura Davies de… 1,57 mètres !

Du sang neuf, et même du sang-froid, on en a vu à revendre chez une autre Hall. Lydia Hall. Rien, ni le vent changeant, ni le rough dérangeant, ne paraît troubler la Galloise, aussi solide physiquement que peut l’être Laura Davies. Sauf que Lydia la Galloise ne mesure que 1,57 mètres, contre 1,78 mètres à la sculpturale icône du golf européen féminin de ces 30 dernières années ! « Je savais qu’avec le vent, ce parcours déjà difficile allait encore se durcir. Je devais rester patiente et ne jamais sortir de mes gonds. Réussir un maximum de pars et éviter de faire des fautes. » Mission réussie avec quatre birdies pour quatorze pars et une carte de 68, inégalée ce vendredi. C’est ainsi que Lydia Hall a pris la tête de la Coupe Lalla Meryem après deux tours. Avec -7 total, elle s’offre même deux coups d’avance sur l’Anglaise Annabel Dimmock, 2e à -5, trois coups sur Suzann Pettersen, 3e à -4, et quatre coups sur l’Anglaise Felicity Johnson, 4e à -3. De quoi voir venir !

Un cut superbe et symbolique pour la jeune Agathe Sauzon

Il ne faut pas aller beaucoup plus loin pour trouver la meilleure Française après deux tours. Agathe Sauzon, en rendant une superbe carte de 70 ce vendredi, s’offre le 5e rang provisoire, ex aequo à -2 total avec Georgia Hall (la fameuse « fille » de Pettersen), l’Allemande Olivia Cowen et la Chinoise Yan Liu. A 25 ans, la joueuse du Golf des Chanalets, dans la Drôme, réussit une performance symbolique. C’est ici, à Rabat, lors de l’édition 2016 de la Coupe Lalla Meryem, qu’elle avait disputé son premier tournoi en tant que professionnelle. Il y avait eu quelques larmes au recording. Car ses cartes de 80 et 74 (+10) ne lui avaient bien évidemment pas permis de passer le cut. Agathe avait ensuite bataillé tout l’été, disputant sept tournois pros sans succès avant de marquer ses premiers points (28e !) à la huitième tentative : le 29 octobre au Sanya Ladies Open. Classée 111e à l’Ordre du mérite 2016, c’est en repassant par les cartes européennes (3e en décembre dernier à Marrakech, ex aequo avec Céline Boutier) que mademoiselle Sauzon s’offre sa seconde saison sur le LET. Et ce joli cut au Maroc. En attendant la suite !

Par Nathalie Vion, à Rabat.